Comment êtes vous tombé amoureux de la musique orientale ? Par mes voyages dans les pays arabes et via un instrument très particulier qui est le Oud. Cet instrument m'a interpellé parce que je suis aussi guitariste. Qund je rentrais chez moi en France, je me transporte dans ces pays en jouant des Maqams. et j'ai acquis les techniques du Oud avec des connaissances en musique orientales qui m'ont permis de réfléchir sur la manière de donner un nouveau souffle à la musique instrumentale tunisienne. C'est une musique qui vit une petite crise alors qu'il y a d'excellents musiciens et qui veulent s'épanouir dans l'instrumental. Il manque une recette pour s'inscrire dans le jazz mondial. Le projet Remix que je porte s'inscrit dans cette optique, d'ailleurs. Il comprend un échange avec le conservatoire de jazz de Tourcoing avec ses enseignants qui sont réputés et l'institut supérieur de musique de Sousse. En quoi consiste ce projet exactement? Ce projet porte le nom de Remix (rencontre et échange de musiques instrumentales mixtes). L'idée est de faire venir une équipe de professeurs, de musiciens de jazz de Tourcoing à l'institut supérieur de Sousse plusieurs fois et d'emmener une équipe de musiciens et de professeurs tunisiens à Tourcoing. Chaque équipe de professeurs forme un groupe, un quintet de jazz pour les Français et un «takht» pour les professeurs de Sousse. Chaque équipe ira donner ensuite des master class en France pour une équipe d'apprentis musiciens de jazz et la même chose sera effectuée en Tunisie par les musiciens de Tourcoing. Ce projet prévoit-il des créations de jazz, fusions entre la partie française et tunisienne ? Bien sûr, il y aura métissage mais dans un premier temps il y aura un travail sur un répertoire existant, c'est ce qu'on a décidé avec Iteb Jelaili chef d'orchestre oriental et professeur de chant à l'ISMS et Yves Rouset, le chef de département jazz à Tourcoing. Dans un premier temps, l'on s'attellera à revisiter cinq standards de jazz des années 20 jusqu'à 2015 qui représentent l'histoire du 20e siècle. Certaines voix disent que chaque fois que la musique arabe entre dans un projet de métissage elle se trouve un peu «éteinte»... C'est vrai que tous ces mouvements de jumelage vont dans un seul sens ce sont les Européens qui amènent leur savoir et vous laissent faire. En ce qui me concerne, je suis sur un mouvement aller -retour et un partage équilibré des expériences. Dè le départ, le Remix a prévu que ce métissage va se faire dans les deux sens et pas dans un seul. Entretien conduit par