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Meilleure médecine à moindre coût
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 08 - 2015


Par Dr M.A. BOUHADIBA
La médecine est un facteur de développement durable. Nous avons un système de santé qui fonctionne depuis longtemps, mais qui tend à s'essouffler. Il n'est donc pas nécessaire de créer un nouveau système mais simplement de moderniser le nôtre.
Lorsque l'Etat tunisien a décidé en 1989 de mettre l'administration au centre du système de santé, ce fut une grave erreur qui entraîna une dégradation de la santé en Tunisie. Au centre du système doit se trouver le médecin. C'est l'interface idéal entre l'administration et les patients, car c'est lui qui est sur le terrain et connaît les besoins de la population, c'est lui qui entreprend les études cliniques et c'est lui qui peut contrôler les dépenses de santé.
Je commencerai par la médecine curative avant la préventive, car elle est moins un problème de moyens que de management et de répartition des ressources humaines.
Le but de la médecine moderne, c'est d'éviter que le patient ne consulte. On estime que près de 60% des consultations sont inutiles. Celles-ci causent un absentéisme, des déplacements et un encombrement des structures de santé. Ces patients devraient s'adresser au numéro vert d'un call center médical où un médecin généraliste ferait le tri entre les malades, les conseillerait et leur adresserait, éventuellement, une ordonnance à la pharmacie, la plus proche de leur domicile, par email. En Suède, par exemple, aucun patient n'est accepté pour consultation avant accord téléphonique préalable d'un médecin.
La chirurgie représente un lourd fardeau pour le budget de la santé. Disons, le franchement, certaines opérations sont abusives, d'autres pourraient être temporisées et d'autres sont parfois carrément inutiles. Un médecin représentant les caisses d'assurances maladies devrait être présent dans chaque institution hospitalière et donner son autorisation préalable à chaque intervention. En cas de litige avec le médecin traitant, un médecin arbitre serait consulté.
Développer les hôpitaux de jour, où un patient ne séjourne que 24 heures maximum, serait bénéfique car les patients sont gardés trop longtemps à l'hôpital parfois sans raison valable. Il n'y a qu'à comparer la durée moyenne de séjour entre le public et le privé, payant, pour s'en rendre compte.
Utiliser les instruments et tenues chirurgicales à usage unique serait moins coûteux que l'entretien et la stérilisation.
Développer la chirurgie endoscopique qui coûte moins cher que la chirurgie conventionnelle et, surtout, la chirurgie périorificielle dite chirurgie sans cicatrices et la chirurgie robotisée qui supplantera bientôt la chirurgie classique.
Spécialiser le chirurgien à un seul type d'opération pour développer son expertise, gagner du temps en salle d'opération, diminuer le risque de complications, raccourcir l'hospitalisation et donc diminuer les coûts. L'Inde l'a fait et ils sont aujourd'hui leader mondial des opérations complexes.
Instaurer un registre de statistiques pour chaque médecin pour évaluer son taux de succès et son taux de complications, et établir une moyenne nationale de référence.
Développer les soins infirmiers à domicile, où une visiteuse de santé pourrait changer les pansements au lieu de garder les patients plus longtemps à l'hôpital
La pratique de la médecine devrait être standardisée, il n'est pas souhaitable que chaque médecin traite ses patients à sa façon. Des protocoles de soins doivent être établis, basés sur «l'évidence base de médecine», c'est-à-dire une comparaison des différents modes de traitement d'une maladie pour déterminer le plus efficace et le moins coûteux... Cela assurerait une homogénéité des soins à travers toute la République.
Développer les services de gériatrie, car la population est vieillissante ainsi que les soins palliatifs pour personnes en phase terminale pour leur assurer confort et dignité.
Encourager l'utilisation de médecines douces (homéopathie, acupuncture, etc.) qui sont efficaces et ne coûtent pas cher.
En pharmacie, les génériques et la comptabilité des comprimés doivent être généralisées au public et au privé.
Créer une hiérarchie infirmière avec des diplômes de spécialité et d'agrégation pour améliorer les soins, faire de la recherche en nursing et ouvrir des perspectives de carrières.
Au niveau de l'administration hospitalière, la dématérialisation des dossiers qui seraient informatisés, économiserait jusqu'à 40% des frais administratifs.
Privatiser certains services de l'hôpital, comme le catering ou la buanderie, améliorerait les conditions des malades et ne coûterait pas plus cher.
Créer un Customer Service (service client) au sein des hôpitaux pour régler les litiges et désagréments, au meilleur profit du patient, et éviter de faire perdre du temps aux professionnels de santé ou de bloquer le fonctionnement de l'administration.
Le ministre de la Santé parle de créer une accréditation nationale des services de santé. Pourquoi perdre du temps, il y a des systèmes connus d'accréditation internationales, demandons-les, car ce n'est que comme cela que notre système de santé pourra être compétitif un jour et attirer des étrangers pour se soigner en Tunisie.
Il faut, d'ailleurs, faire du tourisme médical une vraie politique d'Etat et passer des accords avec les compagnies d'assurances internationales comme l'a fait la Jordanie avec près de 100 compagnies d'assurances.
Enfin revoir la carte sanitaire pour qu'aucun citoyen ne soit à plus de 30 km d'un centre de soins.
Quant à la médecine préventive, ses programmes ont une rentabilité élevée qui peut parfois dépasser les 100%. Cela ne touche pas seulement les programmes standards, comme les vaccinations, les soins prénataux, les dépistages de cancers, la lutte antitabac et la lutte contre la malbouffe ou la sécurité routière, mais devrait s'étendre plus loin. Les maladies qui se développeront le plus dans le futur, sont les maladies cardiovasculaires, l'asthme, les cancers et les troubles psychiatriques.
En Tunisie, nous comptons déjà 3 millions de personnes atteintes de diabète et de maladies cardiovasculaires, à cela on peut ajouter les personnes atteintes de rhumatismes, ces traitements sont longs et coûteux pour notre santé publique. Ces maux sont dus en grande partie à la sédentarité.
Un moyen naturel de prévenir cela serait la promotion de la culture du sport par le développement d'infrastructures sportives à la portée de tous (terrains de sport, parcours de santé, promotion de la bicyclette, salles de sport dans les administrations ou séances d'exercice collectif dans les usines etc.)
L'autre grande pathologie, ce sont les allergies respiratoires. Celles-ci sont essentiellement dues à la pollution contre laquelle il faut lutter pour prévenir cette pathologie coûteuse.
Planter des arbres et créer des parcs serait souhaitable de même que favoriser les voitures électriques et les transports en communs.
Lutter contre l'alimentation malsaine (trans fats, additifs alimentaires...), mais aussi contre les emballages plastiques qui relâchent des phénols et contre les emballages en aluminium qui donnent une intoxication aux métaux lourds.
Une autre grande source de dépenses : les troubles psychologiques qui entraînent une grande consommation médicamenteuse. Lutter contre le stress en identifiant les causes et en les corrigeant, en créant des groupes de soutien, ainsi qu'en offrant dans les parcs, à l'instar des Chinois, des cours de yoga et de Tai Chi, serait une approche utile.
Lutter contre les drogues dures sans criminaliser les victimes pour les aider à se réinsérer. Dissuasion de l'automédication en mettant à contribution le pharmacien, car cela est coûteux et inutile. On estime que cela concerne près de 30% de la consommation médicamenteuse.
Multiplication des centres d'appels gratuits comme SOS Sida ou SOS suicides, etc.
Renforcement de l'éducation sexuelle en tenant compte plus particulièrement des minorités à risque comme les homosexuels ou les travailleurs du sexe.
Prise en charge totale avant et après l'accouchement des mères célibataires et aide à leur réinsertion sociale.
Enfin, mettre fin à une bizarrerie tunisienne qui fait que la plupart des hôpitaux ne fonctionnent que jusqu'à 14h00 seulement !


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