Il est grand temps pour toutes les parties d'assumer leurs responsabilités. Le flou ne profite pas à notre équipe nationale En football comme dans la vie, il n'y a pas pire que la politique de l'autruche et la fuite en avant qui s'ensuit. Une fuite en avant qui a valu bien des déboires à notre équipe nationale et la détérioration de l'image de marque de notre football. C'est que depuis cette soirée mémorable du 14 février 2004, et cette première Coupe d'Afrique des nations remportée par notre onze national, notre football n'a pas fini de marcher sur la tête avec les résultats qu'on sait. Et pas que sur le terrain. A croire que cette victoire devait et pouvait tout effacer : l'absence d'une politique technique nationale, les cartes blanches accordées aux sélectionneurs, les vides au sein des bureaux fédéraux, les dépassements de tous genres en équipe nationale et dans nos clubs et, surtout, cette incapacité et ce refus de regarder la réalité en face et de prendre les grandes décisions qui s'imposent. Avec pour argument-massue les échéances et les intérêts de l'équipe nationale. Mais qu'est-ce qu'on attend ?! Mais de quels intérêts on parle ?! Une qualification pour la Coupe du monde ? Nous n'avons pas été en Afrique du Sud après trois qualifications de suite à la phase finale ! Coupe d'Afrique ? Eliminée au premier tour lors de la CAN angolaise ! Et ce n'est pas fini, puisque la descente aux enfers se poursuit et, qu'aujourd'hui, nous sommes réduits à souffrir en poule éliminatoire avec la défaite à Radès, il y a un mois face au Botswana et, déjà, un match décisif le 11 août à Ndjaména face au Tchad. Un match, une échéance qui «justifient» la énième liste-courant d'air où on ne sait pas trop qui rentre, qui sort et pourquoi ? Suspendus à ce match dont personne ne peut nier l'importance, mais qui ne peut en aucun cas expliquer l'immobilisme qui a succédé aux énièmes anomalies qui ont accompagné le match contre le Botswana. Anomalies banalisées par des comportements que plus personne ne dénonce, que plus personne ne condamne. Nous aurions à la limite fermé les yeux, comme nous l'avions parfois fait quand les résultats sont là. Mais ce n'est plus le cas et nous savons, aujourd'hui, qu'un certain état d'esprit qui règne (depuis quelque temps déjà) au sein de l'équipe nationale est derrière les mauvais résultats de celle-ci. Comme nous savons que ce qui est censé être l'appel du devoir pour bon nombre de nos professionnels est devenu, en fait, des vacances au pays avec tout ce qui suit. Pourtant, il aurait suffi d'une petite enquête concernant les péripéties de Tunisie-Botswana, d'une ou deux sanctions exemplaires pour un retour à l'ordre. Un statut à justifier En attendant une purge en bonne et due forme. Nos professionnels à l'étranger ? Parlons-en. Tous ou presque en difficulté dans leurs clubs, l'équipe nationale représente pour eux une planche de salut et un atout qu'ils monnayent auprès de leurs employeurs en Europe. Surtout pas le contraire, puisque certains font croire que leur présence même en équipe nationale est un don du ciel. Loin de nous l'idée ou l'intention de raviver la vieille polémique joueurs locaux et à l'étranger. Mais force est de constater que l'apport des «étrangers» n'est plus aussi décisif qu'il ne l'a été par le passé et que Hagui, Jomaâ, Ben Khalfallah et les autres doivent justifier le «statut spécial», qu'on leur offre en équipe nationale. En d'autres termes, c'est à eux, aujourd'hui, de donner l'exemple et d'aller chercher la victoire au Tchad. En attendant d'y voir plus clair et de prendre, enfin, les décisions qui s'imposent. Bonne chance les gars !