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L'épine paralysante au pied de la Libye
chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 08 - 2015


Par Hmida Ben Romdhane
Kadhafi devrait se retourner dans sa tombe. Les terroristes islamistes contre lesquels il s'était dressé en barrage infranchissable occupent Syrte, sa ville natale, massacrent des centaines de ses habitants, brûlent son principal hôpital, réduisent ses femmes et ses filles à l'esclavage. En d'autres termes, les hordes fanatisées d'Abou Bakr Al Baghdadi sont en train de reproduire à Syrte ce qu'ils ont calamiteusement mis en œuvre à Raqqa en Syrie, et à Mossoul en Irak.
Comment ces «dawaechs» sont-ils parvenus jusqu'à Syrte, c'est-à-dire à 400 kilomètres de Tripoli et à 600 kilomètres de la frontière tunisienne? Avec l'aide de l'émirat minuscule de Qatar et du gouvernement islamiste de Turquie, deux pays parmi les adversaires les plus virulents de la levée de l'embargo sur la vente d'armements pour l'armée libyenne. Depuis l'entrée en ébullition du monde arabe en 2011, la politique de ces deux pays était claire et limpide : aider les terroristes partout où ils opèrent à s'armer, et bloquer autant que faire se peut les voies d'armement de ceux qui les combattent.
La chose est désormais connue universellement : sans les politiques pro-terroristes du Qatar et du gouvernement islamiste de Turquie, la Syrie n'aurait jamais connu autant de ruines, l'Irak ne se serait pas dépossédé de deux de ses plus importantes provinces, Nainawa et Anbar, et la Libye n'aurait pas été le théâtre de ces bouleversements affolants.
D'ailleurs, ces deux pays ne s'en cachent même pas. La Turquie a ouvert, au su et au vu de tous, toutes grandes ses frontières pour le déferlement de dizaines de milliers de terroristes en Syrie et en Irak. Et le Qatar n'a même pas pu s'empêcher d'entrer dans un état d'hystérie le jour où l'armée égyptienne a bombardé les terroristes de l'Etat islamique à Derna, après la décapitation de plusieurs citoyens égyptiens de confession copte. Sans parler de son opposition persistante au sein de la Ligue arabe à toute initiative visant à aider l'armée libyenne à affronter les terroristes de ce qui est appelé «Etat islamique».
La Ligue arabe, justement, a été priée, il y a quelques jours, par le gouvernement légitime libyen, dit le gouvernement de Tobrouk, d'intervenir contre l'«Etat islamique» en vue d'arrêter les massacres qu'il est en train de commettre contre les citoyens libyens à Syrte. C'est ce mardi 18 août que la Ligue se penchera sur cet appel de détresse du gouvernement légitime libyen, et il est certain que le petit émirat se dressera comme d'habitude contre toute initiative, geste ou décision, qui menacerait la présence des hordes terroristes en Libye.
En fait, Qatar ou pas, la Ligue arabe qui se réunit aujourd'hui pour discuter la demande libyenne de bombardement des positions de «Daech» à Syrte est, à l'image du monde qu'elle représente, divisée, impuissante et donc incapable de prendre une décision et l'appliquer effectivement. Sans remonter des années ou des décennies en arrière, il suffit de rappeler que les quelques actions concrètes (l'intervention saoudienne au Yémen et le bref bombardement égyptien des positions terroristes à Derna) ont été décidées en dehors du cadre de la Ligue arabe.
Le gouvernement légitime de Tobrouk est sans doute conscient de l'inefficacité de la Ligue et de son incapacité, sur le double plan politique et militaire, à prendre la décision d'intervenir contre les terroristes de l'Etat islamique à Syrte. Mais s'il l'a fait, c'est en désespoir de cause. L'ONU, qui fut prompte à donner son feu vert pour la destruction du régime de Kadhafi, traîne toujours les pieds pour donner son accord à la levée de l'embargo sur la vente de l'armement à la Libye. On verra ce que la Ligue décidera après sa réunion d'aujourd'hui, mais on risquera une grande déception, si l'on attend une décision concrète et une action efficace.
Le plus étonnant est que ceux qui ont les moyens d'agir, c'est-à-dire les pays européens, en particulier l'Italie, la France et l'Espagne, voient l'hydre terroriste progresser dangereusement en leur direction, mais continuent à vaquer à leurs occupations ordinaires comme si de rien n'était. Leur argument est que le dossier libyen est entre les mains des Nations Unies. Certes, mais alors que l'équipe onusienne chargée de forger un accord entre les parties en guerre fait du surplace, les hordes terroristes progressent dans toutes les directions.
On ne fait pas preuve d'anti-islamisme primaire en disant que «Fajr Libya» constitue l'épine paralysante au pied du pays et l'empêche de se tenir debout et de marcher. Depuis le déclenchement, en 2011, des troubles dans le monde arabe, l'islam politique a émergé comme un facteur hautement déstabilisant. Soutenu activement par le Qatar, la Turquie et le Soudan, «Fajr Libya» a pu impunément refuser les résultats des élections de l'été 2012 qui, en donnant 17 sièges sur 200 aux islamistes, ont montré le degré d'impopularité de ce courant politico-religieux.
Rejetés par le peuple libyen, au lieu de se conformer au verdict des urnes et de contribuer à la construction d'institutions démocratiques, les islamistes ont choisi la stratégie de la terre brûlée, ouvrant la voie à l'extraordinaire amplification de l'anarchie et du chaos que l'on observe aujourd'hui.
L'ONU, qui a eu l'audace d'autoriser l'emploi de la force contre le régime du colonel Kadhafi, a lamentablement manqué d'audace, en été 2012, pour obliger manu militari les ismalistes à se conformer au verdict des urnes. Pire, l'ONU continue de faire preuve d'une étonnante tolérance et d'une stupéfiante patience avec ce mouvement en le traitant sur un pied d'égalité avec le gouvernement légitime de Tobrouk issu des élections de l'été 2012. Jusqu'à quand continuera-t-on à tolérer l'intolérable?


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