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Incivisme ou accident écologique
Pollution des rivages de Chott Meriem
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 08 - 2015


Par Khémais FRINI
L'essor urbanistique s'est fait au détriment d'une zone agricole fertile qui connaît une pluviométrie particulièrement abondante. De cette zone, il ne reste plus que le prestigieux Institut supérieur d'enseignement et de recherche agronomique
Les rivages de Chott Meriem-Hergla comptent parmi les plus beaux du pays. L'eau de mer y est généralement pure et cristalline et le sable fin en or blanc.
En plein golfe d'Hammamet et à quelques dizaines de km seulement de la région du Kairouanais, ces côtes relient les deux grandes stations touristiques : Hammamet et Sousse Nord. Avec les belles plages du Cap Bon, la belle région de Bizerte/Tabarka et l'île de rêve de Djerba, elles constituent ensemble et incontestablement un patrimoine national. Elles s'imposent par leur beauté en plein cœur de la Méditerranée depuis l'époque de l'Odyssée et les aventures d'Ulysse.
La nature a souvent été clémente et ces côtes toujours protégées et préservées naturellement.
Particulièrement à Chott Meriem, ces atouts naturels n'ont pas manqué, depuis une date récente, d'aiguiser l'appétit des promoteurs et des gros bonnets qui ont investi la zone de manière incontrôlée sans viabilité, ni esthétique, ni éthique urbaine.
L'essor urbanistique s'est fait au détriment d'une zone agricole fertile qui connaît une pluviométrie particulièrement abondante. De cette zone, il ne reste plus que le prestigieux Institut supérieur d'enseignement et de recherche agronomique.
L'extension insensée du béton n'a respecté aucun critère sérieux de viabilité et d'organisation collective. Cette extension urbanistique connaîtra son apogée à la faveur de la construction de résidences en bord de mer qui, profitant du laisser aller général post-révolution, pénalisent l'esthétique des rivages apportant surtout leur lot de misère pour non respect d'assainissement et d'hygiène publics.
La route touristique : une artère dotée uniquement d'un réseau d'évacuation d'eaux pluviales et non d'eaux usées finira par être utilisée en cachette comme égouts pour eaux usées par bon nombre de ces résidences ainsi que par une grande partie des servitudes du village (cafés, commerces et même un kiosque à essence) : une démarche et un comportement totalement inciviques.
Le signal d'alarme a été tiré dès le début de cet été : la couleur de la mer est devenue méconnaissable même par beau temps avec l'apparition d'algues en quantités impressionnantes et sous forme de paillettes assez étranges.
Des signes qui n'ont pas trompé la vigilance des baigneurs et parmi eux un habitant, qui se trouve être, comme par hasard, expert international en pollution maritime. Il prélèvera, aux approches de la résidence, des échantillons de l'eau de mer pour conclure, sans appel, à la présence de matières organiques déversées sous la couverture du retour d'eau de ses piscines en eau de mer.
Une pollution à haut risque est devenue une réalité. Alertée, l'autorité locale s'est trouvée au départ hésitante et désemparée.
Une semaine plus tard éclatera un orage sans précédent qui va balayer à son passage des canaux où se trouvait stocké un mélange insalubre d'eaux usées et pluviales, et le déverser dans la mer transformant ainsi les côtes en véritables dépotoirs.
Une confirmation tombée du ciel
Les autorités régionales et les médias sont de nouveau et sérieusement alertés. Un comité de défense du littoral voit le jour. Il sera chargé de sensibiliser les citoyens et les promoteurs des résidences au respect de l'hygiène publique et d'alerter sans cesse les autorités de tout dépassement. Jusqu'à ce jour et malgré les vents violents en direction favorable, la mer ne reprend pas encore tout à fait son aspect naturel. Ce que l'on craint, par-dessus tout, c'est que cette pollution ne soit irréversible.
La sauvegarde de ce patrimoine exige une prise en main immédiate de la part des autorités régionales et du gouvernement. Un conseil régional groupant les acteurs, les intervenants et les administrations concernées devra être convoqué d'urgence.
Cette affaire n'est pas une mince affaire et ne concerne pas seulement hélas une région plutôt qu'une autre. C'est la goutte qui déborde les rivages
Force est de constater avec tristesse et amertume que le comportement incivique des °citoyens° est devenu si fréquent qu'il risque d'être familier et devenir une seconde nature chez les Tunisiens. Un dépotoir généralisé sur l'ensemble du pays, des forêts qui partent en fumée, le non-respect gravissime des règles du code de la route, des constructions anarchiques défiant toute autorité. Tout y est. Tout y passe.
Le climat d'un incivisme froid et destructeur nouvellement constaté depuis la révolution ne reflète pas la nature civile habituelle des citoyens de ce pays et ne s'explique par aucune donnée objective.
Est-ce dû à l'impunité et au sentiment que tout est permis pour le citoyen ? Est-ce le résultat d'un certain discours politique post-révolutionnaire démagogique selon lequel la dignité du citoyen passe avant l'intérêt général ? Est-ce le sentiment justifié ou non d'injustice devant la loi et devant l'impôt ? Est-ce le peu d'empressement à servir autrui induit par la priorité de l'intérêt particulier devant l'intérêt général ? L'intérêt général serait –il devenu la somme des intérêts particuliers ? Est-ce le sentiment d'inégalité ou au contraire la volonté d'instituer l'égalité extrême au détriment du mérite ?
Il est urgent de mettre les choses dans leur contexte et de débattre sans fausse pudeur et sans démagogie de ce comportement incivique.
Les citoyens doivent saisir que leur démocratie naissante ne résistera pas longtemps à l'absence de la vertu républicaine, c'est-à-dire le respect de l'intérêt général, de l'ordre et de la chose publique.
Il ne peut y avoir de liberté sans justice et pas de justice sans ordre.


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