Le modèle préconisé devrait accréditer l'idée selon laquelle les personnes sont remplaçables sans que la vie du club ne se trouve affectée aussi bien sur le plan individuel que collectif. A des années-lumière des méthodes et des structures qui avaient su définir une vraie identité de gestion et de bonne conduite, le Stade avance, aujourd'hui, sans boussole. Le ST affiche, trop de carences pour aborder les prochains jours en confiance. C'est quoi le plus important pour une équipe comme le Stade Tunisien à quelques jours du démarrage de la nouvelle saison? La qualité de jeu? Le plaisir que l'on se donne? Les titres? A un moment, on se demande quelles sont les perspectives pour des joueurs en manque d'encadrement et de bonnes conditions de travail? Quelles solutions pour un staff technique qui, faute d'effectif disponible, n'arrive pas toujours à mettre sur pied une équipe type? Quelles ressources et quels moyens pour faire face aux dépenses quotidiennes qui n'en finissent pas? Le ST affiche trop de carences pour aborder les prochains jours en confiance. Des années durant, on a fait un fort mauvais usage des notions et des valeurs sportives et, par conséquent, on ne peut pas faire disparaître magiquement les réalités auxquelles elles correspondent par une simple remise en cause. Il n'en demeure pas moins qu'on tarde à y voir de près, pour faire le point et surtout aussi les comptes. On a, aujourd'hui, l'impression que le bateau stadiste chavire comme rarement. Bien entendu, son sort n'est pas encore scellé, mais il tient désormais à peu de choses. Sans faire de mauvais jeu de mots, ce n'est pas rassurant, encore moins assuré. L'un des plus grands paradoxes du club est que plus on parle de lui, moins on en est apaisé tant ses responsables excellent dans le rôle d'éminence grise. A première vue, il lui manque la persévérance et la régularité. Mais les défaillances qu'il ne cesse d'accumuler témoignent de dérapages à tous les niveaux: l'absence de sagesse, de savoir-faire et de la bonne gestion, notamment dans les moments difficiles et déterminants? Un manque de lucidité? Des pensées d'ailleurs? Allez savoir... A des années lumières des méthodes et des structures qui avaient su définir une vraie identité de gestion et de bonne conduite, le Stade avance, aujourd'hui, sans boussole, avec des dirigeants éparpillés et désemparés. Et le «peuple» du Bardo de les suivre avec la crainte de s'engager dans une aventure qui ressemble de plus en plus à une désespérante fuite en avant. - Quel entourage peut, aujourd'hui, afficher sa fierté de s'identifier à tout ce qui est entrepris? Quels supporters auront désormais envie d'associer leurs actions à une équipe dirigeante un dont les valeurs ont explosé? Il y en a qui vont s'interroger sur leur implication, d'autres encore tourneront le dos à un milieu déjà vilipendé pour ses dérives. Le public ne se précipitera sans doute plus dans les stades. Encore merci, les responsables du moment... Les bonnes manières Si l'on ne doit retenir qu'une seule chose dans l'évolution du club au cours de ces dernières années, ça sera l'esprit qui y règne. Un esprit entièrement tourné vers la polémique et les querelles. Il y en a de ces personnes qui poussent la démonstration jusqu'à l'ébullition. En passant d'une dérive à l'autre, elles nourrissent les différends et provoquent les problèmes . La restructuration du club, dans ses différentes palettes, passe avant les résultats. L'avenir du ST dépend, en effet, de l'adhésion de toutes les partis prenantes à un projet qui sera destiné à réviser la manière de gérer le club aussi bien sur le plan technique et sportif qu'administratif. On aura ainsi remis un peu de grandeur au club. On ne peut plus, en effet, continuer à se cacher derrière les polémiques, et encore moins les aléas de tous les jours. Le modèle préconisé devrait accréditer l'idée selon laquelle les personnes sont remplaçables sans que la vie du club ne se trouve affectée aussi bien sur le plan individuel que collectif. Passé les débats et les polémiques, le temps a cette vertu: démontrer qui a eu raison, qui a eu tort. Eh bien, beaucoup de personnes regretteront d'avoir eu raison. Bien entendu à leur manière!... Mais si elles acceptent la critique, si elles font elles-mêmes leurs critiques, si elles sont ouvertes au dialogue et à la discussion dans le calme et sans mauvaise foi, elles retrouveront les bonnes manières et refuseront l'invective et la médiocrité. Le redressement stadiste ne dépend pas seulement des joueurs et de leur entraîneur. Il ne se limite en aucun cas aux résultats et aux performances que l'équipe seniors est censée réaliser. Beaucoup plus que les corps, ce sont les esprits qui ont souvent engendré le fiasco. Si les jambes traînent, c'est bien parce que les têtes sont brisées. Et les illusions de grandeurs avec. Il y a tout un travail de fond à accomplir...