Parcours de métronome du leader sfaxien et explosion de la révélation Sidi Bouzid : la première partie du championnat avant la trêve internationale porte la griffe de ces deux grands protagonistes Seule équipe invaincue après quatre journées, le Club Sportif Sfaxien est parti à cent à l'heure faisant le plein de points et de confiance. Ce sont surtout ses deux succès obtenus à l'extérieur qui donnent du relief à sa performance. A Bizerte et au Zouiten face au ST, deux ensembles généralement intraitables à domicile, il n'est en effet jamais facile de s'imposer. L'arrivée fin août de Chiheb Ellili qui a relevé le Portugais Paulo Duarte a donné un nouvel élan aux «Noir et Blanc». La saignée de ces derniers mois (départs de Ben Youssef, Sassi, Ndong, Boulaâbi, Louati, Khenissi...) aurait pu servir d'alibi aux «Noir et Blanc». D'ailleurs, prudent et se voulant réaliste, le président Lotfi Abdennadher disait en début de saison qu'une place sur le podium constituait l'objectif des siens et que c'est la saison suivante qu'ils auront pour objectif le titre. Il faut dire que les coéquipiers de Maâloul et Moncer étaient tombés bien bas sous le règne calamiteux de Duarte. Mais Ellili en veut toujours un peu plus. Après le quatrième succès de la saison devant le Stade Tunisien, il déplorait l'incapacité de ses hommes à «tuer» un match et à se mettre à l'abri. Dès la prochaine journée, en recevant l'AS Marsa, le leader entend prendre le large. Mais ce ne sera pas de tout repos quand on connaît l'intelligence tactique démontrée par les hommes de Mondher Kebaïer samedi dernier à Gafsa. Avec respectivement un et deux matches en retard, le Club Africain et l'Etoile Sportive du Sahel ne sont pas à la place où on les attendait. Mais il ne faut pas oublier non plus qu'ils ont d'emblée grillé un joker déjà, le CA à Sidi Bouzid, l'ESS à Métlaoui. Tout comme l'Espérance de Tunis qui a chuté dès le match inaugural sur la pelouse de la Marsa. Hormis le CSS, les membres du «Big Four», éternels grands favoris pour le titre, ont été lents à l'allumage. Sinon, une fois le tour de chauffe effectué, ils appuient sur l'accélérateur avec des scores fleuves réussis par le CA (4-0 face au ST, 5-0 contre la JSK) et par l'ESS (4-0 devant l'USBG), au moment même où l'EST aligne trois victoires consécutives. Les poids lourds du championnat marquent déjà leur territoire. La première confrontation les opposant entre eux se jouera dès la reprise avec le grand derby tunisois CA-EST. Cela promet ! EGSG, JSK et ST : arrêter l'hémorragie Un trio inquiète en cette première partie de saison: El Gaouafel Gafsa, bon dernier sans le moindre point, le Stade Tunisien et la Jeunesse Kairouanaise (avant-derniers, 1 point). Une urgence pour eux: arrêter de suite l'hémorragie. Il était du reste trop tôt pour espérer voir Pascal Janin transformer la Chabiba, battue samedi à domicile au finish par le néo-promu kasserinois. Le technicien français n'était arrivé que quatre jours avant ce match. Par contre, Lassaâd Dridi assiste inquiet à la spirale négative des siens qui en sont déjà à leur troisième défaite de la saison. Il déplore l'absence d'un buteur-né capable de concrétiser les occasions créées, mais continue de croire en un déclic dont il dit qu'il ne va pas tarder à venir. L'affiche ST-JSK prévue dès la reprise ressemblera à un petit sauve-qui-peut alors que nous n'en sommes encore qu'à l'automne et que la saison est bien longue. Quant à Hamadi Daou, il a eu le courage d'assumer clairement sa part de responsabilité dans cette énième descente aux enfers du club du Sud-Ouest. Habitué à lutter dans les profondeurs du classement, El Gaouafel illustre le paradoxe d'un ensemble truffé de joueurs de qualité et suffisamment expérimentés, mais qui n'en constituent pas moins un puzzle difficile à rassembler. L'esprit de groupe lui manque cruellement. Soit à l'opposé de l'Olympique de Sidi Bouzid, un nouveau promu aux dents longues qui tire sa force de cette inébranlable confiance et de cette force du collectif qui lui font accomplir des miracles (devant le champion sortant, notamment). Un rayon de soleil au ciel d'une L1 plutôt terne point de vue spectacle et émotions. On peut toujours attendre...