«Désolée, le Dr... ne vient pas aujourd'hui». Une information à valeur de sentence qu'a reçue l'autre samedi une jeune fille de trente-cinq ans — souffrant de diabète du type-1, c'est-à-dire un diabète insulino-dépendant qui s'est manifesté alors qu'elle avait un peu moins de cinq ans —, et qui est tombée devant elle comme un couperet. Elle avait fait près de 60 kilomètres la veille pour une consultation urgente sur rendez-vous. Et pour se présenter à l'heure le matin, chez ce spécialiste du privé, elle avait passé la nuit chez des parents. Elle souffrait d'un problème au niveau de son orteil, une urgence pour un diabétique car l'affection pourrait se surinfecter et risque de dégénérer et devenir une urgence chirurgicale pour ne pas dire donner lieu à une amputation. Renseignements pris, le praticien est parti en vacances pour un week-end prolongé, sans se soucier des patients qui allaient rentrer bredouilles de chez lui. La jeune fille en question courait donc le risque de voir son état de santé irréversiblement se détériorer, cela sans parler des dépenses occasionnées par les déplacements. Quand elle a pris un second rendez-vous pour le samedi, la secrétaire ne lui a pas laissé le choix. «A 8 heures du matin, sinon le spécialiste ne pourra pas vous recevoir, car après il doit sortir pour participer à un séminaire». Quand elle fut reçue par son médecin, elle s'attendait à des excuses de sa part pour les désagréments causés le samedi d'avant. Quelle ne fut sa déception de constater qu'il ne donnait aucune importance aux faits. Silence radio!