Le théâtre est un outil d'expression et de communication, un jeu interactif, une aventure dont les héros sont, en premier lieu, les enfants et, en second lieu, les adultes. Lorsqu'on apprend à un enfant à faire du théâtre, on l'aide à bien s'exprimer émotionnellement. Cela lui permet aussi d'apprendre comment résoudre ses problèmes intérieurs et se réconcilier avec lui- même , parce que le théâtre, avant tout, est une forme de libération des sentiments les plus refoulés, une manière d'exprimer l'espoir, la peur et les craintes. Cela permet entre autres, aux enfants, de bien grandir. Omar Abussada, metteur en scène syrien, l'a bien compris. Il nous a proposé une pièce de théâtre enfantine intitulée «Alors que je m'envole loin» et c'était avant-hier, à l'école primaire Kouttab Louzir à la Médina. Premier jour du marathon artistique « Dream City » C'est avec cette création qu'on a ouvert officiellement cet évènement d'art urbain démarré en début de matinée avec des expositions, et des performances un peu partout dans les faubourgs de Tunis créant une belle dynamique... et la Médian s'est habillée de fête. Nous nous sommes rendus à l'école Kouttab Louzir pour découvrir cette aventure avec les enfants de l'école, mais on y affichait déjà complet pour les premières représentations ! Curieux de voir que cette création a déjà du succès et qui a tant attiré de monde dès la première représentation. On a dû attendre la séance de 16h15. Les portes de l'école se sont ouvertes, des élèves nous accueillent chaleureusement nous prennent par la main et nous guident vers leur monde enfantin, vers une aventure... Nous nous sommes placés sur un banc, puis chaque élève, choisit son hôte, le ramène vers un autre espace, à l'étage et le voyage commence. On avait fait connaissance entretemps, puis, une fois en haut, menus d'oreillettes, nous étions face à un discours de bienvenue, voix enfantine qui nous apprend tant sur cette école, sur le quartier, sur la médina dans une description détaillée de ses problèmes (des rues sales, sombres et malfamées)... Puis, commence la seconde partie de l'aventure. Notre hôte nous guide dans une des salles de classe et nous étions face à un autre enfant, un autre héros dont le rôle était de nous impliquer dans son monde personnel et fantastique. Safa, 11 ans, en 6e année primaire, a choisi de nous faire voyager avec elle dans le monde de «Leïla wal deeb » Elle prenait plaisir en nous racontant une version très tunisienne de ce conte de Perrault. Leyla qui devrait ramener le repas à sa tante qui habitait rue Dabbaghine devrait passer par un parcours sombre, sale et dangereux. En passant par rue Korchani, rue Andolsi et rue chaouachine... Coincée, voilà qu'un vieil homme lui propose de l'aider et de la ramener saine et sauve à la maison de sa tante. Fin de l'histoire et fin de l'aventure, on nous ramène à la cour de l'école, point de départ. Tous ensemble, ces héros, d'une seule voix, nous saluent puis nous raccompagnent jusqu'à la porte de l'école.