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Divorce avec soi-même
Le roman de «La Touche» de Jamel Ghanouchi
Publié dans Le Temps le 01 - 12 - 2010

C'est un jeu qui paraît d'une simplicité enfantine puisqu'il ne fallut à Tamu le nouveau héros de Jamel Ghannouchi que quelques jours pour en saisir les tenants et les aboutissants et pourtant, on a beau lire et relire les premières pages du livre on n'arrive pas vraiment à retenir suffisamment des données pour les communiquer aux autres. « La touche » comme jeu semble avoir été créé pour les enfants par des enfants, le roman, quant à lui, demeure fermé à tous ceux qui ne sont pas initiés au jeu de « la touche » et ce malgré une facilité inouïe d'ouvrir ses pages telles de dizaines de bras ailés pour vous accueillir.
Tamu champion confirmé de « La Touche » ne faillit jamais voir le jour. Ce poète et mathématicien hors-normes était l'enfant péniblement accordé à Jugar et Manissa, issus de deux familles aristocratiques rivales originaires de Terra, la planète originelle qu'ils durent fuir pour chercher refuge dans les zones désertes et méprisées des peuples soumis.
Et c'est parmi ces êtres considérés comme inférieurs et végétant dans la saleté et la laideur morale et physique, que les deux tourtereaux trouvèrent du travail chez Mila qui, ayant découvert chez ces marginaux un talent réel pour la confection des vêtements, créa une fabrique qui fût à l'origine du lancement de plusieurs modèles de robes révolutionnaires que les habitants de hautes lignées, s'arrachaient jusque dans les planètes les plus éloignées.
Jugar comme ami de Mila et Marissa qui était devenue indispensable à ses entreprises de confection héritèrent de l'incommensurable patrimoine de l'industriel et Tamu, leur enfant, s'avéra être un élève virtuose en mathématique doté d'un incroyable génie pour conter « La touche ».
Tout comme Caligula lors de cette fameuse nuit où il disparaît dans le fleuve en délire de son ambition et qu'on retrouva parmi les prisonniers après des désespérantes recherches, Tamu pénétra le temple des poètes et se découvrit un penchant irrésistible qui le poussait à se laisser dériver dans l'eau tumultueuse du poème. Il bouillonnait, rageait, avant de se faire caressé pour le cercle de plus en plus grand de ses admirateurs. La poésie finit par le faire glisser vers la prêche et il traversa tous les murs de l'Interdit pour porter la bonne parole à ceux qui étaient censés en avoir besoin. Il dérailla si dangereusement et à plusieurs reprise que la Justice venant à se mêler de ses actions, ses parents se virent dans l'obligation de la laisser à son sort.
Après avoir atteint l'extase, on le fit ramener au fond du fond pour sombrer dans un sommeil forcé mais inévitable où au lieu de retrouver son corps définitivement il s'en détacha pour « épouser le corps du Fou».
Et c'est au tour de Makis son nouvel ami joueur de passer des heures à son chevet afin de ramener le poète à un comportement plus sage lui évitant ainsi les représailles maléfiques des autres joueurs qui n'aimaient ni les théoriciens ni les poètes. Une fois ses idées et son comportement jugés « convenables »,Tamu put, enfin avoir le privilège d'entraîner une équipe de poètes pour tenter de concilier poésie et touche.
Encouragé par son père, Tamu affrontera les meilleurs espoirs du monde et n'eut aucun mal à battre à plate couture les représentants de puissances du centre. Les officiels de Galattis, la planète qu'il était censé représenter l'occultèrent et le poème qu'il rédigea pour cette occasion n'était pas pour jouer en sa faveur.
Nageant à contre courant, rebelle à toute forme de conformisme, s'aventurant dans les sentiers insondés de la perdition et des pensées ravageuses, Tamu préparait, consciemment ou à son insu, son devenir de leader incontestable.
Pourtant un avenir couronné de réussite sociale et intellectuelle était tout tracé pour celui qui fut nommé conférencier dans la prestigieuse école où il avait fait ses études. Les romans, ne se contentant jamais de l'image édulcorée d'un gagnant conventionnel va lui barrer la route par un écueil incontournable : Faire l'amour. Et celui-ci se présentera à lui dans la peau d'une jeune meneuse de jeu répondant au nom de Kahénia alors qu'il assistait à un tournoi de touche sur une planète du centre.
N'ayant nullement froid aux yeux, c'est elle qui va, en quelque sorte, l'enlever pour un voyage effréné à travers la camisole « Espace-Temps » qu'une force inconnue avait tissée pour y installer ce corps de poète qu'il avait quitté sans mémoire et vers lequel, il va revenir en n'ayant aucune connaissance de ce qu'il fut ni dans quels mondes ont-ils pu vivre chacun de son côté jusqu'à ce que les lois incontournables de la guerre et de l'amour les poussent à se retrouver pour ne plus faire qu'un avec les différents univers qui les hantent et qu'ils ont hantés.
Entrez vivement dans le cercle tournoyant de la Touche, Ghannouchi vous invite gravement tout en prenant soin de garder avec vous, votre billet sacré pour votre non-retour.


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