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Tollé contre la publicité dans la médecine esthétique : Mettre fin aux pratiques illégales et prohibées
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 06 - 2020

Conscient ou pas, le patient qui passe au bistouri sans recourir à un médecin spécialisé ou compétent en chirurgie esthétique risque tous les dégâts sur sa santé pour se refaire une beauté à moindres frais. Le recours à la chirurgie esthétique doit émaner du patient qui en fait la demande, loin du tapage médiatique et de l'acharnement publicitaire.
Une polémique touche actuellement de plein fouet l'exercice de la médecine et de la chirurgie esthétique en Tunisie. Dans ce cadre, le Conseil régional de l'Ordre des médecins de Tunis (Crom) a réagi dans un communiqué publié au sujet de la recrudescence du recours à la publicité dans l'activité de médecine et de chirurgie esthétique. Des cas de sponsoring sur les pages Facebook, deals commerciaux et autres recours à des sites ou à des personnages célèbres sur les réseaux sociaux sont dénoncés pour leur caractère illégal. Une sombre réalité qui touche à l'image et l'éthique du corps médical que le Crom, à sa tête la présidente Dr Lamia Kallel, vilipende de la plus forte manière. Elle a été interrogée sur la nature des entraves que porte la publicité médicale aux médecins et praticiens. En quoi le recours à la publicité affecte-t-il la pratique de la médecine et de la chirurgie esthétique ? Quels sont les moyens d'action et les domaines d'intervention que compte déployer le Crom pour restaurer la situation en faveur des médecins et contrecarrer les charlatans de tous bords qui agissent au mépris des règles éthiques et déontologiques ? Nonobstant cela, le drame de Hammam Bent Jedidi (zone de Hammamet) qui a vu le petit Rayan, sept ans, succomber à la mort suite à un acte de charlatanisme d'une pseudo-thérapeute est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Un autre sujet sensible qui tient à cœur notre interlocutrice.
Promotion du tourisme médical
Certains salons de coiffure ou centres de beauté dispensent des actes médicaux largement valorisés dans des spots télévisés et publicitaires sans en avoir le droit ! Dr Lamia Kallel, parallèlement professeur en gastro-entérologie et chef de service à l'hôpital Mahmoud-El Matri (Ariana), s'interroge sur cette réalité qui ressurgit et prend de sombres couleurs sous nos cieux : la résection au bistouri d'une verrue ou la greffe capillaire pratiquées en masse répondent-elles aux normes carcinologiques ? « Un danger insoupçonnable au cancer guette le patient qui n'y prend pas garde » de l'aveu de Dr Kallel. L'injection de « botox » pour modifier l'anatomie et l'apparence physique inclut ces risques. « Une esthéticienne a l'avantage de bénéficier d'honoraires sans seuils ordinaux syndicaux régis ou réglementés pour leur activité. » L'absence de règles d'hygiène et de matériel sophistiqué approprié parfois fait baisser le prix et brade les perspectives de cette activité florissante. Dr Kallel développe son ambition : « Il faut défendre l'exercice de la chirurgie esthétique et le recours à la médecine esthétique pour promouvoir le tourisme médical en Tunisie mais en respectant la réglementation et la déontologie médicales. C'est un pilier de l'économie nationale qui comporte d'excellentes compétences en la matière avec les dermatologues, les dermato-chirurgiens dans de nombreux instituts et les centres médicaux pour offrir les soins appropriés. L'exercice médical est régi par l'éthique et la déontologie du tourisme médical et tous les professionnels de santé doivent en tenir compte.» La chirurgie esthétique telle qu'elle se pratique parfois par des non-médecins est un exercice illégal qui « expose la santé d'autrui à un danger réel. Il y a des aléas et des complications. » Les médias officiels en Tunisie ont un rôle important à ce niveau pour éclairer l'opinion publique sur les dangers insoupçonnés, souligne-t-elle. Conscient ou pas, le patient qui passe au bistouri sans recourir à un médecin spécialisé ou compétent en chirurgie esthétique risque tous les dégâts sur sa santé pour se refaire une beauté à moindres frais. Le recours à la chirurgie esthétique doit émaner du patient qui en fait la demande loin du tapage médiatique et de l'acharnement publicitaire.
La mise en place d'un système de cartes de visite électroniques du médecin initié par le Crom en 2014 peut informer l'opinion publique sur le choix guidé du chirurgien auquel le patient fait appel en fonction de sa demande et couper court aux mauvaises habitudes du « bouche à oreille » qui n'apportent rien de joyeux sous le soleil ou plutôt si avec le flot de charlatans qui défilent. Le patient doit faire prévaloir ses droits et sa dignité. Il y a des pseudo-médecins qui proposent l'injection de « botox », soit à 30 ou 50 dinars, ce qui conforte la concurrence déloyale et constitue une porte ouverte à beaucoup d'autres dérives. La concurrence déloyale que subissent les médecins qui ne disposent pas de moyens publicitaires est déconcertante : « L'esthéticienne met sur facebook de la publicité prohibée que le médecin n'a pas le droit de faire par contre. Il ne peut faire de la publicité en son nom. » Une question d'honneur et de prestige mise à profit par des professionnels sans foi ni loi.
« Une liste non actualisée de vingt compétences pour la médecine esthétique est disponible au ministère de la Santé qui s'est arrêtée net à 2004 après de grandes avancées au cours des années 1990. » D'autres compétences comme l'allergologie ou la gériatrie ne sont pas concernées, ce qui complique le tableau de marche dans le domaine de la médecine esthétique amenée à évoluer.
Charte ordinale
Le bureau a annoncé qu'il devait soumettre les médecins qui demeureront en infraction à des poursuites disciplinaires en restant à la disposition de la communauté médicale par mail, pour les notifications d'infractions documentées. Le bureau a exprimé son intransigeance quant au respect du caractère non commercial de l'exercice de la médecine. Il a, dans ce sens, exigé de ses confrères le respect du code de déontologie, lequel interdit formellement la publicité directe et indirecte et rend le médecin responsable de l'usage qui est fait de son nom. Le bureau rappelle aussi qu'une charte ordinale tunisienne régissant et détaillant la relation entre le médecin et le web était d'ailleurs déjà de vigueur. « Le bureau est plus que jamais conscient de la place des activités de médecine et de chirurgie esthétique dans le développement du tourisme médical mais aussi dans la lutte contre le charlatanisme et la mise en danger de la santé des citoyens par des intervenants étrangers au domaine médical. Il reste ainsi à la disposition des organismes et sociétés savantes concernés pour tenir compte des spécificités de leur exercice, toujours dans le respect de la déontologie », lit-on dans le communiqué.
La Tunisie compte 4.000 médecins généralistes, ce qui offre un grand potentiel de chirurgiens esthétiques, à condition d'avoir une équivalence requise de deux ans en moyenne d'études universitaires en médecine esthétique, explique le Dr Kallel. Une initiative à encourager pour mettre fin au libre exercice de charlatans de la médecine et de la chirurgie esthétique qui pullulent de plus en plus, la crise économique aidant. Par ailleurs, le Crom compte combler le vide juridique en appelant les centres de beauté et médicaux à adopter la charte régie par le Crom dans la pratique d'actes médicaux de chirurgie esthétique plus réglementés.


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