FINALEMENT, Hichem Mechichi, le Chef du gouvernement désigné, a rendu sa copie révélant la composition de son équipe ministérielle qui sollicitera la confiance des députés mardi prochain, 1er septembre. Une équipe ministérielle qu'on attendait «composée uniquement de compétences totalement indépendantes de tous les partis politiques», conformément à l'annonce faite par Mechichi lui-même le 10 août lors de sa première rencontre de trois minutes avec les médias. Sauf qu'en parcourant les noms des ministres révélés par Mechichi, on découvre qu'il existe beaucoup de «compétences indépendantes» aspirant à la confiance des députés représentant des partis politiques au Parlement ayant déjà fait de la politique et occupé des postes de commandement au sein des partis politiques aussi bien avant qu'après la révolution du 17 décembre-14 janvier. Et c'est la raison pour laquelle de nombreux partis, y compris parmi ceux qui ont promis leur soutien à Mechichi, n'ont pas manqué d'exprimer leur irritation même s'ils maintiennent toujours, sans l'annoncer clairement, leur intention d'accorder leur confiance à l'équipe ministérielle révélée lundi 24 août à minuit. Toutefois, ils ont changé de critiques ou de réserves en insistant, cette fois, sur l'urgence pour Hichem Mechichi de leur présenter le programme socioéconomique que son gouvernement envisage de mettre en application. Pour être plus clair, et dans l'objectif de préserver ce brin de crédibilité dont ils croient bénéficier encore auprès de l'opinion publique et plus particulièrement de leurs militants de base, soit de leur réservoir électoral, les partis politiques, dont en premier lieu Ennahdha, Qalb Tounès, et à un moindre degré Attayar et Achaâb, laissent entendre un nouveau discours qui répercutera «les positions qu'arrêteront nos structures de décision», lesquelles structures sauront mesurer et évaluer ce qui va de pair avec les intérêts du pays. Il reste qu'en accordant un répit d'une semaine aux partis politiques avant la séance plénière consacrée au vote de confiance au nouveau gouvernement, le bureau du Parlement semble avoir pris la décision de donner aux acteurs politiques influents le temps qu'il faut pour qu'ils adaptent leurs positions aux exigences de l'heure.