Avec toute la période de confinement, deux mois durant, qui a mis fin précocement à l'année scolaire précédente à cause de l'épidémie de la Covid-19, les mauvaises habitudes des études à la maison refont surface et ne font que s'amplifier. La rentrée scolaire et le retour des élèves sur le banc des classes n'y changent rien visiblement... Le sujet des cours particuliers n'est pas nouveau, mais il continue d'alimenter la polémique dans les débats sur l'école et les discussions inter-parents d'élèves. Ces derniers pensent maximiser les chances de réussite de leurs enfants en recourant tête baissée et sans discussion à une solution qui les soulage et les décharge. A tort ou à raison, le sujet divise et fâche. Avec tous les aléas et les impondérables liés à la rentrée scolaire prévue pour le 15 septembre 2020, les parents ne savent plus où donner de la tête et ont souvent recours à la solution de facilité que constituent les cours particuliers par des professeurs, et parfois ceux de leurs classes (sic !) ou des étudiants plus ou moins rodés. Rigueur du protocole sanitaire Toutefois, en pareille circonstance, premier obstacle majeur et incertitude de taille, la rigueur du protocole sanitaire qui va être mis en place dans les établissements scolaires de toute la République. Alors pour anticiper les éventuelles interruptions ou pallier les absences d'instituteurs et enseignants pour des raisons de santé, les parents prennent les devants et créent de nouvelles habitudes en dehors de l'école pour leurs protégés conditionnés pour la réussite. La rentrée scolaire pointe le bout du nez pour le système tunisien, étant donné que le programme français a déjà commencé en milieu de semaine le 2 septembre 2020, si bien que le programme, le contenu du cursus et autres sont devenus secondaires devant le quasi impératif de poursuivre des études assistées à la maison, de façon régulière de surcroît. Une situation inconfortable qui mine le système éducatif tunisien qui a perdu de sa superbe et son lustre d'antan. La fin en queue de poisson de la saison scolaire 2019-2020 pour la majorité des élèves tunisiens confinés à domicile est «une goutte d'eau dans l'océan», hormis les candidats aux examens (sixième, neuvième et baccalauréat) qui ont tiré leur épingle du jeu en terminant avec brio une année compliquée et pas comme les autres. Malheureusement, avec toute la période de confinement deux mois durant qui a mis fin précocement à l'année scolaire précédente à cause de l'épidémie de la Covid-19, les mauvaises habitudes des études à la maison ne font que s'amplifier. La rentrée scolaire et le retour des élèves sur le banc des classes n'y changent rien visiblement... Le plan B devient plan A! Le cours qu'on dispense à la maison pour un élève généralement durant la période de révision ou le temps de courtes séances est devenu quasiment la norme à défaut d'une école au niveau attendu et d'un rythme soutenu. L'épidémie du coronavirus n'a fait qu'amplifier la situation néfaste dans laquelle est empêtré le système éducatif tunisien qui «souffre de mille maux» et parle cent mots et laisse les parents sans voix. Ces dernières années, on ne compte plus le nombre de parents qui ont mis la main à la poche pour des élèves, du primaire au secondaire, et même les étudiants dans toutes les matières à coups de centaines et milliers de dinars. Des instituteurs véreux et sans vergogne en profitent pour empocher le pactole en donnant des séances groupées à raison de cinquante dinars par élève, ce qui leur fait 200 dinars pour un groupe de 4. Faites le compte des gains par mois, sachant qu'une séance dure deux heures... Au diable la qualité et la gratuité du système éducatif tunisien qui ne sont plus qu'un rêve pieux, pire une chimère. Une situation pénible qui a favorisé entre autres, avec l'absentéisme des instituteurs, les grèves à répétition des périodes de conflits et de tensions entre les syndicats de l'enseignement secondaire et le ministère de l'Education nationale sous le sceau de la colère des parents pris en tenailles et tourmentés. Alors le recours au privé s'est singulièrement marqué chez de nombreux parents qui ont dû consentir des crédits financiers sur toute l'année pour garantir la réussite de leurs enfants et financer leur scolarité à coups de millions de millimes. Les parents dépensent véritablement sans compter pour la scolarité de leur progéniture et ce ne sont pas les cours particuliers qui vont arrêter l'hémorragie. D'autant plus que les périodes d'arrêt de l'école de mars à juin 2020 confortent leur position de recourir au plan B, devenu plan A par la force des choses. Faut-il en rire ou en pleurer ?