Le Caafrt existe et contribue à la formation de jeunes professionnels du monde arabe et d'Afrique, depuis 14 ans. 352 stagiaires ont été initiés aux différents métiers et techniques de la scène, depuis sa création. Le Centre arabo- africain de formation et de recherches théâtrales, premier dans son genre, est le projet de toute une vie, rêvé puis réalisé par l'homme de théâtre, feu Ezzedine Gannoun, et dirigé depuis sa création, au théâtre El Hamra, avec la comédienne Leïla Toubel. Gannoun nous a quittés en laissant une œuvre et un legs d'une grande richesse, entre autres, ce centre de formation, dont le premier principe est de transmettre et de partager. Une transmission assurée et maintenue grâce à la famille du théâtre El Hamra, qui a tenu à continuer l'aventure. Elle signe ainsi, depuis le 30 novembre dernier, la 62e action du Caafrt. L'aventure repart pour 13 jours de formation, avec un atelier du 1er degré de la 7e promotion de la formation d'acteurs. 19 jeunes professionnels y participent. Ils viennent du Sénégal, du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, de Guinée, du Niger, du Cameroun, d'Egypte, du Liban, du Maroc, d'Algérie, de Palestine, de Syrie, et bien entendu, de Tunisie. Fidèles aux principes de Gannoun, les organisateurs ont fait appel à des formateurs, choisis pour la proximité de leur démarche artistique avec le théâtre organique, pratiqué dans l'espace El Hamra, et, aussi, pour leurs qualités pédagogiques. Et c'est sans compter sur la contribution de Alia Sallami (Atelier sur la voix du corps) et Souad Ben Slimane (Atelier de développement de la créativité). Ces artistes ont accompagné le Caafrt depuis ses débuts. Cyrine Gannoun, la fille et l'élève du créateur du Centre, qui assure actuellement la direction et la gestion du théâtre, anime, quant à elle, deux ateliers : «L'anatomie du corps» (Comment utiliser son corps de la manière la plus saine et la plus simple) et «Les mots du corps», un atelier qui était dirigé par E. Gannoun. «Cela consiste à mieux connaître son corps pour parvenir à bouger d'une manière plus saine», explique-t-elle. La méthode de Cyrine s'imprègne des disciplines douces, telles que le yoga et l'eutonie (une pratique d'hygiène de vie corporelle) avec des exercices qui détendent, qui suppriment certaines tensions, qui facilitent les mouvements et contribuent à la connaissance de son propre corps. Dans cette formation, un nouvel atelier a lieu et concerne l'expansion et la maîtrise de sa palette émotionnelle. Il est animé par Damien Acoca, un coach français qui travaille sur «l'être acteur». «Les ateliers s'enrichissent et se complètent avec des approches différentes, mais basées sur ce même fil conducteur qu'est le corps», souligne Cyrine Gannoun. Et d'ajouter: «On ne peut ne pas continuer cette aventure qui contribue tant à la formation de jeunes Arabes et Africains. Ces derniers souffrent du manque de structures pédagogiques. Gannoun en a proposé une et nous a donné les outils nécessaires pour en assurer le fonctionnement. A nous de poursuivre. » Comme de coutume. Cette action fera l'objet d'une démonstration publique suivie de la remise des diplômes. Ce sera le samedi 12 décembre à 18h00 (horaire à confirmer) au théâtre de tous les arts, El Hamra.