Par Mansour M'HENNI L'allocution de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat et présidente de l'OFA, à l'ouverture de la Conférence internationale organisée par le Crédif autour du «Rôle de la recherche scientifique sur la femme dans le renforcement de l'égalité des chances entre femmes et hommes», est importante à plusieurs égards. Cependant, on ne peut rester insensible à l'articulation qui y est pertinemment assurée entre le savoir et la connaissance, d'une part, et la promotion de la condition féminine, de l'autre, ainsi qu'à la cohérence qui y est savamment conduite où ces deux volets rendent compte de l'intégralité du modèle tunisien de développement dans ce qu'il a d'original, mais aussi dans ce qui lui permet, par cette originalité même, de prendre une dimension universelle incontestable et une profondeur civilisationnelle indéniable. Le fil conducteur du discours de la Première Dame de Tunisie, c'est le rôle axial de la connaissance, par quelque voie qu'elle se réalise et d'abord l'institution scolaire et universitaire, un rôle qui s'inscrit en juste continuité d'une pensée réformiste tunisienne dont le Président Zine El Abidine Ben Ali s'affirme et se confirme, à chaque étape, non seulement comme le plus digne protecteur, mais aussi comme le plus à même de la développer pour la doter de la force d'adaptation qui assure sa pérennité et son actualité. Ainsi, à parler de la femme, on se retrouve en train de développer toute la démarche qui conduit le destin civilisationnel de la Tunisie, et vice versa. Quoi de plus normal dans un pays qui établit un lien inaliénable et une corrélation inébranlable entre son propre avenir et celui qu'il réserve à ses femmes ! On s'en souvient: il y eut une pensée fondatrice étendue sur un siècle au moins, dont l'emblème, pour la circonstance, reste Tahar Haddad; il y eut aussi un acte fondateur, celui du Code du statut personnel initié par le Leader Habib Bourguiba; il y a aujourd'hui Zine El Abidine Ben Ali, un modernisant de cette pensée, avec le rythme qui se doit, pour que l'acte fondateur ne reste pas un acte isolé dans l'Histoire nationale et perdure comme une lumière à jamais ravivée pour plus d'élan, plus de réalisations et plus d'espoir. C'est d'ailleurs dans cette mouvance et avec la même conviction tenace et la même passion rationalisée que Mme Leïla Ben Ali s'emploie et déploie un effort immense afin que les acquis de la Tunisie en matière de condition féminine s'étendent sur l'ensemble de la nation arabe‑: tout ce qu'elle entreprend à la tête et au sein de l'OFA en est une éloquente illustration. Dès lors qu'on a ces données en tête, on comprend facilement l'intérêt, souligné par l'épouse du Chef de l'Etat, pour la recherche scientifique dans le domaine des questions féminines. Car la recherche scientifique est d'abord un champ de promotion favorable à l'épanouissement de l'intelligence féminine, à tous égards pareille à celle de l'homme, capable de stimuler une émulation heureuse entre les deux sexes complémentaires pour le bien-être et pour le progrès du corps social. La recherche sur la femme est édifiante aussi de par les données nouvelles qu'elle peut amener pour conforter une orientation civilisationnelle de notre pays vers une équité légitime, une complémentarité nécessaire et un partenariat vital entre les hommes et les femmes. La recherche scientifique est centrale encore et toujours dans la pensée de Ben Ali pour une Tunisie digne et fière, parce que savante et intelligente. Assez intelligente en tout cas pour ne pas manquer de reconnaître une force d'impulsion essentielle et pour ne pas rater la chance historique de pouvoir compter sur la moitié de son potentiel humain.