Il semble que Mondher Kebaïer soit mal conseillé car ses mauvais choix ont été mis à nu lors des dernières sorties de la sélection. Et ce n'est pas cette qualification facile qui va nous démentir. A quoi bon se qualifier vingt fois (dont quinze d'affilée) à la phase finale de la CAN si notre équipe nationale participe presque pour la participation ? En effet, sur ces vingt fois, la Tunisie n'a remporté le trophée africain qu'une seule fois en 2004 avec quelques rares arrivées au carré d'as. Jusqu'à quand ces records superflus qui ne veulent rien dire ? On est interpellé pour poser ces questions par les piètres prestations de notre onze national qui passe, le clair du temps, à côté de l'excellence et du plein rendement. Comme si c'était voulu ! Et puis de quelle performance parle-t-on si on termine en première position dans un groupe très faible dont les membres sont incapables d'opposer la moindre adversité susceptible d'être notée ? Pis encore, même en présence d'adversaires de second plan, la Tunisie flirte souvent avec la médiocrité et le manque ahurissant de réussite, voire avec la défaite. La dernière sortie de l'équipe nationale devant la Tanzanie à Dar Essalem illustre parfaitement ce sentiment de consternation malgré la première place au classement général et la qualification (sans la moindre peine) à la phase finale de la CAN du Cameroun de janvier 2022. Des bourdes à la pelle La Tunisie peut prendre part à la CAN cent fois sans en remporter le sacre. Mais elle peut impressionner et épater ses supporters par une bravoure qui impose le respect, une application exemplaire sur le terrain et une conception de jeu basée sur l'équité au niveau des choix faits par le coach national. Faire match nul (1-1) contre la Tanzanie, alors qu'on aurait pu réaliser la victoire éclatante qu'on a ratée à l'aller au stade de Radès, agace sans l'ombre d'un doute et gâche l'euphorie qui doit accompagner la qualification. C'est énervant surtout quand on est persuadé du fait que la Tunisie est capable de faire beaucoup mieux qu'une fade qualification à la phase finale. En dépit du fait qu'elle ne possède pas un Mohamed Salah, un Sadio Mané ou un Riadh Mehrez dans son effectif, elle reste quand même capable de rivaliser avec les grands et de les piéger vu ses traditions footballistiques et son style redouté basé sur le jeu collectif et l'approche à l'italienne. Lors des deux derniers matches, on a eu droit à un étalage de bévues inexplicables de la part du timonier Mondher Kebaïer. La première, et non des moindres, était son entêtement à faire jouer Wahbi Khazri et Youssef Msakni durant presque tout le match, alors que, visiblement, ces deux attaquants n'ont qu'une mi-temps dans les jambes. Ces deux valeureux joueurs restent toujours sélectionnables et utiles, mais ils ne doivent guère avoir le monopole de la titularisation. A un degré moindre, Ferjani Sassi, à son tour, ne devrait-il pas rester dans les vestiaires à la mi-temps suite au grand nombre de passes qu'il a données à l'adversaire. Et puis pourquoi convoque-t-on toujours des joueurs performants comme Elyès Jelassi, Karim Lamti, Saâd Bguir et l'on en passe, s'ils ne vont avoir droit qu'au banc de remplaçants ou à quelques minutes en fin de match. De quoi Mondher Kebaïer avait-il peur dans cette poule «J» après trois victoires de suite ? On n'en sait pas grand-chose ! Toutes ces défaillances de managériat vont compliquer les choses pour Kebaïer à l'avenir. Ce dernier n'aura plus la possibilité d'imposer ses choix tactiques à ses protégés qu'il n'est pas en train de traiter avec l'équité requise. C'est qu'un entraîneur «faible» ne peut jamais empêcher ses «vedettes» de n'en faire qu'à leur tête sur le terrain, de disloquer n'importe quel système de jeu et d'envenimer l'atmosphère au sein du groupe. Et c'est ce chapitre qu'il faudrait traiter en premier lieu avant d'aborder les sujets tactiques et physiques qui méritent, par la suite, d'être réétudiés car on peut quand même mieux faire avec la pléiade actuelle de joueurs.