Le ministre de la Défense visite plusieurs unités militaires des gouvernorats de Médenine et Tataouine    Novembre prochain , la Tunisie accueillera le Congrès Mondial de la JCI    « De l'IA à l'intelligence pratique dans l'écriture scientifique »: la Tunisie accueille le 50e Congrès de Médecine les 12 et 13 décembre    Vers l'inscription de 'Kharjet Sidi Ali Azzouz' sur la liste de l'Inventaire national du patrimoine culturel immatériel.    Omra 2025 : la Fédération tunisienne des agences de voyages révèle les tarifs    Ligue 1 – Mise à jour de la 11e journée – ST : Avancer vers la conquête    Wafa Masghouni sacrée championne du monde de taekwondo des -60 kg en Chine    Le Club IA France – Tunisie lancé : une dynamique nouvelle pour l'innovation bilatérale    Epson célèbre la Journée internationale du développement durable en lançant le concours artistique "ReCreators" pour les élèves    Nouvelles nominations aux Affaires étrangères : 5 ministres plénipotentiaires hors classe et 5 ministres plénipotentiaires    Avertissement du syndicat des photographes : une soirée à moins de ce prix = arnaque !    Selon une étude américaine, une substance utilisée dans le nettoyage à sec doublerait le risque de cirrhose du foie    Audi Tunisie révolutionne le marché automobile avec 3 nouveautés majeures (vidéo)    Santé publique : en Tunisie, un AVC est enregistré toutes les 30 minutes et un décès toutes les deux heures    Concours 6ème et 9ème année de base : démarrage des inscriptions à distance    Volailles : une production locale de souches générerait 4 millions d'euros d'économies par an    Travaux d'extension : modification du trafic sur l'entrée sud de Tunis    L'artisanat tunisien sera présent au Salon de Surajkund en février 2026 en Inde    Mondial de Taekwondo : Wafa Masghouni se qualifie pour les demi-finales    Championnats du monde de taekwondo : Firas Kattoussi, la déception    Météo en Tunisie : températures en légère hausse    La Tunisie dément le remboursement total de sa dette extérieure : un taux réel de 80% seulement    La CNAM Prolonge le Tiers Payant Malgré la Suspension des Pharmaciens    Tunisie : le ministre de l'Intérieur reçoit l'ambassadeur d'Egypte    Billets Coupe du Monde 2026 : 72 heures pour s'inscrire au tirage anticipé et tenter d'en acheter    Nefta abrite à nouveau le festival "Rouhaniyet" dans une saison intitulée "Shawq"    Testour : demain, coup d'envoi de la neuvième édition du festival de la grenade    Météo en Tunisie : ciel nuageux, vent fort    Saïed : « Les décisions à venir répondront aux attentes du peuple tunisien »    Ciné Jamil El Menzah 6 ferme définitivement ses portes    Invalidation du passeport tunisien ? Le ministère de l'Intérieur précise    Where the Wind Comes From de Amel Guellaty meilleur film arabe à El Gouna Film Festival 2025    Zoubaier Bayya démissionne de la présidence de l'Etoile du Sahel    Bande de Gaza: tous les dons en nature non acheminés ont été remis au Croissant Rouge tunisien    Pas d'autorisations de crédit : La Poste tunisienne clarifie sa position    Club Africain prend des mesures disciplinaires : Chafai suspendu d'urgence    Ali Zarmdini : « le vol du musée du Louvre est l'un des vols les plus rapides et les plus audacieux de l'histoire des musées »    Le dernier rêve d'Abdessalem Kallel    Khalil Jendoubi sacré Champion du Monde de Taekwondo et se qualifie aux Jeux Olympiques LA 2028    Afrique du Sud – Palestine : un engagement forgé par l'histoire de l'apartheid    Association des anciens ambassadeurs et consuls généraux de Tunisie : le nouveau comité directeur    Littérature francophone : deux rendez-vous sont prévus la semaine prochaine à Tunis    Rafaâ Ben Achour - L'avis de la Cour internationale de Justice du 22 octobre 2025: Obligations d'Israël    S.E. Roderick Drummond ambassadeur du Royaume-Uni : La Tunisie est un pont entre tradition et modernité    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abdallah Chamekh, réalisateur du documentaire «le bois sacré», à La Presse : «La caméra ne croit pas à la géographie»
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 11 - 2020

Le réalisateur Abdallah Chamekh vient de terminer un nouveau documentaire «Le Bois sacré », tourné vers l'Afrique et tourné en Afrique, en Côte d'Ivoire. Un regard d'Africain du Nord sur l'Afrique. Il nous en parle dans cet entretien.
Ce n'est pas tous les jours qu'on a des idées d'aller tourner un documentaire en Afrique...
C'était en 2019, l'idée m'a séduit après la lecture d'un anthropologue sénégalais, Cheikh Diop, où j'ai découvert que la culture africaine a joué un rôle prépondérant dans l'Histoire. Elle a même eu des ramifications dans l'ancienne civilisation égyptienne. C'est dans ce même livre, d'ailleurs, que j'ai découvert la tribu des Boubouri. De nombreux villages africains de Côte d'Ivoire sont témoins de changements au fil du temps, pourtant, Latt, un maître spirituel du village de Boubouri continue à enseigner les coutumes et les traditions de «la fête des générations». Sa tentative de préserver l'héritage de ses ancêtres a lieu à un moment où les jeunes du village se montrent indifférents à ces pratiques culturelles.
Le combat du maître spirituel pour maintenir la tradition ancestrale est le leitmotiv du film, car il fait face à un certain nombre de difficultés lorsqu'il pratique les rituels cérémoniels de «la fête des générations ». C'est par l'intermédiaire de son fils et de nombreux jeunes que le maître s'emploie à préserver l'identité et les coutumes du peuple Adjoukrou et du village Boubouri malgré le mépris de la nouvelle génération pour la tradition et le patrimoine culturel qu'elle symbolise.
En général, nos caméras sont plutôt tournées vers le Nord, j'ai donc voulu tourner ma caméra vers le Sud et j'ai découvert qu'il y a plusieurs points communs dans nos us et coutumes avec l'Afrique. Je n'ai pas été dépaysé. Je n'ai pas non plus trouvé un problème de communication avec ce peuple, même si je ne parle pas la langue de cette tribu. Je rappelle que ce film est une production d'Al Jazeera Documentary Channel, avec pour producteur exécutif la société tunisienne Folk Story.
C'est un documentaire qui aborde aussi la question de l'hégémonie culturelle ...
Le film aborde la question du choc ethnique et des nombreuses dichotomies que rencontre le peuple Adjoukrou en Côte d'Ivoire. Ce peuple devient représentatif des mêmes conflits que d'autres communautés africaines et non africaines ont du mal à surmonter en raison de l'hégémonie culturelle.
L'hégémonie culturelle se manifeste à travers le développement des cultures qui ont fait disparaître l'identité ethnique et restent cachées dans le bois. «La fête des générations, ou le « Low », a lieu dans cette dernière ; pourtant, cela devient un spectacle pour les touristes à apprécier car de moins en moins ils le célèbrent pour son importance culturelle. La célébration, thème central du film, est également emblématique du conflit générationnel car elle est vue par les jeunes comme obsolète, tandis que les aînés affirment qu'elle marque l'identité et les origines de la communauté.
Pour le réalisateur tunisien que vous êtes que rapporte ce genre d'expérience ?
Ça m'a permis de conclure que la caméra ne croit pas à la géographie, mais elle croit à l'espace. J'ai été également beaucoup plus sensible et de manière (palpable) à l'idée de la nouvelle colonisation culturelle. C'est un point fort qui nous unit par exemple. Le cinéma africain a beaucoup parlé de ce problème d'ailleurs et c'est un cinéma que j'admire, car il contient une originalité dans le traitement et dans l'esthétique. Sur le plan anthropologique j'ai découvert une nouvelle civilisation avec ses rites d'initiations et qui est sur le point de disparaître au profit de la consommation. D'ailleurs, il n'y a presque plus de bois sacré dans cet endroit, tout est en train d'être rongé par l'urbanisme. Sur un autre plan, ce film a été pour moi l'occasion de filmer les coutumes des tribus africaines avec un regard d'un Nord-Africain et non celui d'un Occidental .


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.