Certaines parties ont le droit de juger et même de désapprouver les décisions et les orientations de la fédération. Mais elles ont aussi le devoir de se comporter dignement. Les interprétations hasardeuses et imprudentes nourrissent les polémiques. Dans un environnement sportif où les vrais responsables sont devenus minoritaires, les courageux aussi, on ne sait plus comment contenir ceux qui n'ont aucune conscience de la réalité. On assiste, aujourd'hui, au procès de la lutte tunisienne, et tout particulièrement la fédération, avec beaucoup de sous-entendus démagogiques, notamment après que le ministère de la Jeunesse et des Sports a demandé l'ouverture d'une enquête administrative afin de déterminer les circonstances exactes dans lesquelles s'est opéré le recrutement de l'entraîneur russe, en tant que directeur technique national de lutte, par la fédération tunisienne. Les conditions du recrutement de l'entraîneur russe sont connues par tous. Les procédures suivies par la fédération n'ont jamais dérogé à la règle. Selon les normes et avec l'aval du ministère du tutelle. Plus encore, c'est ce dernier qui était en charge de son salaire et des frais de son hébergement en Tunisie. On ne saurait accuser, et encore moins blâmer, aucune partie. Le recrutement de l'entraîneur russe est conforme aux procédures légales auxquelles recourent les fédérations. Tout est cependant question d'attitudes et d'interprétations de certaines parties qui ont voulu profiter de cette affaire dans le but de régler leur compte avec la fédération. Le sport, comme tant d'autres activités, est un temple de moralité. Il aurait, cependant, perdu une partie de son âme et beaucoup de son innocence sous l'influence de personnes malintentionnées, qui ont naturellement le droit d'émettre leurs avis, de juger et même de désapprouver les décisions de la fédération, mais ont aussi le devoir de se comporter dignement. On se demande ce qui aurait pu les inciter à se comporter de le sorte quand elles sont censées ne pas ignorer la réalité dans tous ses détails et les exigences du sport d'aujourd'hui. Dans toutes ses dimensions, il implique des valeurs, des vertus, une culture. Cela veut dire équité, droiture, impartialité. La priorité serait aujourd'hui une vraie réflexion sur la gouvernance du sport individuel en Tunisie. Il faut s'interroger sur la place qu'il occupe sur la scène et les rapports entre les différentes parties. Un problème très tunisien qu'il faudra solutionner une bonne fois pour toutes. On est au bout de tous les écarts, de tous les débordements, de toutes les inconvenances. Les enjeux, les polémiques sont devenus indubitablement incontrôlables. Il n'est pas question ici de mettre en cause tout ce qui se dit et tout ce qui s'interprète autour de la lutte tunisienne, mais c'est le devoir de pointer ce que nous considérons comme des erreurs, des manquements ou des dérives de la part de certaines parties. . Il ne s'agit pas, aussi, de suivre le courant des hostilités dans lesquelles baignent les commentaires et les accusations lancés, à tort ou à raison, à l'encontre de la fédération Simplement, il y en a de ces personnes qui s'érigent en protecteurs au nom de l'intérêt supérieur de la lutte tunisienne. Ces gens deviennent même les catalyseurs d'une inutile paranoïa et, au final, l'incarnation d'un dérapage incontrôlé. Ils auraient dû recourir aux débats d'idées et aux questions de fond. Ils auraient aussi mieux fait s'ils avaient accepté de ne pas se cacher derrière les faux arguments et éclairé l'opinion plutôt que de la conditionner outre mesure. Il ne faut pas caricaturer. On aura toujours le droit d'aspirer à un sport qui ne soit pas inspiré des polémiques. Il est temps de réguler et de mettre en œuvre correctement la spécificité sportive. Il y a des instances statuaires, elles ont été saisies du sujet de l'entraîneur russe. Elles trancheront incessamment. Il est indispensable de tirer les enseignements de cette injustice sportive soulignée par le fait de considérer les arbitres comme des boucs émissaires. A trop se perdre dans des polémiques, certaines parties renvoient une image déplorable du sport tunisien. Sans se rendre compte qu'en installant un climat de défiance, ils contribuent à fragiliser tout l'édifice...