A l'analyse des différents rebondissements et intrigues dans le paysage politique, il est évident qu'il y a un malaise. Mais on n'est pas censé ignorer les réelles motivations des uns et des autres. Les intérêts qui motivent, qui conditionnent, selon des considérations à géométrie variable. Il n'est pas aujourd'hui facile de dégager une logique de raisonnement cohérente et pertinente dans les discours politiques. Parfois, cela dépasse le cadre purement stratégique pour devenir une obstination. Au fait, on n'est jamais suffisamment réaliste lorsqu'il s'agit de défendre son parti, de son clan, ou tout simplement de son intérêt personnel. Ce n'est pas juste, encore moins rationnel, non plus, de donner à la fois son avis et des leçons. On aurait aimé que la question du refus du Président de la République d'accepter la prestation de serment des ministres désignés lors du dernier remaniement ministériel puisse se tenir mieux qu'un semblant d'analyse fondé sur un procès de personnes, des faits et des circonstances. Ego ou devoir de parole ? Ici et là, on se laisse prendre au piège de la tentation médiatique. On a toujours besoin d'un climat de sérénité pour communiquer ses certitudes et pas un refus viscéral qui fait tout le confort des opinions publiques. Il va bien falloir arrêter cette bulle des dérives médiatiques, sous peine d'encourir de graves problèmes. Politiquement parlant, ça ne peut plus tenir. A vrai dire, ce qui se passe actuellement dans les lieux publics, mais aussi dans les coulisses, alimente les polémiques de façon bien inquiétante. Nul ne peut avoir le monopole des affaires de l'Etat et l'on ne devrait pas accepter que certains fassent de la récupération par rapport à ce qui se passe aujourd'hui. Si l'on reconnaît qu'il y a un décalage entre ce qui est évoqué et préconisé d'un côté comme de l'autre dans la mésentente entre les trois présidences, il serait cependant recommandé d'admette qu'on ne peut défendre l'indéfendable. Que l'on clarifie les positions, par rapport pas seulement à la cause de chacun, mais surtout à l'intérêt du pays qui devrait rester le dénominateur commun. La réhabilitation du paysage politique, plus que jamais souhaitée, devrait passer par les mains tendues et non par les règlements de comptes qui pourraient tout détruire si on ne les étouffe pas dans l'œuf. Souvent, les prises de position, que ce soit politiques ou autres, ne sont pas toujours rationnelles. Mais la valeur d'un homme politique se mesure en grande partie à sa capacité d'adaptation face à toutes les contraintes, face à tous les défis. Excessivement médiatisés, certains acteurs ont besoin aujourd'hui de prendre un peu de recul et de temporiser dans leurs déclarations. Car mêmes si elles ont atteint leur paroxysme, les passions ne semblent pas encore être apaisées. A bien se rendre compte des manquements et des défaillances, on craint que les risques de contamination d'un parti à l'autre deviennent extrêmement élargis.