La confusion est cet abîme qui absorbe la sélection et toute l'instance fédérale sans résistance ni espoir... Les dérives de la fédération, du staff technique et des joueurs de la sélection, notamment celles qui s'écartent des normes et du cadre établi, ne sont pas près de prendre fin. Le cauchemar continue. Le coup de retour à la case départ est à chaque épreuve, chaque rendez-vous continental et international, un éternel recommencement. La crédibilité de la première instance responsable du football tunisien serait ainsi affectée par la dégringolade continue des valeurs et des principes sportifs. Ils ne passeront certainement pas pour des responsables, des joueurs et un staff technique comme pouvaient l'être ceux d'une autre génération. Ils avaient bénéficié d'un excellent bouche-à-oreille. On peine à croire qu'ils connaissent le même sort. Car ce qu'ils cherchent n'est pas de s'imposer en tant que tels. Au mieux, ce sont des hommes ordinaires dont on parle dans les journaux, ou qui passent à la radio et à la télévision. Au pire, ils servent à montrer qu'on peut être tout juste mieux que médiocres. Ils croient que notre vieux football leur saura gré de leur présence, de leur compagnie. Ils font scandale avec leur ego. Mais le public n'est plus dupe depuis longtemps. Pourtant, il aurait profondément suffi qu'on déclenche une véritable réflexion sur le football, d'enchaîner sur les réformes, les rénovations, les dépoussiérages. Ils ont failli, ils ont perdu. Ils incarnaient déjà les syndromes de l'échec avant qu'ils ne s'éclatent au grand jour. Les promesses, les fausses promesses, on en a usé et abusé. Ils n'ont pas compris que nous sommes dans l'après-14 janvier. Depuis l'arrivée de l'actuel bureau fédéral, l'image du football tunisien s'est en effet effondrée. Elle est tombée sous le seuil de l'acceptable. Plus les résultats de la sélection chutent et plus le scénario d'une fédération en perte de vitesse se confirme. Une nouvelle bulle de contestataires est sur le point d'exploser parmi les présidents de clubs. Elle serait liée à la très forte contestation de ceux qui voient aujourd'hui le football sous la tutelle de l'actuel bureau fédéral en pleine dérision. Ils doivent remplir leur mission. Mission qui consiste à combattre la nullité, fusse-t-elle déguisée en ‘'camarades'' ou en ‘'victimes''. Certains ont raison de défendre ceux qu'ils avaient déjà cautionnés lors des élections fédérales, d'ailleurs quelque part on méprise ceux qui ont tendance à procéder autrement. Mais ceux qui aiment le football ont raison aujourd'hui de passer de l'autre côté de la barrière. El Jerry peut-il encore une fois bénéficier de la confiance de sa base électorale, constituée essentiellement des clubs divisionnaires et qui a été déterminante lors des dernières élections? Saura-t-il tenir le coup au mois de mars prochain? Ils font scandale avec leur ego A l'origine de cette interrogation, une politique, un modèle, une stratégie peu innovants et largement en déphasage avec l'évolution du football. On peut être témoin des scènes dont le sens ne laisse pas de place au doute sans qu'il nous soit permis d'ériger le cas en généralité, ni d'en faire un argument suffisant pour conclure à une tendance de fond. Mais dans le même temps, il y a des signes qu'il faut saisir et sur lesquels il faut attirer l'attention. A la tête de la FTF depuis quatre ans, sans oublier le temps passé en tant que membre fédéral, il se trouve toujours dans l'incapacité de faire valoir une vision et un projet sportifs valables. Pour ses opposants, comme peut-être aussi pour ses alliés, la crainte est avérée, mais encore selon l'angle de vue à géométrie variable. La fédération sous sa conduite est loin d'inviter à rêver. Elle n'est pas non plus un modèle, ou même une référence. Crise de gouvernance, crise d'identité, elle cumule les ennuis. Tout cela dépasse largement le débat autour d'une énième déception, d'une élimination. Le mal est beaucoup plus profond qu'une supposée prestation de l'équipe nationale. Il touche aux racines d'une instance qui n'a ni projet ni ambition. On a fait de la fédération quelque chose de désincarné, qui perd du sens, et qui n'est plus qu'un moyen de déchirement. Un moyen de subsister pour les incompétents. Il a abaissé l'identité et la vocation de la fédération par des actes dont elle ne se relèvera certainement pas de sitôt. La situation est autant que la survie de la FTF, de la sélection et du staff technique devient incertaine. Le football tel qu'il est aujourd'hui proclamé et assumé se serait installé sur une montagne de dérives. Trop contesté, mais trop risqué car soutenu par des personnes privées de discernement, d'imagination, d'initiatives et surtout de compétence. Les travers, les tares sont visibles à tous les niveaux. Ils inspirent les responsables les plus invertébrés, sans idées ni valeurs, et dont la seule ligne de conduite est le populisme, préférant caresser les bas instincts des gens, au lieu de les hisser à d'autres niveaux. Changer les noms peut-il changer la donne? Ce qui a été accompli jusque-là nous amène à constater que les dérives et les irrégularités ne sont plus au sein de l'actuel bureau fédéral une affaire marginale, mais qui concerne des gens peu futés et qui arrivent désormais à faire système!...