Le Stade évoluera désormais au Bardo. Le mérite, le grand mérite revient aux supporters et non pas à ceux qui, dispensés de toute morale, ont tenu à en profiter!... Il a fallu trente ans pour que le Stade puisse enfin jouer et recevoir ses adversaires de manière permanente sur son propre terrain. Le stade Hédi-Ennaifer ouvre finalement ses portes. Mais le mérite d'un pareil acquis revient à la grande mobilisation des supporters qui ne s'étaient pas contentés de faire entendre leur voix, mais qui avaient exercé aussi une pression, du reste légitime, pour que leur équipe puisse évoluer désormais au Bardo. C'est toujours comme ça dans les grands événements. Il y a les hommes de l'ombre, pour qui les feux des projecteurs ne comptent vraiment pas, et vous savez pourquoi? Parce qu'ils n'attendent rien des personnes. Ils échappent aux apparences par l'action. Et il y a ceux qui font de la sorte pour accréditer l'image de personnes dont l'avenir du club dépend d'eux. Se voyant grands, ils ont ignoré les règles élémentaires de conduite dans la cour des grands. Les grands événements célèbrent souvent l'héroïsme, la beauté. Mais, quelque part, ils amènent aussi le mensonge et la fausseté. Pour certains, il est aujourd'hui plus facile de s'approprier des actions, de récupérer des actes que de les mériter. Plus facile de faire semblant que de dire la vérité. Plus facile de transformer la réalité que de faire face. Ils ne parlent pas du bien commun, ils font comme si l'intérêt général n'était plus que la somme d'intérêts particuliers qu'ils sont ponctuellement invités à défendre. Certains ont choisi de façonner à leur manière les réussites et d'autres ont compris que le bonheur se gagne dans la discrétion, la modestie et même le silence. Sur les ondes des radios, dans les plataux de télévision, et dans les médias d'une façon générale, chacun s'est vu octroyer le mérite de l'ouverture à la compétition du stade Hédi-Ennaifer. Ce genre de pratique, qui a permis à beaucoup de se revendiquer dans la peau de héros, nous amène à constater que la tromperie n'était plus une affaire marginale, qui concerne non seulement des gens peu futés qui arrivent à se rendre utiles, mais qu'elle faisait désormais système. Ils osent tous les genres. Ils brouillent toutes les cartes. Ils n'oublient rien de leurs privilèges, sûrs de leur bon droit, à peine ébranlés par la vérité, dispensés de toute morale. Au fond d'eux-mêmes, ils savent que le grand mérite dans ce grand acquis pour le club revient au public et aux supporters. On est témoin des scènes dont le sens ne laisse pas de place au doute et sur lesquelles il faut attirer l'attention. La pression du public stadiste, plus que jamais raisonnable et compréhensible, a été déterminante dans la décision de l'homologation du stade. On connaît le slogan lancé à l'occasion. Il a forcé le cours des événement au moment où ceux qui s'en approprient aujourd'hui le mérite s'étaient tus. L'espoir renaît L'abandon progressif des grands principes où n'interviennent plus que les intrus, qui se plient à toutes sortes de pratiques étrangères au club, ne devrait cependant en aucun cas nous tromper sur les vrais Stadistes. Sur les vraies compétences. Sur les hommes du club. Ils continuent leur bonhomme de chemin sans se soucier des apparences, du décor et des façades... Le ST reçoit cet après-midi, et pour la première fois, le CA au Bardo. Un événement spécial qui est accompagné par l'impératif de gagner. La signification de ce match prend de la valeur pas seulement dans l'obligation de résultat, mais également dans la manière d'appréhender un événement qui ne vient et qui ne se fête pas tous les jours. Tout cela sans compter bien entendu la rivalité et surtout la passion qui ont toujours marqué ce genre de derby. ST-CA, c'est souvent le football dans sa plénitude, dans son plein accomplissement. Il risque d'ouvrir une nouvelle ère pour une équipe qui a raté cette saison son parcours et dont le classement actuel est loin d'être rassurant. Pour cette raison, on s'attend à ce que le nouvel entraîneur, Maher Kanzari, qui conduit pour la première fois l'équipe en championnat, aligne une formation différente de celle à laquelle on était habitué et qui a bouclé la phase aller en bas du tableau. Les changements toucheront pratiquement tous les compartiments du jeu. En défense, où la vigilance est plus que jamais exigée, le coach stadiste alignera vraisemblablement trois joueurs à l'axe central, en l'occurrence Jasser Khemiri, Hachem Abbès et Alaâ Bouslimi. Un compartiment dans lequel on trouvera également le gardien Kaïs Amdouni et les arrières latéraux Mohamed Ben Ali et Seïfeddine Akermi. Le milieu de terrain sera également bien garni notamment avec la présence de Khaled Korbi, Mohamed Jelassi, Slim Jedid et Ounelli, lequel évoluera dans un registre plus offensif. En attaque, enfin, le choix de Kanzari s'est porté sur Cheikh Touré...