Le nombre de joueurs recrutés sauve peut-être les apparences, mais ne rassure pas outre mesure quant aux attributions de jeu et de comportement conformes à la réalité de l'équipe. Seulement, 10 points au compteur. Voilà le chiffre qui, à lui seul, résume la situation actuelle d'une équipe en perte de vitesse et toujours incapable de redresser la barre. On a tout vu cette saison du côté du Stade. Et, finalement, on n'a pas dépassé le niveau des promesses! Il n'y a eu que des paroles, pas des actes. Peut-être plus que n'importe où, le ST marche avec ce lien... Il n'y a pas d'excuse à tout cela. C'est indigne du club et de son histoire. L'élimination en coupe a permis à la formation du Bardo de se remettre en question plus vite que ne l'auraient fait les prédictions et les assurances exagérées. Il faut dire que, depuis l'arrivée du nouveau bureau directeur, l'affectif s'est très vite mêlé au factuel. Un éclair, un flash s'étaient éteints. A peine déclenchés. L'on ne sait pas quand cela a commencé et l'on sait encore moins quand cela finira. L'on est dans l'obligation de retenir l'incapacité de la nouvelle équipe dirigeante à relever le niveau de l'équipe. Le risque de l'assèchement est réel, tout comme le risque de sombrer dans le doute et l'incertitude. Le revers subi en Coupe, pourtant une épreuve chère aux Stadistes, est là pour le prouver. Des responsables se sont exprimés sur l'avenir du club, sur ses nouvelles ambitions, ses nouvelles attributions et son mode d'emploi, même à l'européenne, paraît-il. Mais jamais dans la direction où on aurait aimé voir le club du Bardo. C'est-à-dire donner un nouvel élan à l'équipe, relancer la machine, faire renaître la passion. Dans un passé lointain, le ST rendait heureux ses supporters. Des joueurs, plus que jamais irremplaçables, faisaient en sorte par le spectacle qu'ils peaufinaient à leur manière que pendant 90 minutes le public pût mettre ses problèmes de côté, qu'il parlât ensuite du dernier match pendant trois jours et du prochain pendant deux. C'est ainsi qu'ils faisaient vivre leurs supporters. Car le football du ST d'autrefois était une histoire de dévotion totale à des principes exigeants et à des passions débordantes. Des générations et des générations sont passées par là. Il y a eu souvent cette flamme et cet attachement inconditionnel jusqu'au jour où tout, ou presque, s'était cassé. Quoi qu'il en soit, il y a encore autour du ST des valeurs qui marquent leur temps bien que les travers soient désormais nombreux et bien connus à l'instar de l'incompétence de certains responsables, surtout ceux qui ont le pouvoir de décision. Redonner confiance Peut-on, aujourd'hui, fédérer, de nouveau, le club, les supporters et cette passion si particulière? Peut-on proposer un football à la hauteur des acquis et des fondamentaux, insuffler une nouvelle vision au groupe, redonner confiance? Kanzari dispose actuellement d'un effectif orienté plus sur la quantité que que sur la qualité. Le nombre de joueurs recrutés sauve peut-être les apparences, mais ne rassure pas outre mesure quant aux attributions de jeu et de comportement conformes à la réalité de l'équipe. L'entraîneur stadiste peut certainement garder certains joueurs, replacer d'autres, lancer ceux qu'il juge en mesure d'apporter réellement le plus. Mais le plus important est que le compteur soit débloqué. Face à l'abandon progressif des grands principes, des orientations et de la cohérence au profit d'une approche circonstancielle, où n'interviennent plus que les intrus sur des projets bien précis et qui n'ont conduit qu'à toutes sortes de pratiques étrangères aux convictions, compétences et initiatives, face à tout cela de nouvelles méthodes devraient entrer en scène par une série d'approches qui devraient forcément s'éloigner des formules déjà acquises, mais qui devraient trouver une ouverture sur un jeu en devenir. Cette philosophie est destinée à introduire des approches jusque-là interdites. Le ST est ainsi appelé à faire une recomposition des priorités et des approches qui ne devraient être ni de l'offensive pure, ni de la défense pure. Le passage de Kanzari dans son club d'origine peut être une étape captivante dans sa vie d'entraîneur. Il sait parfaitement qu'il tourne une page et qu'il en ouvre une nouvelle. C'est pourquoi il est tenu d'impulser une nouvelle dynamique au sein de l'équipe. Bref, il représente, mais pas seulement à lui seul, un état de grâce qui doit durer, en fonction des résultats à venir, mais qui devrait aussi pouvoir entraîner une vague porteuse et bénéfique. Dans ce contexte bien particulier, il tente, aujourd'hui, de résister aux défaillances qui ne cessent de ronger l'équipe, mais surtout conformément à la clairvoyance et les exigences que recommande la situation actuelle de l'équipe. Il faut dire que tout cela ne se décrète pas gratuitement. C'est une question d'état d'esprit et surtout d'initiative. Beaucoup plus que les corps, ce sont les mentalités, qui devraient changer. Toutes les équipes peuvent jouer, mais peu d'entre elles savent s'épanouir sur le terrain, s'exprimer et avoir une raison d'être. C'est une grande misère que de n'avoir pas assez de réflexion dans le jeu ni assez d'initiative pour faire la différence sur le terrain.