Les frappes américaines contre des daechistes tunisiens à Sebrata, les promesses suisses d'aider au dévoilement des avoirs de Ben Ali dans les banques helvétiques et la fausse affaire de l'investisseur belge arrêté puis relâché ont dominé la scène politique nationale, reléguant au second plan le retour de Habib Essid et les concertations qu'il mène avec les partis et les associations en vue de préparer la conférence nationale sur l'emploi Une semaine politique mouvementée que celle vécue par les Tunisiens qui ont navigué entre la visite d'Etat effectuée par le président Béji Caïd Essebsi en Suisse dans l'espoir de relancer les rapports de coopération tuniso-suisse et peut-être récupérer les avoirs mal acquis déposés dans les banques suisses, la vraie-fausse affaire du conteneur introduit par un homme d'affaires belge et dont les armes saisies par les douaniers seraient des jouets pour enfants et les frappes américaines ciblant des terroristes dans la ville libyenne de Sebrata composés de jihadises tunisiens qui préparaient des attentats terroristes contre la Tunisie, les renseignements américains suivant à la loupe leurs plans depuis quelques semaines et c'est la raison pour laquelle ces jihadistes ont constitué la cible notoire des frappes aériennes que les USA reconnaissent avoir menées contre Daech en Libye. Et si on revient aux événements qui ont marqué la semaine écoulée, on ne peut que commencer par la visite officielle du président Béji Caïd Essebsi, la seconde qu'effectue un président tunisien depuis 1961. Cette visite a été couronnée par l'institution d'un programme de coopération bilatérale qui couvrira les quatre prochaines années 2016-2020. Le président Béji Caïd Essebsi a beau insister durant les deux jours qu'il a passés en Suisse sur la nécessité pour les rapports de coopération tuniso-suisse d'être hissés à un palier supérieur, il a récolté en fin de compte une promesse de la part du gouvernement suisse de «lever les obstacles juridiques qui empêchent la Tunisie de récupérer les avoirs mal acquis du clan Ben Ali, d'une part, et lancer, d'autre part, un groupe d'amitié tuniso-suisse dont l'apport serait de multiplier les opportunités de coopération et de partenariat». Il est vrai que les Suisses ont tenu à imprimer à la visite d'Etat effectuée par Béji Caïd Essebsi dans leur pays «une solennité exceptionnelle (voir l'article de notre confrère Soufiane Ben Farhat dans La Presse en date du dimanche 21 février), mais on attend que l'intendance suive et que les six accords signés à cette occasion soient concrétisés, plus particulièrement celui relatif à la restitution à la Tunisie de millions de dollars (on parle de 60 millions pour le moment), en attendant que la justice suisse puisse découvrir d'autres comptes bancaires au nom du clan Ben Ali. Les daechistes tunisiens, la première cible des Américains Deuxième événement ayant marqué la semaine écoulée: les frappes américaines ayant ciblé des daechistes tunisiens installés dans la ville libyenne de Sebrata. D'après les informations relayées aussi bien par le ministre de la Défense américain que par le gouvernement libyen de Tripoli, «les terroristes abattus, dont le nombre dépasse 60, sont pratiquement tous tunisiens et ils préparaient des attentats contre la Tunisie. Les services de renseignements américains les suivaient depuis quelques mois». Maintenant, le problème qui se pose est le suivant : quand le gouvernement tunisien va-t-il récupérer les dépouilles de ces terroristes et qui peut garantir qu'ils sont vraiment tunisiens? Ce qui pourrait pousser le gouvernement à refuser que les corps des terroristes lui soient restitués. Les douanes au cœur de l'actualité La vraie-fausse affaire douanière dont le héros est un investisseur belge accusé d'avoir introduit des armes en Tunisie continue à susciter débats et tiraillements. S'agit-il réellement d'une erreur de la part de nos douaniers qui ont confondu armes et jouets pour enfants ou d'une affaire d'Etat outrepassant les compétences et le champ d'intervention des agents de la douane pour relever de la haute sécurité de l'Etat ? Avec la libération de l'investisseur belge et du classement de l'affaire comme une affaire purement douanière, on est resté dans le flou total puisque nombreux sont ceux qui considèrent qu'il y a anguille sous roche et que des cadres de la douane aussi chevronnés et expérimentés ne peuvent pas confondre des armes avec des jouets pour enfants. En tout état de cause, on attend que la justice tranche et dévoile aux Tunisiens les secrets de cette affaire rocambolesque.