Signature de 6 accords et protocoles de coopération bilatérale La Suisse aidera la Tunisie à lever les obstacles juridiques relatifs à la restitution des fonds gelés dans les banques suisses «Plusieurs pays interfèrent dans le conflit interlibyen, chacun servant son propre agenda», souligne Caïd Essebsi Six accords de coopération ont été signés, hier, entre le gouvernement tunisien et la Confédération suisse, à l'occasion de la visite d'Etat qu'effectue le président de la République, Béji Caïd Essebsi, les 18 et 19 février, en Suisse. Ces accords, qui s'inscrivent dans le cadre du programme de coopération tuniso-suisse pour 2016-2020, consistent en : – Un accord entre le gouvernement tunisien et le Conseil fédéral suisse relatif à l'enseignement supérieur, la formation professionnelle et la recherche scientifique. – Une déclaration d'intention entre le gouvernement tunisien et le Conseil fédéral suisse relative au programme suisse de soutien à la transition à la Tunisie. – Une déclaration d'intention entre le gouvernement tunisien et le Conseil fédéral suisse concernant la prévention de l'extrémisme violent. – Mémorandum d'entente entre le gouvernement tunisien et le Conseil fédéral suisse sur les avoirs illicites bloqués en Suisse. – Un protocole d'entente entre le ministère tunisien des Affaires étrangères et le département fédéral des Affaires étrangères de la Confédération suisse concernant les consultations politiques bilatérales. – Un accord entre le gouvernement tunisien et le Conseil fédéral suisse concernant la suppression réciproque de l'obligation de visa pour les titulaires d'un passeport diplomatique ou d'un passeport spécial. Selon l'accord sur les fonds gelés, la Suisse va aider la Tunisie à lever les obstacles juridiques inhérents à la restitution des fonds gelés dans les banques suisses, compte tenu de la particularité du statut juridique de ces institutions bancaires, a indiqué Caïd Essebsi dans une interview accordée à la plateforme d'information helvétique « Swissinfo ». Selon le chef de l'Etat, la signature de cet accord va permettre d'accélérer le processus de restitution des fonds gelés. A cet égard, il a salué les efforts déployés par la Confédération suisse dans ce sens. « La Tunisie préfère coopérer avec la Suisse parce qu'elle est un Etat neutre et n'impose pas des conditions politiques aux autres », a-t-il souligné. D'autre part, le président Caïd Essebsi a souligné que «face à une éventuelle intervention militaire en Libye, la Tunisie doit obtenir de solides assurances des pays occidentaux pour que ces frappes n'aggravent pas la situation dans le pays ». « Les éventuelles frappes militaires contre l'Organisation de l'Etat islamique (Daech) en Libye devraient être cadrées et étudiées, sinon elles vont aggraver la situation en Tunisie et amplifier les dangers », a ajouté Caïd Essebsi. Pour le chef de l'Etat, « la meilleure option demeure l'établissement d'un gouvernement de coalition en Libye ». « En cas d'échec de cette option, les frappes militaires deviennent envisageables en dépit de toutes les craintes », a-t-il averti. « Plusieurs pays interfèrent dans le conflit interlibyen, chacun servant son propre agenda », a-t-il lancé.