Par Amel SAMOUD-KHAMARI * «Etre d'accord avec soi-même, je ne connais pas meilleur bulletin de santé», François Mitterrand et le journaliste Guy Claisse. «d'Ici et maintenant», éditions Fayard, 1987. Etre en total accord avec ses idées, ses principes et agir pour trouver l'issue salutaire pour que la Tunisie se reprenne, loin des commérages qui agitent une classe politique dépassée, du moins en ce qui concerne le sauvetage d'une économie souffrant de mille maux. Ne pas prêter attention aux menaces colportées par quelques responsables de partis politiques qui se trouvent out par leurs méfaits à l'égard de la Tunisie, ou par leurs incapacités criardes devant les catastrophes qui nous guettent au virage. C'est ce que le Président vient de faire en nommant une femme à la tête du nouveau gouvernement. Et, il a bien fait en ce moment où les strapontins de l'Assemblée des représentants du peuple sont vides, où — et malgré la longue absence d'un gouvernement — l'économie nationale tient le coup. En tant que femme, fonctionnaire et responsable d'une ONG qui lutte pour que les droits des femmes soient reconnus pour de bon et sans mensonges ni faux-fuyants, j'apporte tout mon soutien à ce choix et à la personne choisie : Nejla Bouden, connue dans les milieux scientifiques et financiers ici et dans le monde, a le profil idéal pour occuper ses nouvelles fonctions. Et, j'en suis certaine, elle nous apportera ce que nous attendons depuis dix ans : pouvoir faire confiance à nos dirigeants. En plus de l'honnêteté, du savoir-faire, de la compétence et du dynamisme, elle saura faire taire les voix, devenues nombreuses depuis 2010, qui n'ont pas cessé de faire valoir le rôle de l'homme, du mâle, pour réussir. Bien sûr, la Tunisie a besoin de ses hommes, mais uniquement de ceux qui n'ont pas rempli leurs poches et leurs coffres-forts de richesses qui appartiennent au peuple et rien qu'au peuple ! Mais, le plus que vient d'apporter le Président Kaïs Saïed, c'est de montrer aux Tunisiens et au monde que la femme peut réussir là où plein de ses pairs masculins ont échoué. Et, tout en me félicitant de la nomination d'une femme, la première dans l'histoire de notre pays, j'attends que d'autres femmes, connues pour leurs capacités et leurs expériences dans différents domaines, soient appelées pour ce gouvernement. Nejla Bouden est là et elle sera bien là pour mériter la confiance du Président de la République et se montrer à la hauteur du rêve tunisien de se voir dans un pays où il fait bon vivre, de bien se nourrir et, surtout, d'avoir la paix. Quant aux ragots et aux mensonges déversés sur le choix présidentiel du chef du gouvernement par des politiques dépassés par les événements, le Président vient d'y faire face et de belle manière. Je conclus en espérant que Madame Nejla Bouden, Kairouannaise de naissance et citoyenne tunisienne pur-sang, saura relever les défis avec les hommes et les femmes qu'elle aura à choisir en accord avec le Président de la République, sans parti pris, sans allégeance pour telle ou telle «secte» ou telle idéologie. Tout en prenant en compte les valeurs qui animent nos rêves depuis soixante-dix ans et dont l'égalité entre les femmes et les hommes et la nécessaire parité dans l'accès aux postes de décisions sont les symboles et les étendards. Souhaitons bonne chance à la Dame de sciences et de la haute administration pour qu'elle réussisse son pari et celui du Président : aller loin, très loin sur la voie du travail et dompter tous les défis auxquels elle va faire face. A.S.K. | *Présidente de l'Atgec