Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Journée de sensibilisation et partenariat entre la Municipalité de Tunis et le Centre National pour la Promotion de la Transplantation des Organes (CNPTO): Un don d'organes pour insuffler l'espoir
Dr Mohamed Hédi Fakraoui, médecin coordinateur du Cnpto, rappelle l'étendue du péril en matière de dons d'organes suite aux dernières statistiques du Centre d'identités de Bouchoucha qui «recense 14.000 donneurs dans un pays qui compte 12 millions d'habitants, ce qui fait mal au cœur», dit-il. La Tunisie enregistre un recul massif, ces dernières années, en matière de dons d'organes. La situation n'a fait qu'empirer avec la crise sanitaire liée à la propagation du covid-19 en Tunisie, ces deux dernières années. Alors que les acteurs principaux parmi les organes de l'Etat engagés dans la promotion de la transplantation des organes mettent la main dans la main pour redresser la barre et redonner le sourire aux malades et leur redonner la vie. Dans ce contexte, une conférence de presse s'est déroulée à l'Hôtel de Ville de Tunis, place de la Kasbah, à l'occasion des préparatifs de la célébration de la Journée mondiale du don d'organes et de la greffe le 17 octobre 2021. A ce titre, la municipalité de Tunis s'est associée au Cnpto pour être à la hauteur de l'événement qui sera ponctué durant deux jours successifs avec l'organisation d'un semi-marathon « symbolique » sur lequel on revient avec force détails dans l'encadré ci-joint. M. Tayeb Ben Abdallah, directeur général du Cnpto, nommé l'an dernier, ne cache pas ses ambitions à la tête de l'institution nationale créée en 1995, en activité depuis 1998 et sous tutelle du ministère de la Santé. Il demande à ce que l'activité de la greffe d'organes décolle de nouveau pour répondre aux besoins des malades en rappelant les champs d'intervention et les priorités. Il s'agit principalement de bénéficier des tissus et des organes comme la cornée. Il y a aussi un projet qui va avoir lieu incluant des valves cardiaques et des suppôts AVO. « Les valves mécaniques qu'on peut envoyer à l'étranger sont des vaisseaux d'artères qu'on va greffer sur les malades qui en ont besoin », poursuit-il. M Ben Abdallah précise l'existence d'un accord tripartite avec le ministère des Finances et le ministère de la Santé pour faire décoller le projet. « Il faut répondre à nos besoins en termes de valves cardiaques et de segments artériels. Pour cela, j'appelle au don mais surtout à ce que chacun de nous discute avec sa famille, son parent proche ou collègue de travail sur ce sujet. Chacun est libre de prendre la décision qu'il souhaite. Pour qu'on évite dans les situations de deuil et de décès de dire que le défunt n'avait pas l'air d'être au courant de ce problème-là lorsqu'il était en vie ! Ce que l'on peut faire pour promouvoir le don d'organes dans notre société, c'est d'en parler avec nos familles, nos voisins et nos amis et informer nos familles de notre décision et d'inscrire la mention « donneur » sur notre carte d'identité nationale ». Un reportage vidéo dans le bulletin d'informations de la chaîne nationale, diffusé en soirée, montre la souffrance des malades atteints d'insuffisance rénale qui attendent patiemment un donneur pour subir une greffe de rein. Olfa, patiente atteinte de problème aux reins depuis trente ans qui attend patiemment un donneur depuis dix ans, ne voit plus le jour et désespère de trouver un donneur : « Depuis des mois que j'attends de recevoir une greffe de rein, il n'y a rien qui se produise ni pour moi ni pour autrui. Je n'ai pas de donneur donc je dois attendre indéfiniment. » Un manque de dons et de donneurs que M. Ben Abdallah pointe du doigt, ne manquant pas de relever les besoins: « Des milliers de reins, des centaines de cœurs viennent à manquer pour sauver des malades ». Pour que le donneur d'organes potentiel soit convaincu de son geste et prenne une décision souveraine, sans épiloguer sur la question de donner ou pas. « Il doit penser de la même manière à l'intérêt de donner un organe comme l'importance de disposer de son salaire ou de l'heure de son repas », caricature M. Ben Abdallah. Prenant à son tour la parole, la mairesse de Tunis, Souad Abderrahim, s'explique sur l'engagement municipal pour promouvoir le don d'organes : « Nous devons encourager la coopération bilatérale. On a commencé aujourd'hui et on va continuer avec de nouvelles étapes à venir. Il y aura un événement avec le marathon qui se déroule le dimanche 17 octobre 2021 avec des courses respectivement de 1 Km, 5 Km et 10 Km. C'est une occasion de sensibiliser et faire communiquer autour du don d'organes. » Mieux connaître le Cnpto et son champ d'action...
La transplantation d'organes en chiffres Parmi les statistiques sur la carence organique ultime présentée sur le bulletin de presse du Cnpto, il y a plusieurs pathologies décrites. 14.000 patients sont hémodialysés et le nombre augmente chaque année d'environ 500 patients. Le nombre de patients inscrits sur la liste d'attente nationale pour une transplantation rénale s'élève à 5 699. Soit un malade sur dix. Au sujet de l'insuffisance hépatique, les besoins sont estimés à environ 200 greffes de foie par an. Pour l'insuffisance cardiaque, les besoins sont estimés à environ 50 transplantations cardiaques par an. L'insuffisance pulmonaire a des besoins estimés à environ 20 greffes par an en Tunisie. Le rein comptabilise 1.033 greffes qui ont été réalisées depuis 1995. L'activité de transplantation cardiaque n'est pas en reste : la première transplantation cardiaque a été réalisée en Tunisie en 1993 à l'Hôpital Militaire de Tunis, et depuis cette date, la Tunisie a connu 17 transplantations cardiaques. L'activité de greffe de foie enregistre 70 transplantations hépatiques qui ont été réalisées depuis l'année 1998, dont 14 cas chez l'enfant. Activité de culture tissulaire : 1.950 patients sont sur liste d'attente pour une greffe de cornée. 18.000 cornées ont été transplantées depuis la création du Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes. La moëlle osseuse : 2 247 greffes depuis la création du Centre national pour l'avancement de la transplantation d'organes Os spongieux : 532 greffes depuis la création du Centre national pour l'avancement de la transplantation d'organes. Alors il ne faut plus hésiter à donner quand on peut le faire et qu'on a la santé pour. Il suffit de faire une déclaration de don et de demander à devenir publiquement « donneur ». Carte d'identité de donneur Ce qu'il faut savoir pour obtenir une carte d'identité de donneur est résumé en quelques lignes. Tout citoyen qui souhaite donner ses organes après sa mort peut mentionner le mot «donneur» sur sa carte d'identité nationale, et il peut également faire une démarche pour la retirer. Elle n'est pas irréversible. L'identification de la signature est gratuite pour les personnes souhaitant faire don de leurs organes humains après leur décès, et toute personne qui souhaite remplacer une carte d'identité de donneur est exonérée du timbre fiscal sauf modification des spécifications (titre – groupe sanguin…). Parmi les objectifs du Cnpto en 2022, il s'agit d'activer le programme d'amniocentèse, le projet d'implantation de valves cardiaques et celui de transplantation de tissu aortique, apprend-on. Un message d'espoir afin que les dons repartent en flèche a été posté le jour même sur la page officielle du Cnpto : «Nouvelle greffe cardiaque au service Chirurgie cardio-vasculaire CCV de l'hôpital-La Rabta. Bravo à tous les intervenants. Merci à la famille du donneur et qu'il repose en paix. Bon rétablissement au receveur». Voilà qui est dit et fait. « Je suis donneur...et toi ? » est le nouveau slogan qui redonne espoir