En attendant le «Grand pardon». Il y a bien un jour où la roue va tourner ! Cet après-midi ? Pourquoi pas ? Le CA reçoit Béjaïa avec pour objectif de s'affirmer un peu plus dans cette compétition continentale. L'équipe hôte, on le sait, a craqué récemment devant ses fans, un public des grands jours qui a donné de la voix, à charge, puis à décharge...Comme face à l'Espérance d'ailleurs. Ce qui amènerait certains à spéculer et à dire que le problème du Club Africain est le Stade olympique de Radès. Un comble quand on sait qu'en évoluant avec le concours du douzième homme, dans votre enceinte fétiche, vous avez vos repères, vos supporters et une envie décuplée. Normalement ! Remarquez, si la recette de l'envie était si simple, il suffirait d'un bon cri de guerre dans les vestiaires pour lancer un match qui aboutirait sur une victoire! C'est dire combien le retard du CA sur «son train de vie» de la saison dernière est béant. Plus qu'un retard, nous sommes en présence d'un gouffre. Ce qui peut paraître rédhibitoire, car il est toujours bon de se «raccrocher aux branches». Ce faisant, à quelques heures de l'explication face à Béjaïa, tous les espoirs sont permis, d'autant qu'une nouvelle dynamique pourrait être attribuée aux remontrances formulées par le staff technique et l'exécutif envers leurs joueurs, coupables de dilettantisme. Et puis, si le CA a récemment été ébranlé, notre intuition nous dit qu'il pourrait par la suite se lancer dans une belle chevauchée, sorte de randonnée où la joie de jouer et le plaisir de gagner sont l'objectif déclaré. Les supporters, quant à eux, ont de bonnes raisons d'espérer. Espérer quoi? Retrouver un onze fringant via des joueurs garants d'un club qui n'est plus à sa place sur l'échiquier local, et surtout dont l'irrégularité est la marque de fabrique. Se rassurer sur la qualité du jeu, devenue quelconque, sauf par séquences et endroits. Et enfin, définir à terme le mal qui ronge le CA. Car on a beau dire que l'effectif est juste, que le mercato d'hiver s'est apparenté à la grande muette, que l'infirmerie a affiché complet, que le ballon a ricoché sur le poteau, que l'arbitre a sifflé à sens unique, que le Ciel est tombé sur la tête du champion sortant ! Qu'elles soient aggravantes ou atténuantes, les circonstances sont subjectives et forcément tendancieuses. En clair: en football, rétropédaler équivaut à s'enliser. Essence est quintessence En disputant la reine des compétitions continentales, là où il est porté disparu depuis des lustres, le CA a un statut d'outsider à assumer. Retrouver une visibilité à l'international, assurer son ré-apprentissage continental. C'est un projet de longue haleine qui lui permettrait à terme de recouvrer sa quintessence, cette substance qui manque à un CA qui doit se montrer exemplaire dans la générosité et exigeant avec soi-même. Dans l'envie, le désir de jeu, le replacement pour récupérer le ballon, c'est effectivement un test grandeur nature que de croiser le fer avec les Algériens. En termes de motivation, d'engagement et d'investissement, aussi. L'exigence nécessaire au plus haut niveau a ses attributs, sa matrice et sa vérité. Ce sera forcément le cas de joueurs néophytes en Ligue africaine des champions, à l'instar de Haddedi, Srarfi, Ghazi Ayadi, Ouedhrfi, Khlil et autre Oueslati. Pour cette génération, il y a des étapes intermédiaires qu'ils vont devoir vivre pour vraiment progresser. Mais on ne peut surtout pas leur reprocher leur manque d'ambition. Juste pointer du doigt une certaine fragilité ambiante et un tant soit peu récurrente. Regarder le pivot Mehdi Ouedhrfi. Dans certains domaines, il a encore à travailler, comme l'aspect tactique ou des détails dans le placement. Ruud Krol a forcément du pain sur la planche. Mais il suffit de croire en son groupe et en sa marge de progression. Car actuellement, à une époque où on ne parle que de l'argent du CA, c'est à un staff technique d'envergure de démontrer qu'avec des idées, du travail, des joueurs d'expérience (comme Khelifa, Meniaoui et Ifa) et des jeunes affamés (tels que Chenihi, Khalil et Ayadi), qu'on peut rivaliser. Remettre le travail et le football au centre du terrain. Rappeler que c'est un sport qui se joue à 11 contre 11, quelle que soit la logique économique! Le mental est primordial en football. Et le plateau technique, plus que les encadreurs, doit forcément veiller à la sérénité et à la cohésion du groupe. Ce faisant, et en dépit de résultats médiocres, ce CA-là peut répondre présent dans les grands événements. Rien qu'à voir l'évolution d'ensemble, le onze peut s'appuyer sur ses talents offensifs pour se mettre à l'abri en prévision de la manche retour. Gageons que le technicien batave y a consacré le temps nécessaire lors d'une semaine de travail soigneusement planifiée.