Bon nombre de personnes se plaignent d'être fatiguées, parfois de manière chronique. Pourtant, il existe une différence notable entre le ressenti d'une fatigue chronique et le syndrome de fatigue chronique (encéphalomyélite myalgique) à proprement parler. En effet, le SFC s'apparente à de l'épuisement et s'accompagne d'un cortège de troubles associés qui en font une entité nosographique à part entière, même si cette maladie reste encore difficile à diagnostiquer. Le syndrome de fatigue chronique peut toucher des personnes jeunes (principalement entre 16 et 20 ans) ainsi que des adultes majoritairement entre 40 et 50 ans. Les femmes sont davantage exposées (6,5 femmes pour 4 hommes), probablement pour des raisons en lien avec les variations hormonales. Les spécialistes ont pu observer que le SFC se manifeste plus souvent chez des femmes ménopausées, par exemple. Diagnostic du syndrome de l'encéphalomyélite myalgique Même si la compréhension du SFC évolue, bien peu de médecins sont capables d'établir le diagnostic de cette maladie. Dans le milieu hospitalier, certains praticiens n'hésitent pas à affirmer à leurs patients, souvent en errance médicale, qu'ils ne sont pas malades et que «c'est dans leur tête». La non-reconnaissance des symptômes, dont ces personnes souffrent, ne fait qu'accentuer leur souffrance. Certes, le diagnostic est difficile à établir. «De nombreuses maladies peuvent occasionner de la fatigue chronique (encéphalomyélite myalgique). Comme il n'existe pas de marqueur, il s'agit donc de procéder par élimination» Afin d'éviter de passer à côté d'une autre affection, le médecin prescrit un bilan sanguin et vérifie l'absence : D'une maladie auto-immune ; D'un cancer ; D'une maladie infectieuse comme la mononucléose ; D'un trouble psychique comme une dépression ; D'un trouble du sommeil (apnée du sommeil...) qui pourrait expliquer un sommeil non récupérateur ; D'une infection dentaire ou pulmonaire ; D'une carence en vitamine D ; D'une hypotension ; Symptômes du syndrome de fatigue chronique De nombreux éléments font suspecter un syndrome de fatigue chronique : Une fatigue intense et constante qui dure depuis plus de 6 mois. Cette fatigue est présente dès le matin même si la personne dort suffisamment. Le sommeil n'est donc pas récupérateur. Elle présente un caractère invalidant, c'est-à-dire que la personne voit ses capacités amoindries au moins de 50 %. Certaines personnes ne peuvent plus remplir leurs obligations professionnelles, d'autres sont même alitées. La présence d'un événement déclenchant. La personne fatiguée n'a pas toujours été dans cet état. Le syndrome a pu se manifester à la suite d'un épisode infectieux (grippe, mononucléose, infection...), d'un traumatisme psychique, d'un vaccin (révélateur d'une sensibilité particulière)... «La maladie touche des gens souvent très actifs qui, du jour au lendemain, se retrouvent presque incapables d'avancer», précise le Dr Grégoire Cozon, médecin immunologiste à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon. Des douleurs musculaires et/ou articulaires associées. En ce sens, le tableau clinique du SFC peut s'apparenter à celui de la fibromyalgie. Toutefois, chez les fatigués chroniques, la fatigue représente le premier symptôme, les douleurs apparaissant dans un second temps. Dans la fibromyalgie, les douleurs apparaissent d'abord, la fatigue apparaît plus tardivement. Des difficultés à rester debout et des malaises après l'effort. Ainsi, une simple promenade en famille le dimanche peut nécessiter un temps de récupération de plusieurs jours, par exemple... D'autres troubles physiques peuvent apparaître et disparaître de manière inexpliquée, comme des pharyngites, des céphalées, des maux de gorge à répétition... Des troubles cognitifs sont souvent associés : difficultés à exécuter des tâches plus ou moins complexes, la personne se sentant comme dans le brouillard, troubles de la mémoire... Des troubles digestifs sont associés dans 90 % des cas: ballonnements, syndrome de l'intestin irritable... Des troubles dépressifs, consécutifs à la maladie, peuvent survenir à moyen ou long terme. Mais au départ, les fatigués chroniques ne sont pas déprimés. Ils souhaitent faire des efforts, mais se retrouvent vite dans l'incapacité de poursuivre leurs activités. Il ne s'agit donc pas d'un trouble psychiatrique. Par ailleurs, les fatigués chroniques répondent souvent mal aux médicaments antidépresseurs.