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Rfr, Tgv et Transmaghrébin: Entre rêve et réalité
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 02 - 2022

C'est au début des années 2000 que le projet du Réseau ferroviaire rapide (RFR) a germé dans l'esprit des décideurs politiques. Le budget avait été réservé et des délais de fin des travaux fixés. Aujourd'hui, ce projet ambitieux patauge dans les sombres marais de la surenchère. Depuis une semaine on nous parle d'un autre projet. Celui d'un train à grande vitesse (TGV) reliant le Nord du pays au Sud. Serait-il un autre rêve qui risque, lui aussi, de se transformer, à l'instar du projet du RFR, en cauchemar ?
Notre pays envisagerait un projet de Train à grande vitesse (TGV) dans un avenir improbable. C'est, du moins, ce que des sources officielles haut placées laissent entendre depuis le 27 janvier dernier. Une aussi étonnante déclaration ne peut passer inaperçue surtout que l'on sait que nous peinons depuis 20 ans à mettre sur rail ce que l'on appelle le RFR (Réseau ferroviaire rapide).
L'Etat doit s'imposer
L'étonnement est d'autant plus grand que les responsables de ce vaste projet n'ont pas réussi à surmonter les multiples entraves qui apparaissent à chaque fois que l'on s'approche du but. Au point que l'on pencherait vers l'idée d'un sabotage en bonne et due forme. Dans un cas pareil, on aurait dû ouvrir une véritable enquête pour en avoir le cœur net. Car, il est inconcevable que des projets de telle envergure puissent rester ainsi sans trouver une issue.
Ou l'Etat est présent ou il ne l'est pas. Certes, durant la décennie écoulée on pouvait penser qu'il y avait anguille sous roche et que le secteur était entre les mains de responsables appartenant à des partis politiques corrompus ou qui ne cherchaient nullement le bien du pays.
Aujourd'hui, on ne peut plus accepter qu'il y ait des oppositions sous quelque prétexte que ce soit dès lors qu'il s'agit d'un projet d'utilité publique dont les fonds existent depuis belle lurette mais que des intérêts personnels empêchent la réalisation.
Ce projet du RFR a trop longtemps été l'objet de chantages et de menaces. Les revendications de certains pour "accepter" le passage d'une des lignes de ce réseau à travers la ville du Bardo sont devenues une affaire très grave. Il est temps de passer aux choses sérieuses et que chacun soit remis à sa place. L'Etat ne doit, en aucun cas, être pris en otage.
Le secteur du transport étant une priorité absolue, il n'est dans l'intérêt de personne de continuer à subir les dépassements des uns ou des autres. Tout ce temps perdu a porté préjudice au développement de la zone concernée et à tous ses habitants. Les responsables de ce blocage doivent rendre des comptes et cesser de trouver des arguments ridicules pour maintenir leur pression et se livrer à des chantages indignes.
Quand on voit les recommandations faites lors de la dernière réunion des responsables du transport le 31 janvier 2022 on ne peut que s'interroger sur leur nécessité. Cette réunion de travail aurait été utile dans un contexte plus sain. Mais au vu de tout ce qui s'est passé depuis la décision de quelques "élus" municipaux au Bardo, il n'y a rien à en attendre. On connaît d'avance la position inébranlable de certains quant à l'accord pour laisser la ligne du RFR traverser la ville du Bardo. Même si cette réunion de travail a regroupé les principaux intervenants, on peut affirmer qu'il n'y aura rien de positif qui en découlera. Malgré le communiqué officiel optimiste qui a été publié, on sera loin d'aboutir à une entente tant la position des contestataires est frontale.
"L'ultimatum" de 15 jours accordé à toutes les parties pour arriver à un compromis donnera-t-il les résultats attendus ou contribuera-t-il à offrir plus de marge de manœuvre et plus de temps aux opposants pour prolonger leur blocage.
C'est ce qui nous fait penser que la solution de ce litige absurde ne peut venir que du côté de la justice. Au vu de l'attitude adoptée jusqu'ici, il n'y a rien à attendre des contradicteurs. Nous continuerons, alors, à perdre encore de longues années avant de parvenir à un résultat. Pendant ce temps, le matériel acquis à coup de centaines de milliards continuera à se détériorer et les voitures neuves moisiront lentement sur une voie de garage.
TGV dites-vous ?
Quant au TGV, il faudra l'inscrire dans l'agenda des calendes grecques. L'expérience vécue avec le programme du RFR devrait constituer une leçon de ce qu'il ne faut plus faire. Toutefois, s'il y a une volonté sérieuse d'entreprendre un tel programme, il faudra un Etat fort devant lequel aucune force ne pourra se dresser et freiner les travaux au gré des envies personnelles et au rythme des innombrables obstacles fonciers qui surgissent çà et là tout au long de la réalisation du projet. Un TGV reliant le Nord du pays au Sud peut réussir si des études de faisabilité sont menées de façon professionnelle et si des considérations douteuses n'interviennent pas dans son élaboration. La Sncft, qui est une grande entreprise (mais qui a été vidée de ses compétences et minée par la corruption), est capable de relever le défi si tant est qu'il y ait la sincérité nécessaire. Actuellement, nous disposons d'un réseau ferroviaire long de plus de 2.000 km mais qui est très mal exploité. De nombreuses destinations sont abandonnées qui gagneraient, pourtant, à être remises en service. Un grand patrimoine (matériel, matériel roulant, fer, infrastructure unique, ouvrages imposants etc.) est à l'abandon total dans toutes les régions du pays.
Pourquoi ne pas procéder à un inventaire de ce riche patrimoine et le revaloriser chaque fois que c'est possible ?
Transmaghrébin
Il reste, par ailleurs, un dernier point suscité par cette idée de lancer un projet de TGV. Il s'agit du Transmaghrébin. C'est une ligne qui existait il n'y a pas très longtemps mais qui a cessé de fonctionner pour diverses raisons. En 2019, l'idée de la relancer a fait l'objet d'une table ronde à l'occasion du trentenaire de l'Uma (Union du Maghreb arabe).
Cette ligne a besoin d'être modernisée pour relier les trois principales destinations maghrébines (Tunis, Alger et Casablanca). On peut estimer que l'ossature existe. Il n'y a que la volonté politique qui manque. Mais, malheureusement, les problèmes politiques n'ont fait que reporter la réalisation d'un tel projet. Les différends entre l'Algérie et le Maroc à propos du Sahara Occidental constituent un frein insurmontable. C'est le but des autorités coloniales qui ont quitté ce territoire pour le laisser comme objet de discorde entre deux pays qui auraient pu être des pays amis et frères.
Le coût de réalisation de cette ligne pourrait être élevé (on parle d'environ 4.000 à 5.000 millions de dollars) mais son impact n'en serait que plus positif sur toute la région concernée. Aussi, la question politique devrait-elle être reléguée au second plan et ne laisser émerger que l'intérêt économique et civilisationnel.
Pourtant, les observateurs ne se font plus beaucoup d'illusions sur la réalisation d'un tel projet dans des délais courts ou à moyen terme.
L'entrée en jeu d'Israël dans la région est venue compliquer davantage les relations entre le Maroc et l'Algérie. Un autre frein supplémentaire.


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