De café en restaurant, le client a perdu sa couronne en ayant toujours son portefeuille. Notre société a acquis toutes les apparences d'une société de consommation et, donc, de grands commerces sauf la notion de qualité du service. En matière de savoir-vendre et accueillir le client, on a encore beaucoup à apprendre. Il est vrai que durant ce Ramadan, le beau temps incite les gens à sortir et à veiller dans les cafés et les espaces d'animation qui sont pris d'assaut chaque soir par des clients avides d'amusement. Une virée du côté d'El Manazah, Ennasr ou les Berges du Lac, nous montre l'engouement des gens pour les réjouissances. Ces sorties commencent très vite après la rupture du jeûne, aux alentours de 22 heures, et se poursuivent jusqu'à 2 heures du matin. Il faudra compter avec les veillées tenues autour d'une chicha, un thé à la menthe ou un café maure parfumé, le tout agrémenté de palabres et d'une ambiance propre à animer ces espaces de loisirs. L'attirance des consommateurs vers ces cafés chantants reste grande. On a du mal, parfois, à trouver une chaise pour passer sa soirée. Toutefois si le degré d'affluence des consommateurs est élevé, les prestations offertes ne suivent pas, assez souvent. On assiste parfois à des scènes désolantes : Un laisser-aller tous azimuts, un manque d'hygiène flagrant, un sens de l'accueil quasi nul, des prix non justifiés. C'est à se demander si ces espaces ont un rapport avec l'hospitalité. Le plaisir de la soirée est quelque peu gâché. Les prestataires des services ne daignent venir s'enquérir de votre commande qu'au bout d'une demi-heure. Ils sont toujours pressés et ne posez pas, surtout pas, trop de questions à propos de ce que vous allez commander même si vous devez mettre beaucoup d'argent. C'est dire que les bonnes manières n'ont jamais existé dans leurs pensées. Pourtant le client est roi. Il a le droit d'exiger dans ces lieux publics des prestations de qualité surtout qu'il paye la qualité, du moins théoriquement, à travers ce prix élevé. Il est tout à fait logique, dans ces conditions, que les propriétaires de ces espaces subissent un contrôle rigoureux et des descentes quasi-quotidiennes des services de contrôle économique. Une telle action ne peut que porter ses fruits. Le principe ne consiste pas à réprimer les contrevenants mais à faire face à certains abus devenus intolérables. 22 équipes ont, ainsi, sillonné samedi dernier à partir de 21h30 les cafés et les espaces d'animation du Grand Tunis notamment les Manazah, Nasr, les Berges du Lac, le centre ville, les Banlieues Sud et Ouest de la Capitale. Le résultat confirme bien les cris d'alarme et les plaintes de certains consommateurs. Au total 69 amendes ont été enregistrées dont 22 pour non-affichage des prix, 27 pour hausse illicite des prix, 10 pour refus de vente, 9 pour ventes conditionnées et 1 pour publicité mensongère. Cette campagne de contrôle des prestations a été beaucoup appréciée et mérite d'être suivie dans d'autres coins du pays notamment les zones touristiques où l'accueil se clochardise. Il est vrai qu'il y a des espaces d'animation qui offrent de bonnes prestations avec un bon rapport qualité-prix. Mais toujours est-il que d'autres propriétaires n'ont qu'un grand souci : consolider leurs chiffres d'affaires sans se soucier de la satisfaction de leur clientèle !