Démarrage de la seconde phase du projet sous la houlette du Réseau euroméditerranéen des droits de l'Homme Au lendemain de la révolution de 2011, les relations entre la Tunisie et l'UE ont été renforcées par la conclusion d'un partenariat privilégié (novembre 2012) s'articulant autour de 3 axes: coopération politique, intégration économique et sociale et partenariat entre les peuples. Un plan d'action pour 2013-2017 est venu concrétiser ce partenariat, particulièrement en matière de démocratie et des droits de l'Homme. Ce chapitre prévoit des engagements en faveur des droits des femmes, des libertés fondamentales, des droits des réfugiés, la réforme de la Justice ainsi que les conventions internationales en matière de droits de l'Homme. Le plan d'action prévoit également un engagement à renforcer le rôle et les capacités de la société civile. Projet sur 18 mois Agissant activement depuis plus de 15 ans à l'échelle des pays du bassin méditerranéen pour promouvoir le respect des droits humains, le Réseau euroméditerranéen des droits de l'Homme (EuroMed Droits), composé de plus de 80 organisations, institutions et personnes réparties dans 30 pays de la région, a mis en place avec l'appui de l'Union européenne, un projet pilote pour la Tunisie s'étalant sur 18 mois. Ce projet, intitulé « mobiliser la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l'Union européenne », a débuté en janvier 2014 et a été clôturé en Juin 2015. Son triple objectif consiste à renforcer les capacités de la société civile, la mobiliser dans le suivi des relations UE-Tunisie, et instaurer un espace de dialogue tripartite — société civile, autorités tunisiennes et UE — sur les enjeux majeurs liés aux droits Humains. Dans ce contexte, une cinquantaine d'ONG ont été renforcées et environ 85 personnes ressources ont été formées et impliquées dans le suivi des relations Tunisie-UE, à travers des ateliers, des missions de plaidoyer ainsi que des consultations organisées par l'UE. Ce projet a permis également d'initier un dialogue constructif entre les ONG impliquées, des représentants de différents ministères tunisiens et de l'UE. Cette action vise essentiellement à former de nouvelles ONG, principalement parmi les jeunes et celles installées dans les régions et à disséminer dans toutes les régions du pays le savoir-faire et les compétences nécessaires. Celles-ci s'articulent autour des questions portant sur la définition des objectifs, la mise en œuvre et l'évaluation des relations UE-Tunisie en matière des droits humains et de la démocratisation, telles que définies par l'Accord d'association, la politique européenne de voisinage (PEV) et par les documents et réunions politiques et techniques de référence. Plusieurs questions doivent être mises en avant dans les relations bilatérales de la Tunisie avec l'Union européenne, et plus particulièrement à l'heure où les négociations officielles concernant l'accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca) sont sur le point de débuter. L'objectif ultime étant de veiller à la réussite du processus démocratique en Tunisie après l'adoption de la nouvelle Constitution, au renforcement des libertés fondamentales dans le pays et à ce que les droits de l'Homme soient garantis, respectés et renforcés. Car des inquiétudes ont été, à maintes reprises, exprimées par les organisations de la société civile nationale et internationale concernant le risque d'instrumentalisation du contexte sécuritaire et de la lutte antiterroriste pour porter atteinte aux libertés fondamentales et à l'Etat de droit. Le vrai défi aujourd'hui consiste ainsi à traduire dans la pratique la Constitution de 2014 et les conventions internationales ratifiées par la Tunisie, à travers l'harmonisation de tout l'arsenal législatif existant. Dans les régions aussi Dans le cadre du lancement de la seconde phase du projet « mobilisation de la société civile dans le suivi des rapports entre la Tunisie et l'Union européenne », en partenariat avec la Délégation de l'Union européenne en Tunisie, le Réseau EuroMed Droits organise, demain jeudi 7 avril, une conférence de presse pour présenter ce projet avec la participation de M. Kamel Jendoubi, ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles et la société civile, M. Johannes Hahn, commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, et M. Michel Tubiana, président d'EuroMed Rights. Seront présents des représentants d'organisations de la société civile qui ont été impliquées dans la première phase du projet, des représentants de l'UE ainsi que des autorités tunisiennes. La conférence de presse permettra de rappeler notamment aux médias les outputs et les conclusions de la première phase du projet (janvier 2014–juin 2015) et d'annoncer le lancement de la nouvelle phase. Elle permettra également de sensibiliser l'opinion publique autour de l'importance des relations entre la Tunisie et l'UE ainsi que les enjeux et les défis qui lui sont relatifs. A noter que le projet prévoit une série de conférences dans les régions de l'ensemble des gouvernorats du pays. Ces conférences tenteront de promouvoir le dialogue tripartite entre les ONG régionales et les élus locaux représentant les différents partis politiques à l'ARP, notamment sur des problématiques spécifiques liées aux thématiques du projet — Droits des femmes et égalité hommes-femmes, la réforme de la justice, droits économiques et sociaux et migration et droits des réfugiés. Ces conférences ont pour but d'affiner les recommandations nationales en y intégrant des nouveaux membres représentant des ONG locales. Le projet prévoit, au terme de ses travaux, une conférence nationale pour donner une image globale du travail effectué tout au long des trois années du projet et de présenter les recommandations relatives aux quatre thématiques ainsi qu'une vue d'ensemble du suivi des relations entre la Tunisie et l'UE.