Des journalistes agressés par des manifestants Une grève générale a été organisée hier à Kerkennah (gouvernorat de Sfax) à l'appel de l'Union locale du travail. Cette grève intervient en réaction à la levée du sit-in observé par des jeunes sans emploi devant la société Petrofac et l'arrestation d'un groupe de jeunes par les forces de l'ordre. Les différents établissements ont été fermés à l'exception des pharmacies, des boulangeries et de l'hôpital local, a indiqué le secrétaire général de l'Union régionale du travail à Sfax, Hédi Ben Jomâa. «Le ministère de l'Intérieur a exprimé sa disposition à libérer les jeunes arrêtés lors de la levée du sit-in devant Petrofac à condition de libérer la voie publique et de lever le sit-in», a précisé Ben Jomâa. La partie syndicale souligne ses efforts pour convaincre les sit-inneurs à mettre fin à leur mouvement, trouver une solution avec la direction de la société dans le but d'accorder des allocations aux chômeurs et inciter le gouvernement à ouvrir un dialogue pour trouver une solution au problème de développement et de l'emploi dans la région, a affirmé Ben Jomâa. Le coordinateur de l'Union locale des diplômés au chômage à Kerkennah, Ahmed Souissi, a indiqué que la levée des barrages pour libérer la voie publique et permettre le passage aux camions appartenant à Petrofac est tributaire de la libération des jeunes arrêtés. Des journalistes agressés Il appelle également à planifier une réunion en urgence regroupant les différentes parties pour résoudre le problème de développement et de chômage dans la région. Une marche, organisée en marge de cette grève, a démarré à partir du siège de l'Union locale du travail au cours de laquelle des slogans ont été scandés appelant à la libération des jeunes arrêtés et au droit à l'emploi et au développement, a constaté la correspondante de la TAP. Notons, par ailleurs, que des journalistes ont été agressés hier par des protestataires pendant une marche organisée à Kerkennah, selon le ministère de l'Intérieur. Joint par la TAP, le chargé de l'information au ministère a assuré que les forces de sécurité ont pris toutes les mesures pour protéger les journalistes. Il a affirmé qu'une enquête a été ouverte à cet effet. Le responsable a confirmé que la journaliste de Nessma TV Zouhour Habib a subi une fracture au niveau du poignet alors que son collègue a été blessé au nez. Menacée et harcelée, l'équipe de la chaîne TV Attasia a sollicité l'intervention de la police, a-t-il indiqué, ajoutant qu'une tentative d'agression a été commise contre une journaliste de la radio Diwan. Selon le ministère de l'Intérieur, certains agresseurs ont été identifiés dans des enregistrements effectués par Nessma TV.