Le ‘'business'' des paris en ligne et sur internet est en pleine croissance depuis quelque temps. Il attire de plus en plus de joueurs, jeunes et adultes. La face d'ombre de cette activité risque cependant de générer dérives et dérapages... A partir de la saison prochaine, le ‘'promosport'' n'aura plus le même abord. Encore moins le même angle de jeu. On parle d'une véritable révolution dans l'opération de pari sportif. De nouvelles tendances pour attirer les joueurs et pour accroître les chances de gagner seront mises en place. Pour gagner, il ne suffira plus de miser sur le résultat final des matches, mais aussi sur les différentes phases de jeu et sur les scores. Une meilleure organisation dans la collecte des tickets est également annoncée, avec le recours à l'informatique de leur identification. Il s'agit, en fait, d'un secteur qui a plus que jamais besoin d'être rénové, mais surtout réglementé, notamment face à l'émersion et au jaillissement des paris en ligne qui connaissent une ascension jamais atteinte auparavant dans notre pays. Le ‘'business'' des paris en ligne et sur internet est en pleine croissance depuis quelque temps. Il attire de plus en plus de joueurs, jeunes et adultes. La face d'ombre de cette activité risque cependant de générer corruption, blanchiment d'argent et addiction tant qu'elle n'est pas suffisamment réglementée et tant qu'il n'y a pas une véritable ‘'Autorité de régulation des jeux en ligne''. En France par exemple, les paris sportifs sont une activité, certes légale, mais encadrée autour de deux gigantesques marchés : d'un côté, la ‘'Française des Jeux'' qui réalise 1 milliard d'euros de ventes par an grâce à 4 millions de parieurs dans ces 25.000 points de vente. De l'autre, Internet, où 34 opérateurs se partagent les 10 milliards d'euros misés sur tout le territoire français depuis 2011. Auparavant, les paris sportifs illégaux servaient de support pour le blanchiment d'argent. Ces activités illégales s'appuyaient même sur la corruption des acteurs des compétitions (sportifs, entraîneurs, dirigeants, encadrement, arbitres, équipes médicales, etc.) en vue de manipuler les résultats ou les phases de jeu et forcer les chances de gagner. Une manne financière aussi importante attire obligatoirement la convoitise de réseaux douteux qui n'hésitent pas même à truquer les matches pour s'assurer des bénéfices confortables. Ce phénomène de triche dans les milieux sportifs a terni l'image du football. Au début des années 1980, le football italien fut frappé par le scandale du Totonero (ou «loto sportif noir»). Certains joueurs (dont Paolo Rossi, meilleur buteur du Mondial 1982) ont avoué avoir parié sur les rencontres de leurs propres équipes. Cinq clubs de l'élite furent condamnés à des peines allant d'un simple retrait de quelques points à la rétrogradation en Série B, la 2e division italienne. Mais peut-on aller jusqu'à dire que les paris sportifs mettent en danger le sport lui-même? Entre attrait et danger!... Les questions qui ne cessent de revenir depuis l'émergence de ce genre d'activité chez nous tournent justement autour des règles, du statut, de la charte et de la codification. Jusque-là, il n'y a aucune régulation des jeux et des paris en ligne. A qui profitent les paris sportifs ? Comment les autorités, les fédérations et les organismes luttent-ils contre les dérives ? Comment sont surveillées les compétitions menacées par des tricheries et des malversations ? Là où le cadre légal ne fonctionne pas, le ‘'marché'' tunisien des jeux en ligne et sur internet est aujourd'hui fortement contrasté, notamment au vu des dérives et des dérapages qui en découlent en l'absence d'une véritable régulation. C'est un véritable phénomène qui passionne de plus en plus les joueurs. Aujourd'hui, l'offre des paris s'est multipliée avec des rémunérations élevées. Beaucoup de voix s'élèvent contre l'ouverture des paris en ligne. Elles ne se contentent pas seulement d'évaluer le système actuel, mais elles exigent même l'ouverture d'une commission d'enquête sur les paris sportifs et recommandent de surveiller les mises suspectes. Une situation des plus paradoxales, surtout lorsqu'on réalise que la légalisation des paris en ligne devrait être précisément destinée à ramener les différentes parties dans le droit chemin des sites légaux... En Europe, beaucoup de pays sont parvenus à rectifier le tir. Ils sont même allés jusqu'à serrer l'étau fiscal et ont obtenu des résultats probants. En France, les opérateurs en ligne versent 1,8% des 10 milliards d'euros de mises au Centre national de développement du sport, soit un total de 180 millions d'euros. La régulation mise en place en 2010 était plus qu'indispensable. Il fallait absolument assainir un marché totalement dans l'illégalité. Paradoxalement, les paris sportifs financent aujourd'hui le sport. Et l'autorité fait bien son métier de régulateur. La régulation est renforcée par le secteur légal. Le poids de la fiscalité a fini par installer un modèle économique efficient quand bien même le secteur a été nettoyé. Ne serait-il pas préférable de faire la même chose chez nous? Mais la morale doit gagner là où business ne doit triompher exclusivement.