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Entre relance et bonne conscience
Sport et argent — Paris sur les courses de chevaux
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 09 - 2011

«P.M.U». …ce n'est pas le sigle d'un cent et unième parti politique, mais celui d'une entreprise étatique qui possède le monopole sur la conception, la promotion, la commercialisation et le traitement des paris sur les courses de chevaux. «P.M.U.» signifiant Pari mutuel urbain, et dont on doit le principe au français Josees paris pouvaient être enregistrés en dehors des hippodromes, c'est-à-dire dans les cafés, les boutiques, les restaurants … Nous avons hérité de ce système de gestion des paris sur les courses de chevaux durant le protectorat français.
Les courses de chevaux sont organisées en Tunisie depuis le fin fond des âges, comme en témoignent les vestiges de cirques et d'hippodromes romains, notamment à Carthage. Selon les historiens, elles drainaient de nombreux spectateurs qui s'adonnaient sans doute à différentes formes de paris. Mais l'organisation officielle et moderne des courses de chevaux date du début du siècle dernier, sous l'occupation française, avec la création de plusieurs sociétés de courses à Tunis, Sfax, Sousse, Kairouan, Béja, Le Kef… Ces sociétés de courses, agréées par les services de l'Agriculture, étaient chargées de l'organisation des courses et des paris (2 à 3 réunions annuelles). Des paris simples étaient enregistrés sur ces hippodromes. C'est ce qu'on appelle «PMH» (Pari mutuel hippodrome).
Jusqu'aux années cinquante, les paris proposés en France étaient le «simple», le «report» et le «couplé». C'est en 1954 qu'André Carrus révolutionna le monde des courses en proposant un nouveau jeu : le «Tiercé ». Le Tiercé doit une grande part de sa popularité à la retransmission télévisée dont la première eut lieu en 1956. Ce n'est que longtemps plus tard, en 1976, qu'apparaît le «Quarté», suivi en 1986 du Quarté Plus, et du Quinté Plus en 1989.
En Tunisie, le P.M.U. était l'apanage de la Société des courses de Tunis jusqu'aux années soixante, où il en a été détaché suite à une ténébreuse affaire de fraude de tickets. Placé sous la tutelle du ministère des Finances, il a depuis été dirigé par de hauts fonctionnaires. Les paris sont enregistrés quotidiennement sur les courses de France et le dimanche sur les courses tunisiennes qui se déroulent sur l'hippodrome de Ksar-Saïd. Les paris organisés par le P.M.U. tunisien consistent en la prévision d'un résultat lié à l'arrivée d'une ou de plusieurs courses de chevaux. Le principe du pari mutuel implique que les enjeux engagés par les parieurs sur un type de pari donné sont redistribués entre les parieurs gagnants de ce même type de pari, après déduction des prélèvements fixés par la réglementation en vigueur. L'enregistrement des divers types de paris est accepté dans les points de vente ayant reçu l'autorisation du P.M.U. Le programme officiel des courses et la liste de paris acceptés dans les différentes épreuves, les numéros de ces épreuves, la liste des chevaux engagés dans celle-ci, ainsi que le numéro affecté à chacun de ces chevaux. L'enregistrement d'un pari entraîne la remise au parieur, après versement de son enjeu, d'un récépissé (un ticket) permettant de déterminer tous les éléments du pari engagé, constituant justificatif et dont l'acceptation implique la conformité au pari demandé. Pour chaque type de pari, le "rapport" définit la somme à payer aux parieurs sur la base de l'unité de mise de 1 dinar.
Les paris proposés aux joueurs sont les paris simples (gagnant et placés), le doublé (un report sur les gagnants de deux épreuves désignées), le tiercé, trio, triplet et le quarté. Les turfistes peuvent jouer le matin dans différents bureaux et cafés à Tunis et dans les grandes villes (Sousse, Sfax, Bizerte, Kairouan, Nabeul…). Les jeux simples du matin («tickets bleus» avec une mise limitée par joueur pour limiter les risques) sont réglés sur les rapports affichés en France. L'après-midi, on peut jouer en direct «au course par course» avec des rapports locaux. Pour les autres types de jeux (trio, triplet, quartet..), les rapports sont également établis à partir d'une «cagnotte» locale. Le PMU est un phénomène qui concerne des centaines de milliers de parieurs et qui touche toutes les catégories sociales. Son chiffre d'affaires dépasserait les trente millions de dinars.
Le P.M.U. effectue un prélèvement de 40% sur la masse des enjeux qui sont répartis approximativement de la manière suivante : 4% pour la Solidarité nationale, 11% pour les frais de fonctionnement de l'A.T.S., 44 % pour la Société des courses de Tunis, 1% pour la Fédération des sports équestres, 8% pour la Fnarc (haras nationaux), 17% pour le Fond d'aide et d'intervention sociale (près de 2 millions de dinars qui auraient été gérés directement par «Z.A.B.A.» ? à vérifier…), 15% à la Caisse de solidarité. Depuis une dizaine d'années le PMU se trouve confronté à une sérieuse concurrence déloyale de la part de «bookmakers» clandestins. En effet, dans plusieurs cafés, les parieurs, tout en regardant les courses sur la chaîne spécialisée Equidia, peuvent jouer directement auprès de ces «bookmakers» et être réglés séance tenante en cas de gain et sur la cote française ! Les sommes jouées seraient importantes. Ce trafic aurait bénéficié de protections occultes avant la révolution…
Naissance de l'Agence tunisienne de solidarité
Le P.M.U. tunisien a été rebaptisé, dans les années 90, Agence tunisienne de solidarité, par souci de moralité…. Les jeux sur les courses n'ont pas bonne réputation en Tunisie. Il en est de même dans toutes les sociétés arabes. Les pays arabes où sont enregistrés des paris ne sont d'ailleurs pas nombreux (Maroc, Algérie, Tunisie et Liban). Alors, pour vivre heureux vivons cachés ! Les bureaux de jeux ne sont même pas indiqués par une enseigne, pas de publicité non plus.… Ainsi donc, l'A.T.S. n'a cessé depuis l'Indépendance de développer son activité, en toute discrétion, avec une augmentation réduite mais régulière de son chiffre d'affaires. Après l'avènement de la révolution du 14 janvier, il faudrait peut-être penser à changer les choses et affronter ce problème d'éthique et de morale, plutôt que de le subir. L'A.T.S. devrait avoir davantage d'ambition en améliorant l'image de marque des courses et en s'attaquant à cette «mauvaise réputation» qui lui porte préjudice. En Turquie, pays gouverné par une majorité islamique (et cité en exemple pour sa bonne gouvernance), le P.M.U. local (le Turkish Jockey Club) a, durant ses dix dernières années, développé d'une manière extraordinaire ses activités et a réalisé une recette record en 2010 de un billion et demi d'euros, se classant parmi les tout premiers d'Europe !
Avec toutes les précautions du monde, le PMU, comme les casinotiers et autres maîtres des jeux d'argent, ne pourra jamais rien faire pour sauver les hommes et les femmes qui prennent du plaisir en perdant, ceux qui n'ont pas de limites et aiment se mettre en danger (les flambeurs), ceux qui chercheront toujours les frontières de la chance….Ceux-là parieraient sur n'importe quoi…des courses de dromadaires, des combats de béliers…Ils joueraient leur maison sur un coup de dés, laisseraient leur chemise pour une partie de poker ou de «noufi» clandestine. Il y aura toujours des gens pour tirer profit de ces joueurs dépendants, prisonniers de leur folie du jeu, accros du risque extrême et de la montée d'adrénaline. Mais le joueur (raisonnable) est maître de son destin s'il se donne la peine d'apprendre à jouer. Les courses ce n'est pas la roulette ou le lancer de dé…le facteur chance a ses limites. Jouer «responsable», c'est avant tout savoir sur quel cheval on place son argent. Jouer «responsable», c'est aussi et surtout avoir quelques notions de statistiques, maîtriser les règles du jeu et les espérances de gains. Jouer souvent en minimisant les risques d'échecs, telle est la subtilité du Jeu Simple qui permet à de plus en plus de turfistes de gagner leur «avoine» par la mise en application de méthodes de jeu rationnelles. Ceux qui suivent les courses peuvent sélectionner un ou deux chevaux par jour susceptibles de terminer dans les trois premiers d'une course, ce sont là les clefs de la réussite.
Le turfiste se doit de lire la presse spécialisée, d'étudier les pronostics des meilleurs pronostiqueurs et surtout regarder l'avant-course et les courses elles-mêmes. A cet effet, la chaîne télévisée spécialisée «Equidia» est devenue un formidable outil pour les parieurs qui n'ont pas la chance de pouvoir se déplacer sur l'hippodrome. Peut-on à la fois plaider pour le «jouez responsable» et chercher à développer l'entreprise P.M.U. ? Nous faisons partie de ceux qui aiment à le penser...
Relance et relooking
L'A.T.S. devrait donc lancer une campagne publicitaire sur les journaux, la télévision et sur Internet pour le «relooking» de son image, à l'instar du «promosport», un pari sportif à l'identique, mais qui a réussi à gagner ses lettres de noblesse en faisant valoir sa participation au financement de différentes infrastructures sportives. L'A.T.S. contribue activement à la relance du secteur équin (élevage, courses et sports équestres) qui emploie des milliers de personnes et à la solidarité nationale en versant d'importantes contributions à des organismes caritatifs. Deux missions nobles qui méritent d'être mises en valeur. Une nouvelle identité visuelle s'impose, avec un logo et un slogan bien étudiés pour marquer le début du processus de métamorphose du P.M.U. tunisien, passant de l'image un peu surannée d'une occupation pour «flambeurs» fans de cheval à celle d'une entreprise modernisée permettant à tous de jouer facilement et dans le cadre le plus convivial possible. Les clients (les parieurs) doivent bénéficier davantage d'égard, de considération et de confort. A cet effet, un petit détail mérite d'être rapporté : l'A.T.S. fait payer au joueur son ticket ! Du jamais vu… Alors que partout ailleurs, on étend le «tapis rouge» pour recevoir les clients. Certains sites sur Internet offrent même de l'argent aux nouveaux joueurs. En matière de marketing, il y a donc beaucoup à faire. Parmi les défis qui attendent l'A.T.S. , la création d'un site actif sur Internet et une offre complète de paris en ligne. La concurrence internationale est de plus en plus vive et l'A.T.S. se doit de réagir. Elle a une belle carte à jouer dans les jeux et paris en ligne. Faire aimer les courses, encore plus et encore mieux..voilà ce que l'on attend de l'A.T.S.


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