Il n'y a pas de sport plus beau et plus sain que le football, personne n'en doute. Le football ne doit pas être sali. Car ses valeurs sont universelles Le 10 novembre 2001, à la Bombonera, le stade mythique de cette équipe du quartier portuaire de la Boca, à Buenos Aires, Diego Armando Maradona, devant plus de 120 000 supporters, pour fêter sa retraite, a arboré l'un après l'autre, ses deux maillots : le premier, disait-il, «celui de l'Argentin du devoir, et l'autre, celui du cœur à jamais reconnaissant, de Boca Junior». Et pourtant, le gamin en or était un pur produit du club Argentinos Juniors, avec lequel il joua 166 matchs et marqua 115 buts. Cette reconnaissance au club de Boca a marqué tous les esprits. Car, le «dieguito» des quartiers pauvres de Buenos Aires va rappeler à tous les puristes qu'on a beau changer de lieu, de pays et surtout d'équipe, on ne pourra jamais trahir l'espérance de ceux qu'on a aimés et qui nous ont aimés. La gratitude dans son état pur et sincère. D'ailleurs, le joueur le plus populaire et le plus controversé de l'histoire du football ira plus loin : «Il n'y a pas de sport plus beau et plus sain que le football, personne n'en doute. Le football ne doit pas être sali. Car ses valeurs sont universelles». Une belle leçon d'humilité. Et les exemples de cette loyauté et surtout ce respect sont multiples. Malheureusement, en Tunisie, cette qualité humaine est plutôt rare. On se rappelle tous de la déclaration choquante de Nabil Maâloul, qui a regretté d'avoir porté un jour les couleurs du Club Africain, alors que le club de Bab Jedid l'a sauvé d'une retraite anticipée. Et voilà également, Khaled Mouelhi, un pur produit de l'équipe clubiste qui l'a lancé vers la gloire, qui s'est reconverti, sans préavis, en ennemi juré. Justement, au lendemain du derby de la capitale, il s'attaque publiquement à son club d'origine, regrettant aussi d'avoir porté ses couleurs. Sans gêne. Et ce n'est pas tout. Ammar Jemal, après une expérience totalement ratée avec Yong Boys de Berne et le FC Cologne, a été repêché à la dernière minute par le Club Africain. Aujourd'hui, redevenu Etoiliste, ce «petit» joueur, que la presse suisse qualifiait autrefois de troisième zone, ne rate aucune occasion pour nuire à l'image du Club Africain. De telles attitudes témoignent, sans appel, de la valeur réelle de ces trois joueurs qui ont déshonoré, chacun à sa manière, notre football et notre sport. Ils ne sont pas assez outillés justement pour saisir que le professionnalisme en football exige un comportement objectif avec les différentes parties, pour éviter toute surenchère et de telles réactions disproportionnées. Et comme le disait tout récemment un journaliste sportif français, à défaut d'honnêteté sportive, des joueurs de ce genre ne sont qu'un pur produit «mondialiste» de la marchandisation du football sans aucune considération aux valeurs. Ce qui compte pour eux c'est « la gloriole et à l'argent! Tout le reste n'est qu'habillage».