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Entre littérature francophone tunisienne et littérature de langue arabe : La Tunisie, un pays bilingue ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 10 - 2022

La Tunisie, un pays réellement bilingue? Difficile d'apporter une réponse à cette question eu égard au cataclysme engendré par la révolution et qui a porté préjudice aux écrivains tunisiens francophones. Le problème de la francophonie est à la fois ancien et nouveau, indique l'enseignant-chercheur en littératures francophones et romancier de langue française Ahmed Mahfoudh.
Une journée d'étude dédiée à la «Littérature, imagination et histoire dans la littérature tunisienne de langue française», avec comme principal sous-thème «Les littératures nationales peuvent-elles aider à penser les impasses de l'Histoire ? », a été organisée ce vendredi 14 octobre par le département des Lettres de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beit al-Hikma, à Carthage.
Lors de cette journée d'étude dirigée d'une main de maître par l'académicien Mohamed Kameleddine Gaha, professeur émérite de l'université de Tunis al-Manar, le président de l'académie Mahmoud Ben Romdhane a inauguré, le lancement d'un groupe de recherche «Littérature, imagination et histoire de la littérature tunisienne de langue française''.
La Tunisie, un pays réellement bilingue? Difficile à apporter une réponse à cette question eu égard au cataclysme engendré par la révolution et qui a porté préjudice aux écrivains tunisiens francophones. Le problème de la francophonie est à la fois ancien et nouveau, indique l'enseignant-chercheur en littératures francophones et romancier de langue française Ahmed Mahfoudh. « Il est ancien, car il est né avec l'émergence de la littérature maghrébine d'expression française mais aujourd'hui, le problème refait surface avec le retour du religieux et le réveil d'un nationalisme un peu opportuniste qui croit qu'en s'attachant à la langue arabe on sert la culture arabo-musulmane », enchaîne l'orateur.
Trois romans consacrés à la révolution sont cités à titre d'exemple. Bel Abime de Yemen Manai, En pays assoiffé d'Emna Belhaj Yahia, ainsi que son livre Solitude des cités de béton. Ces trois œuvres ont présenté trois bilans à connotation négative autour de ce qui a été qualifié comme «révolution du jasmin».
Un constat pessimiste certes, mais qui est aussi partagé par le professeur de langue arabe, écrivain et éminent poète dans les deux langues Abdelaziz Kacem qui, commentant l'exposé du professeur Ahmed Mahfoudh, s'est arrêté sur « La prétendue démocratie de la brouette » et sur la situation des francisant, qui ont été publiquement traités dans les médias de «rebus de la francophonie...». Amèrement, il laisse échapper qu'il s'est senti personnellement « insulté ». « Mais, on est souvent hostile à ce qu'on ignore », regrette-t-il.
Abdelaziz Kacem s'inquiète à propos de la situation des bilingues en Tunisie, et celle des professeurs d'arabe qui ont choisi d'écrire en français, tout en ayant une pensée particulière au poète tunisien Salah Germadi et à feu Mahmoud Messadi dont une grande partie de ses œuvres (Etudes et réflexions sur la francophonie, Des pensées poétiques et philosophiques) a été rédigée en langue française.
La question qu'on est en droit de se poser est tout autre. « Est-ce qu'on est en train de lire le roman tunisien d'expression française ? », se demande l'universitaire et enseignant Kamel Ben Ouanès. Ce dernier a l'impression qu'on ne lit pas suffisamment et les écrivains eux-mêmes ne se connaissent pas? Communication défaillante ou manque de visibilité? Pour lui, on n'a pas l'audace d'explorer un domaine extrêmement foisonnant et riche. Il a aussi pointé du doigt l'absence de recensement de la production francophone en Tunisie depuis l'indépendance jusqu'à ce jour.
Un débat autour de la francophonie en l'absence d'écrivains arabophones! La question a été soulevée par le professeur de littérature française, essayiste et écrivain francophone, Ali Abassi, qui s'est penché dans son intervention sur la question du « Réel et de l'imaginaire littéraire tunisien : des impasses au domaine du possible». Pour lui, on ne peut trouver des solutions aux problématiques soulevées par les conférenciers en l'absence d'un arabisant. Il ne s'agit nullement d'opposer la littérature francophone tunisienne à la littérature de langue arabe, il s'agit de deux volets complémentaires qui pourraient aboutir à une stratégie d'identification de la culture tunisienne et à une stratégie de survie en raison de certaines menaces, comme l'avait soulevé le professeur Abdelaziz Kacem.


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