La Presse — Les exportations industrielles de la Tunisie ne cessent de se renforcer ces dernières années. Elles ont enregistré une croissance soutenue ayant permis à notre pays, selon les statistiques d'Eurostat, de devenir premier pays exportateur sud Meda vers l'Union européenne, au cours du premier semestre de l'année en cours. A la faveur d'une politique avant-gardiste et prospective initiée par le Président Ben Ali et consacrée dans son programme présidentiel, l'industrie tunisienne a su se positionner à l'échelle européenne et mondiale. Premier pays sud-méditerranéen à avoir conclu un accord de partenariat avec l'Union européenne, la Tunisie a très tôt parié sur la modernisation de son tissu industriel et l'ouverture graduelle de son économie. Une économie nouvelle basée essentiellement sur l'innovation technologique et la mise à profit de la recherche scientifique. Feuille de route pour une Tunisie émergente sur tous les plans, le programme présidentiel précise dans son point 17 : «La recherche scientifique et technologique pilier de la nouvelle économie». Forte d'un programme de mise à niveau réussi, la Tunisie a pu, avec succès, tirer profit de son partenariat agissant avec l'Union européenne, notre premier partenaire économique. En témoigne la croissance soutenue de nos exportations, notamment industrielles, vers les différents marchés européens. 25% des exportations industrielles concernent les produits à forte composante technologique, contre 5% en 1995. L'objectif est de réaliser un taux de l'ordre de 50% à l'horizon 2014. Ce résultat probant est le fruit, entre autres, d'un programme de mise à niveau qui a enregistré une croissance de 45% au niveau des adhésions. Le nombre des entreprises ayant adhéré au Programme de mise à niveau a atteint, entre 1995 et 2010, environ 4.794 entreprises, dont les dossiers de 3216 d'entre elles ont été approuvés moyennant des investissements globaux de 5.391 MDT et de primes d'une valeur de 749 MDT. Ce programme a contribué à l'accroissement du taux d'encadrement dans les entreprises industrielles tunisiennes, lequel est passé de 7% en 1995 à 20% actuellement. Au niveau du Programme national de la qualité qui constitue une composante complémentaire des efforts de mise à niveau de l'industrie, le nombre des entreprises certifiées atteint, actuellement, 1.457. Pour le premier semestre de l'année 2010, ce programme a certifié 90 nouvelles entreprises. Fonds spécifiques aux investissements immatériels Notre pays dispose, actuellement, d'une réserve foncière industrielle couvrant 3000 hectares. Cette réserve pourrait atteindre 4000 ha en 2011. Il s'agit-là d'un atout majeur à même de conforter la création davantage de projets industriels, notamment dans certaines zones défavorisées du pays. Ainsi, 10 grands projets industriels sont entrés en phase de production en 2009 dans les régions intérieures, offrant 7500 emplois, sachant que leur capacité d'emploi pourrait atteindre 17 000 emplois cette année. De nouveaux projets industriels seront mis en œuvre au cours des prochaines années dans les diverses régions en développement. L'objectif visé est d'installer 40% du tissu industriel tunisien dans ces régions au cours de la période du XIIe Plan de développement contre seulement 16% actuellement. Convaincu de l'importance de jeter les bases d'une économie nouvelle, notre pays ne ménage aucun effort en matière de promotion de l'économie numérique. Un fonds spécifique aux investissements immatériels sera créé prochainement avec la participation de l'Etat et de partenaires internationaux. Il est destiné à accompagner le secteur bancaire dans le financement des projets basés sur les technologies de l'information et de la communication. Dans ce même ordre d'idées, des centres de ressources technologiques seront créés au sein des pôles technologiques de Monastir El Fajja, de Bizerte et de Sousse dans le but de renforcer le développement technologique des petites et moyennes entreprises. Ils seront chargés d'aider les entreprises à favoriser la création, à promouvoir l'innovation technologique et à valoriser la recherche en matière de fabrication de prototypes au profit des PME, outre la réalisation de diagnostic et la proposition de conseils dans le développement technologique à partir des besoins spécifiques des entreprises et l'accompagnement de celles-ci en matière de recrutement et d'adaptation des compétences techniques et de conseil technologique. En matière d'amélioration de la qualité et de la productivité, plusieurs mesures ont été prises pour moderniser la gestion des centres techniques, avec la participation des professionnels et ce dans le cadre de contrats-programmes conformes aux normes internationales. Elles ciblent la réalisation d'un programme pilote pour la mise en place des mécanismes d'amélioration de la qualité et de la productivité des entreprises. Il s'agit, également, de doubler le nombre de brevets d'invention, en vue d'atteindre 200 brevets au cours de la période 2010-2014. Toujours en matière de qualité,des laboratoires d'analyses seront accrédités et leur nombre relevé à 70 laboratoires à l'horizon 2014 et à 80 laboratoires fin 2016 , et ce, parallèlement au démarrage des travaux de construction du groupement technique à El Agba au cours du mois prochain. L'accent sera également mis sur la promotion de l'innovation technologique, à travers la mise en place de programmes d'action pour le développement technologique, axés sur l'encouragement de l'investissement dans le domaine de la recherche. Des primes seront ainsi octroyées aux entreprises adhérentes dans ces programmes au titre des investissements réalisés en matière de recherche-développement. Les investissements innovants seront financés à travers la création d'un fonds commun de placement, moyennant une enveloppe de 50 millions de dinars. Autant de moyens mis à la disposition de l'industrie tunisienne afin qu'elle puisse mieux se positionner sur les marchés internationaux à travers un rythme d'exportation soutenu. Si l'industrie nationale a su relever ce défi, davantage d'effort en matière d'amélioration de la qualité et de la productivité est de mise.