Si la commission d'appel lui restitue les trois points perdus dans les réserves de l'ASM, Kasserine pourra réellement y croire. C'est du moins ce que pense son coach. «C'est le match du maintien», martèle l'entraîneur de l'Avenir Sportif de Kasserine, Tarek Thabet, qui ne lâche pas prise, à l'image d'un ensemble hautement motivé après sa victoire à l'arraché (1-0) dimanche dernier devant l'Union Sportive de Ben Guerdane. «Nous irons dimanche à Hammam-Lif habités par un seul objectif, la victoire afin de pouvoir jouer nos chances à fond lorsque nous recevrons le Club Africain, puis en nous rendant à Sfax pour le baisser de rideau, ajoute-t-il. Si nous allons dans la capitale du Sud, lors de la dernière journée, avec 28 points dans l'escarcelle, nous pourrons disputer nos chances à fond. Car, sur un seul match, tout devient possible. Et qui sait ce que seraient la position et la motivation des Noir et Blanc d'ici là». Mais au-delà de ce foot-fiction et de cet exercice où le stratège kasserinois peut tirer des plans sur la comète, s'impose avec force la réalité toute crue. Celle de la précarité de la position du représentant des Sabasseb qui, s'il a abandonné la lanterne rouge à un Stade Tunisien en chute libre, n'en reste pas moins relégable. «Si les instances nous rendent justice en nous restituant les points de la victoire face à l'Avenir de La Marsa, nous aurons fait un pas supplémentaire sur la voie du maintien, assure Thabet. Autrement, nous serions relégués "administrativement", pour une erreur de procédure, et non pour avoir démérité sur le rectangle vert. Nous reconnaissons d'ailleurs avoir commis une bourde en alignant un joueur qui traînait trois avertissements. Toutefois, dans les réserves formulées par le club banlieusard, il y a également erreur. Celui-ci n'a enregistré ni le nom exact du joueur ni son numéro de licence. Notre effectif compte un joueur répondant au nom d'Alassane Razak Keita, et non Razik Keita comme le prétend l'ASM. Les réserves auraient dû être rejetées sur la forme par la Ligue nationale professionnelle. Nous comptons sur la commission nationale d'appel saisie lundi par nos soins pour nous rendre justice», explique-t-il. «Reculer pour mieux sauter !» Abordant le sujet de son retour-surprise à la tête de la barre technique kasserinoise après avoir pourtant annoncé son retrait, Tarek Thabet met cette volte-face sur le compte de l'insistance mise par dirigeants et joueurs : «Vous n'allez pas abandonner le navire au moment où les résultats commencent à venir, m'ont-ils dit. Mes poulains m'ont promis de se racheter de leur déconvenue contre l'ES Métlaoui car ils savent que cette défaite-là m'a énormément frustré. A vrai dire, un retour aurait été un échec cuisant si nous n'avions pas gagné le match de Ben Guerdane. Au final, un tel retrait d'à peine une journée, c'était un peu reculer pour mieux sauter», nous avoue-t-il. «Intervention salutaire» Les trois points engrangés dans la confrontation directe aux dépens de l'USBG, l'ancien latéral droit international de l'Espérance de Tunis les met sur le compte de l'intervention salutaire du président du club, Kamel Hamzaoui. «C'est ce qui a fait incontestablement la différence, assure-t-il. En leur versant les trois derniers salaires et quelques tranches de la prime de rendement, vendredi, soit à l'avant-veille de la rencontre, notre président aura rassuré les joueurs et apporté la meilleure motivation qui soit. "Je suis quitte avec vous, montrez-moi à présent de quoi vous êtes capables", semble-t-il leur dire. Malheureusement, cela ne s'était pas passé avant le match de Métlaoui, sinon... De toute façon, psychologiquement, mes hommes étaient gonflés à bloc, même si, rayon volume de jeu, notre rival était bien meilleur. En revanche, nous avons créé davantage d'occasions. En marquant d'entrée, on a pris le parti de favoriser les attaques rapides. La plus grosse difficulté consistait à neutraliser les remises en touche du latéral adverse, Mourad Zahou, qui ressemblaient à des coups de massue ; on dirait des penalties!». Jeudi, l'effectif «vert et blanc» se déplace dans la banlieue d'Ezzahra pour la veillée d'armes. «A l'ombre de Boukornine, il faut s'attendre à ce que la prudence soit le maître-mot de cette explication cruciale pour le maintien. Contrairement aux apparences,le CSHL ne peut pas encore baisser la garde, il est toujours sous la menace», prévient le coach kasserinois.