Par notre envoyé spécial à Lusaka, Anis SOUADI Les 51es assemblées annuelles de la BAD se sont terminées hier sur une bonne note. Du moins on l'espère. Conviction, optimisme et engagement sincère à réagir vite, à concrétiser rapidement son envol socioéconomique et à bien se repositionner sur le marché international Les participants aux assemblées annuelles de la BAD sont unanimes: les perspectives économiques de l'Afrique sont nettement positives. Un optimisme qui semble à la fois légitime et mesuré. Justement, en plus de tous les programmes retenus et les actions programmées, la communauté internationale et la majorité des instances financières et même politiques se sont engagées à accompagner et à soutenir le continent dans la mise en application de son nouveau programme de développement. Tout au long des assises, l'on a assisté, comme s'en félicite Akinwumi Adesina, président du groupe de la Banque africaine de développement, à «une grande vague d'enthousiasme pour une nouvelle Afrique, dont le temps est venu. Au vue des travaux de ces assemblées annuelles, je suis sûr que tous, nous allons nous ranger du bon côté de l'histoire». Plus significatif encore : aujourd'hui, on est heureusement face à une nouvelle prise de conscience africaine, plus que jamais convaincue de son histoire et de son potentiel. Le président de BAD affirme un tel état d'esprit : nous allons, à partir de ces assemblées annuelles, placer le développement accéléré de l'Afrique sur la ligne de front. Et rien n'est plus important que les cinq priorités retenues par le nouvel agenda. D'ailleurs, pour lui, le choix de la Zambie pour abriter ces assises est bien significatif. En effet, «cette terre est la terre des merveilles. Une terre d'accueil, où se sont réfugiés les combattants de la liberté qui luttaient contre l'apartheid en Afrique du Sud et en Namibie. Une nation qui plie mais ne rompt pas et qui, malgré la violence des attaques et bombardements perpétrés par le régime de l'apartheid, a campé fièrement et sans fléchir sur ses positions pour défendre la liberté». Pour assurer ces objectifs d'avenir, la banque a engagé des réformes structurelles et institutionnelles qui lui permettraient d'être plus rapide, plus efficiente et plus efficace pour obtenir plus d'impacts en matière de développement, à travers tout le continent. On entend également introduire à la Banque un nouveau système de contrat de performance et une nouvelle culture de responsabilité en matière de résultats. Financement du commerce Ce qui pousse encore à l'optimisme, c'est que malgré une conjoncture hostile marquée surtout par le ralentissement de l'économie mondiale et la fin du super-cycle des matières premières, l'Afrique reste toujours debout. D'ailleurs, selon la 15e édition du rapport «Perspectives économiques en Afrique» en 2016, présentée à Lusaka, le continent demeure, au plan mondial, la deuxième région derrière l'Asie orientale. Le rapport précise justement que l'économie mondiale devrait croître de 3% cette année, l'Afrique, quant à elle, devrait atteindre 4,4 % de croissance en 2016 et 5 % en 2017. Des projections positives qui attestent de l'importance de la capacité de résilience de l'Afrique. En plus de toutes ces questions, un intérêt particulier a été accordé à la dynamisation du commerce interafricain et notamment son financement qui peut constituer un avantage de taille. Aristide Ahouassou, experte en communication auprès de la BAD, note que le financement du commerce est un facteur déterminant pour doper les échanges commerciaux et la garantie ainsi d'une meilleure croissance économique et surtout le développement de chaînes de valeur. Elle rappelle dans ce même contexte que le commerce africain ne représente que 2% du commerce mondial alors que le commerce interafricain n'en représente que 12%. Trop peu par rapport à l'Europe avec 60% et l'Asie 35%. L'experte reconnaît que le déficit en matière de financement du commerce en Afrique est dû essentiellement à la faible notation des pays régionaux, aux systèmes bancaires relativement faibles et à la modestie des capitaux de base des banques nationales. Toutefois, la signature de la BAD d'un accord de participation au risque avec Sumitomo Bank Europe ambitionne justement de mieux répondre à ce problème de financement.