L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, hier, en plénière, le projet de loi organique portant approbation d'un protocole d'accord tuniso-chinois relatif à l'envoi d'équipes médicales chinoises en Tunisie, avec 129 voix pour et 10 abstentions. Signé le 4 juin 2014, ce protocole prévoit l'envoi de quatre équipes chinoises composées de 45 professeurs et médecins pluridisciplinaires aux hôpitaux régionaux de Jendouba, Sidi Bouzid et Médenine et au centre de formation en acupuncture à l'hôpital Mongi-Slim de La Marsa. En vertu de cet accord, la partie chinoise s'engage à offrir, sous forme de dons, des médicaments et des appareils d'acupuncture et à respecter la législation du travail en vigueur. En contrepartie, la partie tunisienne prend en charge les frais de logement, de transport et des soins de santé et verse les primes de permanence. L'accord prévoit, en outre, des exonérations fiscales et douanières de tous les médicaments et les appareils d'acupuncture importés de Chine. Intervenant lors de la séance plénière qui s'est poursuive hier, tard dans la soirée, les députés ont estimé que ce protocole n'est qu'une «solution palliative» qui ne sera pas en mesure de remédier à la pénurie des médecins spécialistes dans les régions, appelant à la nécessité de trouver des solutions radicales à ce problème. Dans sa réponse aux interventions des députés, le ministre de la Santé, Saïd Aïdi, a affirmé que ce protocole, qui s'inscrit dans le cadre de la coopération tuniso-chinoise, ne va pas résoudre la pénurie de médecins spécialistes dans les régions d'autant que les équipes chinoises comptent 32 médecins seulement sur 3.136 médecins spécialistes en Tunisie. Il n'a, cependant, pas nié l'existence, comme l'ont évoqué certains députés, des difficultés de communication avec ces équipes en raison de l'obstacle de la langue, faisant savoir qu'il a déjà appelé à la nécessité de procéder à une évaluation de cette expérience. Saïd Aïdi a précisé que c'est la partie chinoise qui prend en charge le versement des salaires de cette équipe médicale. Par ailleurs, le ministre de la Santé a qualifié de probants les résultats du programme transitoire de soutien à la médecine spécialisée dans les régions. Aïdi a, en outre, mis l'accent sur la nécessité d'élaborer un statut particulier propre au secteur de la santé et de faire bénéficier les agents de la santé de l'article 2 de la loi sur la Fonction publique, ajoutant que son département œuvre à mettre en place des mesures incitatives pour encourager les médecins à travailler dans le secteur public.