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Il faut relire Rousseau
Autrement dit
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 06 - 2016


Par Bady BEN NACEUR
Henri Bergson, en 1912, disait de Rousseau qu'il était «par excellence, l'homme qu'on discute sans le connaître». Cette remarque, qui m'avait été faite par mon ami Olivier Bernex, célèbre peintre français qui avait travaillé au festival de Mahrès, sur les premiers «harragas» et leurs barques échouées, garde encore toute son actualité aujourd'hui.
C'est lui, d'ailleurs, qui, un siècle après la déclaration de Bergson, m'avait incité, à l'aube de la révolution tunisienne, à relire «Du contrat social» de Jean-Jacques que j'ai dû récupérer dans l'un de mes vieux cartons endormis dans la cave, depuis des lustres. «Ce philosophe, m'avait averti Olivier, pourrait te servir grandement, à mieux comprendre ce qu'il se passe, ou va se passer en Tunisie, du point de vue du mécanisme de la révolution du 14 janvier (2011) en terre d'Islam, pour une fois dans les annales...» Le peintre, dont le père, Raymond Bernex, célèbre grammairien, avait découvert la «dernière rêverie de la promenade inachevée de Rousseau» lui avait légué cette dernière, et c'est sur quoi Olivier médite et peint, depuis, à Marseille, après s'être aperçu que sa thématique, des «harragas», avait pris des proportions ahurissantes avec les flots de migrations, dépassant le million d'âmes, depuis la guerre en Syrie et en Irak.
«Rousseau, selon ce qu'il avait trouvé dans les documents de son père, n'était pas du tout serein à son époque», me dit l'artiste. En effet, il avait été haï par les uns, qui le traitaient de «malfaiteur» et responsable, comme Voltaire, de la révolution française, honoré par les autres de l'anti-bourgeoisie qui cherchaient une Constitution basée sur la Liberté, l'Egalité, la Fraternité. Rousseau demeurant un emblème (pour toutes les autres révolutions, et comme le «Citoyen du monde» le plus prisé jusqu'à ce jour).
Avant la révolution tunisienne, je ne m'intéressais à Rousseau, à Voltaire ou à Montesquieu que d'un point de vue littéraire car jamais je n'avais pensé jusque-là qu'un jour elle viendrait faire son nid chez nous. Et, d'ailleurs, même les analystes les plus chevronnés de ce monde ne s'y attendaient pas! Il faut dire que dans mon métier, sur la critique artistique, mes références, du point de vue du Siècle des Lumières, allaient plutôt à Diderot l'Encyclopédiste, bien que Rousseau (en 1750), à son premier «concours d'éloquence», répondît très bien à la littérature du sujet qui était «le rétablissement des sciences et des arts (contribuant) à épurer les mœurs». Diderot qui, lui, m'avait appris, alors que j'étais encore jeune et plein d'élan, que la notion d'«instinct» voulait dire «appétit du plaisir». Et c'est ainsi, d'ailleurs, que j'avais retrouvé cela dans le domaine de l'art, à travers les artistes contemporains et modernes en Tunisie et ailleurs. Et je m'étais «réglé» de la sorte pour en suivre les actualités et leurs développements, comme beaucoup d'autres journalistes, intellectuels de tous bords, artistes, jusqu'à cette inespérée révolution. Alors que chez Rousseau, philosophe et politique plutôt inquiet, le même vocable d'«instincts» renvoie à ce par quoi, spontanément, l'homme «acquiesce à l'ordre que Dieu établit». Il était donc contre la doctrine (des philosophes) qui est «celle qui met les passions à leur aise». Et c'est la raison pour laquelle j'avais aussi, jusqu'à ce jour-là, et malgré les vicissitudes de la vie, mis mes passions à l'aise, comme le font encore, comme je l'ai dit plus haut, tant d'artistes et d'intellectuels. Mis, donc aussi, en veilleuse ce grand génie du Siècle des Lumières surtout, surtout que dans mon pays, comme dans toutes les contrées du monde arabe, Rousseau n'a toujours figuré que dans les université de Droit et des Sciences humaines «en souvenir de la révolution française».
Il faut relire Jean-Jacques, surtout en ces temps de vaches maigres. Il pourrait nous inspirer encore.


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