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Inscription de l'Ile de Djerba sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO: Ce témoignage d'une île-jardin, ce refuge des minorités
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 07 - 2023

L'Unesco, dans sa convention du patrimoine mondial, stipule que seuls les pays qui ont signé la Convention du patrimoine mondial et se sont par là même engagés à protéger leur patrimoine naturel et culturel peuvent soumettre des propositions d'inscription de biens situés sur leur territoire sur la Liste du patrimoine mondial. Il ne s'agit donc pas d'inscrire Djerba sur la liste, mais d'une démarche à long terme qui se doit de protéger et promouvoir l'héritage matériel et immatériel de la Tunisie dans sa globalité où l'improvisation n'a pas sa place.
Le dossier d'inscription de l'Ile de Djerba sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco a été au centre d'une séance de travail ministérielle organisée vendredi dernier, à La Kasbah, et présidée par la Cheffe de gouvernement Najla Bouden.
Un exposé a été présenté par la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, où elle présente les dernières étapes du processus et énumère les atouts de l'île en mesure de jouer en sa faveur. Les principales recommandations de l'Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) et du Conseil international des monuments et des sites (Icomos) ont été passées en revue. En ligne de mire, la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra à Riyad, en Arabie Saoudite, du 10 au 25 septembre 2023. C'est là-bas que le sort de Djerba sera scellé.
Sur une superficie de 514 km2, l'ile de rêve occupe l'une des positions les plus stratégiques de la Méditerranée. Djerba, privilégiée par la nature, glorifiée par l'histoire, dispose d'un charme presque envoûtant qui a traversé les siècles et a fait d'elle une destination touristique des plus prisées. Si les Tunisiens parviennent à l'inscrire sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco, la reconnaissance de portée planétaire aura un impact certain et direct sur le tourisme, sur le rayonnement culturel du pays, ainsi que sur la population locale.
La structure qui a son mot à dire dans l'affaire est la Convention du patrimoine mondial qui relève de l'Unesco. C'est elle qui a pour mission de reconnaître des sites « de Valeur universelle exceptionnelle » comme patrimoine de l'humanité, qu'il importe de protéger et de transmettre aux générations futures. La Valeur universelle exceptionnelle retenue pour le dossier de candidature de Djerba se présente sous la qualification de bien en série. Les monuments proposés à l'inscription sont implantés partout sur l'île et invoquent l'ensemble du territoire. On mentionnera, entre autres, les mosquées de Sidi Salem, Sidi Smain, Tajdit, Abou Messouer, Sidi Jmour, la synagogue La Ghriba et l'église Saint Nicolas. Ce bien en série, qui signifie plusieurs sites disséminés, est donc constitué d'établissements humains et de paysages culturels.
Un long chemin ardu
Le dossier de candidature avait été soumis le 1er février 2022 au Centre du patrimoine mondial à Paris. Avant cette étape ultime, un long chemin est parcouru. L'Assidje (Association de sauvegarde de l'île de Djerba), a été créée à la suite d'un séminaire organisé en janvier 1975. En 1994-1995 aura lieu la première tentative d'inscription vouée à l'échec. Le manque d'entrain de la classe politique avait court-circuité alors la démarche. Il faudra attendre janvier 2012 pour que l'Etat tunisien, par le bais de l'Institut national du patrimoine, sollicite l'Unesco et propose d'inscrire Djerba sur la liste indicative du Patrimoine mondial.
Etape décisive, car le Comité du patrimoine mondial ne peut étudier une proposition d'inscription sur la liste du patrimoine mondial, si le bien en question ne figure pas déjà sur la liste indicative de l'Etat partie. Depuis, les évènements se sont accélérés. En août-septembre 2013, une campagne de sensibilisation au projet d'inscription auprès de la population et des municipalités de l'île est lancée par un ensemble d'actions. En 2014, organisation du 1er atelier local destiné à définir la Valeur universelle exceptionnelle à mettre en avant dans le dossier.
Des rencontres similaires se succèdent tout au long des années qui suivent. Et, en décembre 2015, les efforts commencent à porter leurs fruits. Une réunion se tient en présence de Mme Nada Al Hassen, cheffe d'unité Etats arabes au sein de l'Unesco. En mai 2017, sera signée la convention de partenariat entre l'Institut national du patrimoine et l'Assidje qui nous a fourni ces informations détaillées sur le processus. Le 3 octobre 2019, dépôt de la première ébauche du projet à l'Unesco par Ghazi Gherairi, alors ambassadeur-représentant permanent de la Tunisie auprès de l'Unesco. Enfin, en janvier 2020, dépôt du dossier intitulé « Djerba, témoignage d'une île-jardin au système urbain éclaté et refuge de minorités » au Centre du patrimoine mondial à Paris par une délégation officielle. Et le 1er février 2022, dépôt final et officiel du dossier sous la nouvelle dénomination « Djerba, paysage culturel, témoignage d'un mode d'occupation d'un territoire insulaire » au siège de l'Unesco, à Paris. Ainsi l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture a finalement accepté le dossier d'inscription de l'Ile de Djerba au patrimoine mondial de l'Unesco.
Un maigre butin
Il convient de rappeler que la Tunisie compte 7 sites et monuments classés au patrimoine mondial depuis 1979 jusqu'à 1997. C'est maigre comme butin, compte tenu du patrimoine historique et culturel dont peut se prévaloir le pays. Donc les patrimoines classés sont la Médina de Tunis, le site de Carthage, l'Amphithéâtre d'El Jem (1979), le site de Kerkouane (1986), la Médina de Sousse, la Médina de Kairouan (1988) et le Site de Dougga (1997).
De cette date jusqu'à aujourd'hui, aucun autre nouveau site tunisien n'a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial.
L'Unesco dans sa convention du patrimoine mondial stipule que seuls les pays qui ont signé la Convention du patrimoine mondial et se sont par là même engagés à protéger leur patrimoine naturel et culturel peuvent soumettre des propositions d'inscription de biens situés sur leur territoire sur la Liste du patrimoine mondial. Il ne s'agit donc pas d'inscrire Djerba sur la liste, mais d'une démarche qui se doit de protéger et promouvoir l'héritage matériel et immatériel de la Tunisie dans sa globalité et à long terme où l'improvisation n'a pas sa place.
La légende raconte que le héros célèbre de la mythologie grecque, Ulysse, aurait traversé l'île de Djerba et failli interrompre son voyage, tellement il a été subjugué par la beauté de la cité lumineuse et insulaire. Djerba, c'est aussi ce témoignage vivant de tolérance et de quiétude avec ses mosquées minimalistes blanches, sa synagogue et son église, avec ses beaux et grands hôtels et la bienveillance de son accueil. Djerba, c'est une invitation au voyage célébrée par le poète français Joachim du Bellay : « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage ».


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