L'armée nationale réitère son engagement à moderniser ses méthodes d'action et de renseignement et à s'ouvrir sur son environnement en vue de gagner la guerre antiterroriste Création d'une école de renseignement et de sécurité militaire Instauration du partenariat public-privé dans le domaine de l'industrie militaire Hier, la célébration du 60e anniversaire de l'armée nationale a revêtu une dimension particulière dans la mesure où elle a été marquée par l'annonce de deux événements aussi importants l'un que l'autre. Et c'est le président Béji Caïd Essebsi qui en a fait l'annonce en présidant une cérémonie officielle à la caserne d'El Aouina. Dabord, la création d'une école de renseignement et de sécurité militaire. Elle aura pour «mission de former des militaires spécialisés selon des programmes et des outils d'accompagnement modernes». Ensuite, l'instauration d'un partenariat public-privé dans le domaine de l'industrie militaire, l'objectif recherché étant de maîtriser les dépenses, de préserver les réserves en devises et d'appuyer l'effort national en matière d'emploi. Deux décisions qui montrent — si besoin est — que l'armée nationale, dont l'apport à la guerre contre le terrorisme n'est plus à démontrer et dont la contribution à revivifier plusieurs régions dans le sud et à les sortir du mal-développement pour les intégrer dans la dynamique nationale de production et de création des richesses, constitue une véritable fierté nationale et est en train d'accéder à un nouveau palier dans son long parcours déjà vieux de 60 ans et de se doter d'une nouvelle mission à l'instar des armées modernes sans pour autant oublier la mission qu'elle a toujours assumée, celle de participer directement au développement des régions défavorisées ou dites lointaines et boudées par les investisseurs nationaux et internationaux pour des raisons d'infrastructure, de logistique et de commodités incitant à s'y installer et à y travailler. Et comme l'institution militaire est désormais le fer de lance, aux côtés des forces de sécurité intérieure et de la Garde nationale, de la lutte nationale antiterroriste, il était normal que le volet renseignement, considéré comme la condition essentielle pour remporter cette bataille, soit renforcé et bénéficie d'une attention particulière et que la sécurité militaire entre elle aussi dans une nouvelle étape, à l'instar des armées modernes dans le monde où maîtriser l'information à temps, l'analyser scientifiquement et mettre au point, en conséquence de cette information, les stratégies d'action préventive permettant de gagner du temps, de l'énergie et également de l'argent. Créer une école de renseignement et de sécurité militaire est de nature à permettre à nos officiers de se mettre à niveau dans le but de gagner la bataille de l'information, là où les terroristes — ayons le courage de le dire — excellent. Quant à l'instauration du partenariat public-privé dans le secteur de l'industrie militaire, elle prouve que l'institution milItaire est décidée à changer d'image auprès de l'opinion publique pour s'ouvrir sur son environnement et en tirer les profits possibles et de faire en sorte que l'industrie militaires ne soit plus l'apanage des militaires. Elle est plutôt l'affaire des opérateurs économiques et investisseurs qui, de leur côté, tireront profit du savoir-faire, de l'expertise et de l'expérience acquise au fil des années par l'institution militaire et les cadres qui y exercent. C'est aussi un message à nos partenaires étrangers qui multiplient leurs promesses de soutenir la Tunisie militairement dans sa guerre contre le terrorisme en lui fournissant les armements nécessaires et surtout modernes pour qu'elle parvienne à extirper et à éradiquer le terrorisme. On change de méthodes et on préserve notre capital humain Et si l'institution militaire s'est trouvée dans l'obligation de changer ses méthodes d'action et de les faire évoluer à la lumière «des profondes mutations opérées dans le pays», comme le souligne Farhat Horchani, ministre de la Défense, elle n'a pas pour autant oublié que son capital premier demeure ses soldats et ses officiers et aussi les blessés de la guerre antiterroriste et les familles des martyrs de la grande muette. Farhat Horchani assure : «Nous sommes déterminés à leur fournir la prise en charge matérielle, sociale, médicale et psychologique nécessaire».