De la revanche dans l'air entre la France et l'Eire ? Comme dit l'adage: «Bien mal acquis ne profite jamais»... Malgré les doutes légitimement nés de ses récentes prestations en clair-obscur, la méforme de ses cadres et ses innombrables absents à cet Euro (Diarra, Varane, Benzema, Sakho...), l'équipe de France ne peut contourner le statut de grandissime favorite qui lui colle au maillot. Néanmoins, pour son premier match à élimination directe du tournoi, la France aurait tort de se projeter déjà vers un hypothétique «crunch» face aux Anglais en quart de finale, qui, il faut bien le reconnaître, aurait davantage de saveurs que cette opposition contre l'Irlande du Sud. D'une part, parce que l'histoire récente le prouve, les Tricolores ne sont jamais aussi mauvais que quand les pronostics les donnent, de façon unanime, larges vainqueurs d'une rencontre. Est-il franchement nécessaire de se rappeler les douloureux souvenirs des Coupes du Monde 2002 (face au Sénégal et au Danemark), et 2010, (contre le Mexique et l'Afrique du Sud)? D'autre part, parce que les Irlandais ont prouvé, en battant une Italie même remaniée, qu'ils étaient capables de tenir la dragée haute aux plus grandes nations du football européen. Enfin, comment ne pas évoquer l'élimination controversée des hommes en vert face aux Bleus en barrages du Mondial 2010. A l'époque, Gallas avait offert la qualification aux Français après une grossière main de Thierry Henry. A n'en pas douter, cet épisode malheureux du football irlandais reste encore dans les mémoires de l'autre côté de la Manche. Un motif supplémentaire de motivation à l'heure d'affronter la France. Götze-Hamsik : duel de dépositaires Les champions du monde allemands héritent aujourd'hui de la Slovaquie de Marek Hamsik. Le sélectionneur allemand a effectué quelques changements lors de la dernière rencontre de groupe. Non pas pour faire tourner et ainsi permettre à ses titulaires de souffler, mais pour trouver d'autres solutions, notamment dans un secteur offensif à la peine. Exit Julian Draxler, place à Mario Gomez, le joueur du Besiktas Istanbul prenant la pointe de l'attaque, faisant ainsi passer Mario Götze sur le côté gauche. Derrière, c'est le tout jeune Joshua Kimmich (21 ans), qui prend la place de Benedikt Höwedes au poste de latéral droit. D'autres solutions s'offrent, cependant, aux champions du monde, des joueurs comme Lukas Podolski, André Schürrle ou Leroy Sané qui attendent notamment leur chance sur le banc, alors que Mario Gomez semble intouchable. La Slovaquie de Jan Kozak s'appuie, quant à elle, sur un système en 4-3-3 qui lui permet une bonne occupation du terrain et une capacité de projection vers l'avant très intéressante. Sans vrai avant-centre de métier, le danger peut venir de partout, et surtout du milieu de terrain napolitain Marek Hamsik, dépositaire du jeu slovaque. Devant, les ailiers Mak et Weiss tenteront d'apporter le trouble dans la défense allemande, profitant notamment de l'inexpérience des latéraux Kimmich et Hector. Il faudrait pourtant un miracle pour que la Slovaquie triomphe des champions du monde allemands, un cas de figure qui s'est produit pour la dernière fois il y a plus de 10 ans, en 2005, lors d'un match amical. Enfin, en début de soirée, les surprenants Hongrois affrontent Les Diables Rouges de Belgique, jusque-là assez justes. A priori déséquilibré, ce dernier huitième de finale du week-end est en réalité beaucoup plus ouvert qu'il n'y paraît. La cote des Belges ne cesse de s'effriter depuis le début de l'Euro. Le fond du problème concerne sans conteste l'attaque des Diables Rouges. Plus les matches défilent, moins l'association Eden Hazard-Kevin De Bruyne, semble couler de source. Pis encore, ils donnent parfois l'impression de se disputer le leadership plutôt que de tirer l'équipe vers le haut. Première victime de cette guéguerre intestine, le pauvre attaquant de pointe Romelu Lukaku, trop souvent privé de ballons et dont la capacité à multiplier les appels dans le vide mérite d'être saluée. La Hongrie, quant à elle, force l'admiration. La formation de Bernd Storck, dont le staff comprend un certain Andreas Moller, champion d'Europe en 1996, a bien failli jouer un vilain tour à Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers. Les Hongrois ont prouvé que leur présence à cet Euro n'était pas le fruit du hasard. Et révélé des prédispositions à élever leur niveau de jeu dans les matches-couperets. Le programme: 14h00 : France-Eire (à Lyon) 17h00 : Allemagne-Slovaquie (à Lille) 20h00 : Hongrie-Belgique (à Toulouse)