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Brexit, les peuples peuvent se tromper
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Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 06 - 2016


Par Hella LAHBIB
Vendredi alors que le monde entier les observait, les Anglais se sont réveillés avec une affreuse gueule de bois. Un référendum historique a fini par les opposer peut-être pour longtemps. Entre favorables au maintien dans l'Europe 48,1% et favorables au Brixit (Britain exit) 51,9%, les sujets de sa gracieuse Majesté se sont affrontés.
Pays insulaire, attaché à son système politique, la Monarchie constitutionnelle, à sa monnaie, la livre sterling, très affecté par l'immigration et par la montée de la criminalité. Les Anglais ont critiqué et pris acte de la politique migratoire adoptée par la chancelière allemande Angela Merkel qui a ouvert les portes de son pays à des milliers de réfugiés.
La cartographie des résultats du référendum révèle que les plus de 50 et 60 ans des votants, vivant hors des villes et dans les campagnes, ont opté pour le « Leave », quitter. Tandis que les zones urbaines, la capitale et les jeunes se sont dits favorables au « Remain », maintien.
Dès l'annonce du résultat du scrutin, les effets du séisme se font sentir à tous les niveaux. Déjà l'Ecosse et l'Irlande du Nord, ayant majoritairement voté en faveur de l'UE, relancent leurs revendications indépendantistes devenues du coup plus pressantes.
De son côté, l'agence Moody's revoit à la baisse la note du Royaume en faisant savoir, au passage, que cette note pourrait bien baisser davantage. L'agence de notation prend soin de rappeler, dans son communiqué, que l'UE est le premier partenaire commercial du Royaume-Uni, et absorbe 44% de ses exportations, tandis que 48% des investissements étrangers directs vers le Royaume-Uni sont fournis de l'UE. L'agence estime que l'économie britannique pourrait entrer dans « une période prolongée d'incertitude avec des implications négatives sur les perspectives de croissance à moyen terme ».
Mais encore, tout au long des campagnes référendaires, des chiffres selon lesquels quitter le groupe des 28 ferait économiser la somme de 350 millions de livres sterling, c'est-à-dire près de 435 millions d'euros chaque semaine, se sont révélés totalement faux. Nigel Farage, président du Parti, anti-immigration et europhobe, de l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip) et chef de file bruyant du camp « Leave », a reconnu le lendemain que c'était une erreur dont il se dédouane, alors que des tracts et des affiches diffusés par son camp disent le contraire.
Vendredi matin, David Cameron, Premier ministre, digne mais le visage très affecté, annonce sa démission d'ici le congrès de son parti, en début du mois d'octobre. Il avait planifié moyennant ce scrutin de neutraliser les eurosceptiques de son parti conservateur pour gouverner pleinement. Il sera retenu par l'histoire d'avoir divisé son pays, de l'avoir isolé et fait sortir de l'UE. Sa carrière politique est belle et bien finie, selon les analystes politiques anglais et étrangers.
Vendredi soir, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, prévient qu'il ne fera pas de cadeau au Royaume Uni et lui demande de lancer les démarches de sortie illico presto, et non pas en octobre.
Samedi, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, déclare que les six membres fondateurs de l'UE, qui se retrouvent à Berlin pour des pourparlers post-Brexit sans David Cameron, ne se laisseront pas prendre leur Europe.
Hier, une pétition en faveur d'un nouveau référendum a recueilli 3 millions de signatures au Royaume-Uni.
Les Anglais, connus pour leur pragmatisme légendaire tout en retenue, ont offert une piètre image de division, en étalant aux yeux du monde leur regret. Les témoignages des Anglais pro « Brexit », prononcés du bout des lèvres recueillis par la presse internationale et anglaise, le prouvent : « Je ne savais pas que mon vote allait compter », ou encore « je ne pensais pas que ça allait avoir un tel impact négatif ».
André Maurois dans son roman « Les Silences du Colonel Bramble », dans lequel le caractère britannique est analysé avec finesse, décrit les Anglais ainsi : « Quand ils sont très malheureux, ils mettent un masque d'humour. Quand ils sont très heureux, ils ne disent rien du tout ». Le lendemain du référendum, les Anglais ont tourné des sketchs comiques pour caricaturer leur « goodbye » à l'UE, et se tourner en dérision. Quelques Unes de la presse écrite n'ont pas été en reste.
Moralité, les peuples peuvent se tromper. N'en déplaise aux leaders populistes; et aussi difficile et cruelle que cette vérité puisse paraître, les peuples n'ont pas toujours raison. Bien entendu, le peuple est souverain, il impose sa volonté par les urnes, dans les démocraties. Mais il peut se tromper, s'en rendre compte et s'en mordre les doigts. Ce référendum semble être le cas.
Tout cela bien sûr n'a de liens ni de près ni de loin avec le déclin de la vie nationale que les Tunisiens suivent, consternés, préoccupés et totalement impuissants. Nous n'irons pas sur ce terrain, pour le moment, c'est inutile.


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