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Fin d'un mythe
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 07 - 2016


Par Abdelhamid Gmati
Le coup d'Etat manqué en Turquie a suscité maintes réactions et de nombreux commentaires à travers le monde. Dans l'ensemble, et dès son annonce, il a été dénoncé. Généralement, par attachement à la démocratie, au respect du choix des peuples. Il est vrai aussi que le monde arabe a beaucoup souffert de ces coups de force. De même, du reste, que l'Afrique et l'Amérique du Sud. Mais, suite au déroulement des opérations, les réactions ont été plus nuancées, plus mitigées. D'abord, le spectacle des soldats putschistes, brutalement malmenés, torturés, recevant des coups de cravache et de ceinture par des islamistes, le lendemain même, au matin du samedi 16 juillet, a offusqué plus d'un observateur et suscité des interrogations, voire des inquiétudes. La suite a été dans le même sens. La purge qui a été immédiatement déclenchée par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, renforce le scepticisme quant à l'origine de ce coup d'Etat, empreint d'amateurisme et de maladresses. A ce jour, on compte plus de 58.000 soldats, policiers, juges, enseignants et fonctionnaires interpellés, limogés ou suspendus, soit selon la BBC : 7.500 soldats détenus, plus de 100 généraux et amiraux détenus, 8.000 policiers suspendus, dont 1.000 arrêtés, 3.000 membres de la magistrature suspendus, y compris 1.481 juges et 262 juges et procureurs militaires; 15.200 fonctionnaires du ministère de l'Education limogés; 21.000 enseignants licenciés, 1.577 doyens d'université forcés de démissionner, 1.500 fonctionnaires du ministère des Finances limogés, 492 prédicateurs et enseignants religieux limogés, 393 fonctionnaires du ministère de la Politique sociale limogés, 157 fonctionnaires du bureau du Premier ministre limogés, 100 responsables du renseignement suspendus. Selon le président Erdogan, le but de la répression est de « purger toutes les institutions de l'Etat ». Ceux qu'il vise sont « les traîtres », les fidèles du prédicateur en exil Fethullah Gülen, également islamiste et ex-mentor d'Erdogan, accusé d'être l'instigateur du coup d'Etat. Lequel Gülen renvoie l ‘accusation et affirme que c'est Erdogan l'instigateur du coup de force avorté.
On s'interroge sur cette purge déclenchée immédiatement, dès l'annonce du coup de force de quelques militaires, et il est clair que les listes des personnes arrêtées étaient préparées d'avance. Mais le nettoyage ne s'arrête pas là : selon l'agence Anadolu, on a ordonné, samedi dernier, la fermeture de 1.043 écoles privées, 1.229 organismes de bienfaisance et fondations, 19 syndicats, 15 universités et 35 établissements médicaux. De plus, la durée maximale de la garde à vue a été portée de 4 à 30 jours et les conversations entre les suspects et leurs avocats pourront être enregistrées sous certaines conditions. Le monde des médias n'est pas épargné et avait déjà été frappé par la purge avec le retrait, le 19 juillet, des licences de nombreuses chaînes de télévision et de radio. Plus de 40 journalistes viennent d'être arrêtés. Il est donc clair qu'il ne s'agit pas de poursuivre les auteurs du coup d'Etat et leurs complices mais d'éliminer tous ceux qui s'opposent au projet islamiste d'Erdogan, celui d'un califat, le dirigeant islamiste rêvant d'être un nouveau sultan. D'ailleurs, on vient de rédiger de nouveaux amendements à la Constitution, qui transformeraient le régime parlementaire de gouvernance par un régime présidentiel. Avec, bien sûr, Erdogan comme chef de l'Etat.
Jusqu'ici, certains considéraient la Turquie comme un modèle. Notre islamiste Rached Ghannouchi ne tarit pas d'éloges sur ce système de Frères musulmans mettant en avant la réussite économique turque. On omet de dire que ce renouveau économique a été initié dès les années 1980 par une série de réformes qui a encouragé la création d'entreprises viables. L'AKP d'Erdogan n'y est pour rien. Lequel a joué son rôle de démocrate attendant son heure pour dévoiler ses véritables intentions. Une première tentative d'amendement de la Constitution avait été avortée. D'où cette purge politique touchant ses adversaires opposés à son projet. Aujourd'hui le voile est déchiré et le mythe vole en éclats. Il n' y a pas d'islam politique croyant et appliquant la démocratie. Le pouvoir n'est pas au peuple mais au chef, le calife ou le sultan. Et c'est un pouvoir absolu, pire que la pire des dictatures.
Les Tunisiens devraient en tirer la leçon et comprendre que ce qui se passe en Turquie risque d'être pratiqué en Tunisie par les nahdhaouis, qui appartiennent à la même mouvance que les Frères musulmans turcs, s'en réclament et utilisent la même méthode de camouflage


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