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Solidar Tunisie | Projet pilote de gestion des déchets : «Pdia» comme approche salvatrice
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 02 - 2024

Le think tank «Solidar Tunisie» a décidé de lancer un projet visant à résoudre le problème de gestion des déchets au niveau des communes, et ce, en partant d'une nouvelle approche, connue sous l'appellation «Pdia».
La gestion des déchets est devenue un véritable casse-tête pour les autorités locales qui, faute de moyens financiers et humains mais aussi de capacités de gestion, se trouvent aujourd'hui débordées face à une tâche de plus en plus ardue. Au moment où les approches traditionnelles ont montré leurs limites, la nécessité de recourir à de nouvelles méthodes plus dynamiques et novatrices capables de débloquer la problématique est une urgence avérée. C'est, d'ailleurs, dans cette optique que le think tank «Solidar Tunisie» a décidé de lancer un projet visant à résoudre le problème de gestion des déchets au niveau des communes, et ce, en partant d'une nouvelle approche, connue sous l'appellation «Pdia».
Acronyme anglais de «Problem-Driven Iterative Adaptation», cette méthode est le fruit d'une combinaison judicieuse de plusieurs méthodologies de gestion de projet et de conduite du changement, notamment le mode «Agile», le design «thinking», la méthode «Prosci» de gestion du changement et la méthode «Adkar».
«Cette approche peut pallier le déficit d'implémentation des politiques publiques et des réformes que connaît la Tunisie», a fait savoir Lobna Jeribi, présidente de Solidar. Ainsi, à l'initiative de l'association, le projet pilote a rassemblé toutes les parties prenantes sous forme de consortium, notamment la présidence du gouvernement, les ministères de l'Intérieur, de l'Environnement, les collectivités locales ainsi que des organisations nationales.
Il a été entamé dans l'objectif d'optimiser la gestion des déchets dans les communes, la municipalité de Sidi Bou Saïd étant le point de départ. Il s'agit, rappelons-le, du premier projet pilote adoptant l'approche «Pdia» dans la région. Après onze mois de travail continu, l'ONG a dévoilé les premiers résultats, lors d'un séminaire qui s'est tenu à Tunis, en présence de spécialistes et d'officiels.
Contextualiser les solutions
Revenant sur l'approche «Pdia», Peter Harrington, directeur associé du centre de Harvard pour le développement international, et le chercheur qui a accompagné l'ONG dans l'implémentation de cette nouvelle méthode, a expliqué, à La Presse, que ce concept consiste d'une manière basique en une méthode visant à résoudre les problèmes. C'est une méthode dédiée et adaptée spécifiquement aux gouvernements pour les aider à résoudre des problèmes complexes, difficiles à débloquer et qui sont restés en suspens.
«A mesure que la société et l'économie changent et évoluent, les gouvernements devront faire face à de nouveaux problèmes auxquels ils n'ont pas la réponse parce qu'ils ne savent pas le comment et n'ont pas l'expérience nécessaire pour le faire. Ceci est vrai partout dans n'importe quel pays. Nous devons faire en sorte de comprendre le problème et après expérimenter les solutions envisageables», a-t-il indiqué.
Il a ajouté que l'approche «Pdia» est en contraste avec les méthodes traditionnelles qui exigent que l'on commence par la solution pour essayer, par la suite, de l'implémenter. «Selon la philosophie de «Pdia», il faut consacrer beaucoup de temps à comprendre le problème avant d'essayer d'implémenter la solution. Cette approche permet de contextualiser les solutions, ce qui va à l'encontre de l'idée de reprendre les solutions préconçues pour les appliquer dans des contextes différents. Elle met à l'épreuve cette idée du copier-coller. Une solution qui marche au Maroc ne veut pas dire qu'elle pourrait être adaptée au contexte tunisien», a-t-il précisé.
Ainsi, le concept appelle, en premier temps, à une analyse et une compréhension profondes, non seulement du problème mais aussi du contexte. C'est un processus long, où la solution n'est pas figée mais toujours perfectible grâce à une itération continue.
«De prime abord, l'approche semble peu efficiente, car les politiciens s'attendent toujours à ce qu'on leur apporte des solutions prêtes. Mais si on commence avec la solution on peut perdre de vue le problème. Par contre, si on comprend les raisons profondes du problème, et après on conçoit la solution et pas à pas on l'ajuste au fur et à mesure, en fin de compte, on voit que c'est une approche plus efficiente même si, parfois, nous avons l'impression qu'on tâtonne», a souligné le chercheur.
De bons signes encourageants
La commune de Sidi Bou Saïd était le point de départ d'un long processus pour identifier des pistes de solutions à la question de la gestion des déchets en Tunisie. Ainsi, l'approche a été appliquée à la problématique relative au recyclage des déchets générés par les Etablissements ouverts au public (EOP) dans cette commune.
Le problème a été, dans ce cadre, décortiqué en causes et sous-causes selon le modèle «Fishbone» de l'approche «Pdia». En effet, l'étude a permis de collecter énormément de données suite au recensement des EOP, à la caractérisation des déchets générés par ces établissements et au calcul du coût de la collecte des déchets.
Ainsi, ce travail a permis de convenir des solutions suivantes : l'actualisation des conventions en nombre et en coût et l'incitation des EOP à l'adoption du tri sélectif. Pour l'heure, cette méthode incite à la réflexion et suscite l'intérêt des autorités.
Le projet pilote va être élargi pour inclure les municipalités de Mjez El Beb, Siliana et Hammam-Sousse. «La gestion des déchets est un problème complexe en Tunisie. Il ne s'agit pas d'une solution qu'on importe de Zurich ou de Singapour. Chaque contexte est différent. C'est un problème que la Tunisie doit résoudre en cherchant sa propre solution qui doit être adaptée au système, à la culture et aux politiques de la Tunisie», a souligné, en ce sens, Peter Harrington. Il a ajouté que cette nouvelle approche ne peut porter ses fruits en Tunisie que si elle contribue à l'amélioration de la situation et que lorsqu'il y a un consensus.
«Ce que nous sommes en train de voir aujourd'hui, c'est qu'il y a beaucoup de consensus entre les diverses institutions, c'est un pas important. Maintenant, combien ça va prendre de temps pour voir des rues propres en Tunisie, je ne sais pas. Mais je suis en train de voir de bons signes et la méthode est en train de fédérer les gens pour obtenir un large consensus autour d'un projet commun. Pour l'heure, je dirais qu'il y a de bons signes mais c'est un processus sans fin», a-t-il conclu.


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