La Bdeac teste le marché des capitaux de la Cemac La Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (Bdeac) lance une initiative pour lever 50 milliards Fcfa (8,26 millions de dollars) auprès des investisseurs de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), s'inscrivant dans un objectif plus large de 100 milliards Fcfa. Les investisseurs peuvent souscrire entre le 4 et 22 mars 2024, avec une obligation fixée à 10.000 Fcfa l'unité et un investissement minimum requis de 100.000 Fcfa. La Bdeac ouvre cet emprunt aux institutions et aux particuliers, permettant à tous les intéressés d'y participer via un réseau de banques partenaires à travers la Cemac. Les options de placement varient : 7 ans à 6,2% d'intérêt, 5 ans à 5,95%, ou 3 ans à 4,70%. La réputation de la Bdeac en tant qu'émetteur de confiance devrait faciliter l'attraction des investisseurs, en particulier les banques qui sont toujours en quête de placements avantageux. Les capitaux obtenus appuieront l'institution dans le financement de divers projets essentiels tels que les transports, l'énergie, l'industrie, l'agro-industrie, le tourisme, l'éducation et la santé, a fait savoir le Bdeac. Sachant que c'est la quatrième sollicitation de la Banque auprès du public de la Cemac. Cette démarche coïncide avec une période active sur le marché des capitaux de la Cemac, marquée par de multiples initiatives, tant sur les appels publics à l'épargne que sur le marché monétaire dirigé par la Beac. Ces activités enrichissent le marché et, à terme, fourniront des indicateurs précieux sur la capacité et les attentes des investisseurs régionaux en termes de rendement. Libye : la Banque centrale travaille pour la stabilité financière et économique La Banque centrale de Libye (Bcl) s'engage à assurer la stabilité économique et financière de l'Etat, ainsi qu'à maintenir la viabilité financière et à poursuivre le principe de transparence à travers la présentation mensuelle de rapports sur les recettes, les dépenses publiques et les dépenses connexes liées au taux de change. C'est ce qu'a déclaré le gouverneur de l'institution bancaire libyenne, Al Saddiq Al Kabir, lors de la conférence du Conseil d'affaires libyen-britannique tenue à Tripoli. Al Kabir a également réitéré le soutien de la BCL aux efforts du National Oil Corporation (NOC), l'organisme public pétrolier, pour augmenter les taux de production et d'exportation, soulignant l'importance de fournir un environnement propice à la croissance du secteur privé, de diversifier les sources de revenus, de renforcer la confiance dans le système bancaire et de le développer conformément aux normes internationales. D'autre part, l'ambassadeur britannique en Libye, Martin Longden, a fait état d'une augmentation de 10,7 % des échanges commerciaux entre la Libye et le Royaume-Uni en 2023, avec un volume supérieur à 700 milliards de livres. Les grosses sommes d'argent que la Libye a obtenus grâce à la vente d'hydrocarbures (pétrole, gaz, condensats) finissent dans les comptes de la Libye Foreign Bank, détenue à 100 pour cent par la Banque centrale. Ces fonds sont ensuite dépensés sur quatre chapitres budgétaires – salaires, subventions, dépenses de fonctionnement et projets de développement — qui devraient théoriquement inclure toutes les régions du pays. Enquête Choiseul : l'UE plébiscitée par les patrons africains Une récente enquête menée par l'institut de réflexion Choiseul révèle que les dirigeants économiques en Afrique expriment un vif intérêt pour le renforcement de la présence de l'Union européenne (UE) sur le continent. Un engouement qui dépasse largement l'attrait envers la Chine et la Russie. Parmi les 314 chefs d'entreprise, patrons de filiales étrangères ou cadres dirigeants représentant 34 nationalités, plus de la moitié (53%) désignent l'UE comme leur partenaire privilégié à l'horizon 2050, selon cette enquête publiée mardi. Ce pourcentage est plus de trois fois supérieur à celui attribué à la Chine, malgré son rôle croissant d'investisseur majeur sur le continent au cours des dernières années (16% des répondants). Les Etats-Unis recueillent 11% des préférences, tandis que seulement 3% souhaitent voir la Russie en tête des partenaires étrangers. Pascal Lorot, président de l'institut, souligne que « les dirigeants africains perçoivent la volonté européenne de s'intéresser davantage à l'Afrique ». L'UE envisage de dynamiser ses investissements, notamment dans les secteurs du numérique et de l'énergie, grâce à l'initiative « Global gateway », une réponse européenne aux « Nouvelles routes de la soie » chinoises. Plus de la moitié des dirigeants interrogés jugent cette initiative européenne comme « prometteuse». La crise du Covid-19 et les tensions en Ukraine ont également influencé les perceptions, avec une prise de conscience accrue de l'importance des proximités géographiques pour raccourcir les flux. La Chine, concurrente de l'Europe, connaît un « retour en arrière » en Afrique, observé par les dirigeants. Pékin a réduit ses prêts sur le continent en raison des difficultés de remboursement de certains pays, voire des défauts de paiements, comme en Zambie. Malgré cela, 42% des dirigeants économiques considèrent la présence chinoise sur le continent comme « nécessaire ». A l'intérieur de l'UE, les dirigeants africains souhaitent principalement voir l'Allemagne jouer un rôle prééminent (69%), suivie de la France (61%) et de l'Espagne (16%). Les investisseurs européens demeurent les plus importants détenteurs d'investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, selon les statistiques de la Cnuced pour 2022. Le Royaume-Uni (sorti de l'UE en 2021) détient la première place avec 60 milliards de dollars, suivi de la France et des Pays-Bas, chacun avec 54 milliards de dollars.