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Les tendances d'une session-anniversaire
Journées cinématographiques de Carthage
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 08 - 2016


Par Samira DAMI
Les prochaines JCC (Journées cinématographiques de Carthage), prévues du 28 octobre au 5 novembre, seront marquées par la célébration de leur 50e anniversaire. Le plus ancien festival cinématographique du continent africain fondé par Taher Cheriaâ a pu voir le jour et perdurer grâce à une volonté politique manifeste de l'Etat, lors des années 60, et le soutien inconditionnel de Chedli Klibi, alors ministre de la Culture. Et tel que l'a annoncé Ibrahim Letaief, le directeur de cette session, lors de la conférence de presse tenue jeudi dernier, où il a donné un avant-goût du programme des festivités : «La journée du 29 octobre marquera le démarrage de la célébration de l'événement».
Au menu, donc, des rencontres, des conférences, un colloque ainsi que la projection de courts métrages spécialement conçus pour les JCC et d'une sélection de films arabes et africains primés durant les précédentes éditions. Des films restaurés tels « les Baliseurs du désert» de Nacer Khmir et «Le Reverbère» de Hamouda Ben Halima seront également projetés. Cela sans compter la rétrospective de films, proposée par la Fepaci (Fédération panafricaine du cinéma).
Dans un but festif mais aussi afin de faire profiter le plus grand nombre parmi le public et les amoureux du cinéma, le directeur de la 27e édition des JCC a déclaré «qu'un espace de projection sera installé à l'avenue Bourguiba où des classiques du 7e art seront projetés».
Le programme de cette session, dont le budget s'élèvera à 3 milliards de nos millimes, sera, comme de tradition, ventilé, essentiellement, autour des sections suivantes : «La compétition officielle», «Les hommages», «Le Panorama du cinéma mondial», outre « Carthage ciné-promesse», une section internationale des films d'écoles qui est désormais compétitive et qui a pour objectif d'encourager, notamment, les jeunes talents prometteurs. 36 films, dont 3 tunisiens, de divers pays seront en lice. L'objectif étant, également d'ouvrir les JCC sur le monde dans cette catégorie de films de jeunes.
Côté compétition officielle, 18 longs métrages arabes et africains dont 3 tunisiens et autant de courts métrages du continent dont également 3 tunisiens seront en lice.
Des hommages seront rendus à plusieurs réalisateurs importants du cinéma africain et mondial, Abbès Kiarostami, Idrissa Ouedraogo, Youssef Chahine, Djibril Diop Mambetty. Les cinéphiles pourront (re)visiter plusieurs opus marquants de l'ensemble de leur filmographie et tous les films restaurés de l'auteur de «La terre» et du «Le Moineau»
Les JCC poursuivront leur politique de décentralisation avec la programmation de films dans plusieurs régions du pays, ainsi 14 villes verront au cours de la même journée la projection du long métrage marocain, détenteur du Tanit d'Or des JCC 2015 :«L'Orchestre des aveugles» de Mohamed Mouftakir.
Les JCC continueront, également, sur la voie de la politique d'aide aux cinémas arabe et africain à travers les mécanismes qu'offrent «Takmil», sorte d'aide à la production, et «Producer Network » qui favorisent le soutien de la distribution dans le continent et ailleurs.
En projetant des films dans six institutions pénitentiaires et certaines écoles de formation sécuritaire et militaire, les JCC ambitionnent d'apporter la culture et le cinéma au plus grand nombre en luttant contre l'exclusion et d'en faire profiter, entre autres, les incarcérés en leur offrant par la même occasion l'opportunité de se divertir et de s'évader à travers le 7e art.
Pour mieux fêter cette édition-anniversaire, c'est un long métrage tunisien «Fleur d'Alep» signé Ridha Béhi qui donnera le coup d'envoi de cette manifestation arabo-africaine.
Le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako présidera le jury des longs métrages, tandis que l'actrice burkinabée Maïmouna N'Daye, prix de la meilleure interprétation des JCC 2015, présidera à la fois le jury de la compétition des courts métrages et celui de la section «ciné-promesse».
Un statut pour les JCC, d'abord
Ainsi, il est clair que la tendance est à la célébration d'un demi-siècle d'existence des JCC, mais aussi à la décentralisation, à l'encouragement des jeunes, à l'ouverture sur le plus grand nombre de Tunisiens, mais aussi à l'aide des cinémas arabes et africains. Or, tout cela est-il suffisant ? Car, d'abord, pour parler de décentralisation, il faudrait plus d'un film projeté dans chaque ville, surtout qu'au tout début des JCC, la décentralisation était plus importante avec la projection d'un lot de films de la compétition et d'autres sections dans plusieurs régions du pays.
Ensuite, il faudrait non seulement multiplier les mécanismes d'aide à la production mais aussi réinstaurer le marché du film, sans lequel les JCC ne peuvent apporter une aide consistante et efficace aux cinémas arabes et africains. Lesquels doivent, nécessairement, trouver des écrans sur leur propre continent mais aussi ailleurs. Les JCC, ainsi que d'autres festivals similaires, en Afrique, devraient représenter une réelle opportunité pour la distribution et la diffusion des cinématographies arabes et africaines aussi bien sur leurs écrans que sur ceux du reste du monde. Des tentatives ont été entreprises dans ce sens dans les années 90 mais aux yeux de Ibrahim Letaief : «Le marché du film n'est pas l'affaire du festival mais des professionnels qui doivent s'organiser dans ce but. Nous avons donné l'année dernière l'opportunité aux professionnels et aux producteurs pour organiser ce marché mais ils n'ont pas réussi dans cette tentative. Les JCC interviennent pour assurer la logistique, soit une plateforme de visionnage outre l'invitation de distributeurs et autres professionnels dans le cadre des sections du festival, mais reste aux professionnels de s'impliquer davantage en créant une équipe qui œuvre tout au long de l'année pour organiser et gérer le marché du film».
Enfin, le directeur de la 27e édition des JCC a, lors de la conférence de presse, évoqué la nécessité de l'indépendance de cette manifestation qui devrait, a-t-il affirmé, «voler, enfin, de ses propres ailes, sa gestion devant être attribuée à un comité directeur ou un conseil d'administration indépendant composé des divers syndicats et associations cinématographiques nationaux. Ce qui ne veut pas dire, selon lui, que le ministère de la Culture ne sera plus impliqué dans le financement du festival et ne sera, donc, plus représenté dans le comité directeur». Et d'ajouter : «Pour prendre exemple sur les plus grands festivals du monde, celui de Cannes est géré par un conseil d'administration où sont représentés toutes les associations professionnelles de cinéma, la fédération de la critique, le Centre national du cinéma, le ministère de la Communication et de la Culture. Le conseil d'administration du festival de Cannes élit un président et un délégué général pour 3 ans renouvelables. A nous de trouver une structure similaire pour garantir l'indépendance des JCC qu'on ne cherche nullement à privatiser, puisque l'Etat y sera toujours représenté».
Mais l'important n'est-il pas avant tout de doter les JCC d'un statut spécifique qui scellera son indépendance et clarifiera bien des choses concernant l'avenir de la manifestation.
Tout ça nous a donné un avant-goût du contenu de cette édition-anniversaire, mais espérons davantage d'événements pour que la fête soit réellement totale, riche, profitable à tous et plaisante. Attendons voir.


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