Les études, consultations et autres étapes des préparatifs du projet de réaménagement du Grand-Tunis, baptisé «Tunis 2050», touchent à leur fin et le projet du plan de réaménagement devrait être soumis aux services compétents de la Présidence du Gouvernement vers la fin de ce mois d'août Les études relatives à la révision de l'aménagement urbain de Tunis ont été lancées depuis novembre 2008, puis un long processus de révision et de rectification des priorités et des plans intégrés dans ce projet colossal a mené vers une revue du diagnostic entre 2011 et 2012. Le nouveau modèle du plan d'aménagement est passé par d'autres étapes de consultations publiques et administratives, et la dernière étape était celle de la deuxième consultation administrative élaborée au mois de juillet ainsi que l'approbation du conseil municipal qui aurait validé le projet. Le projet englobe les questions de transport, de mobilité, de densification des quartiers centraux, de développement intelligent des banlieues, et de consolidation des pôles d'activités économiques, de développement et de maintien des grands équipements, de contribution des ports maritimes et de déploiement d'une ville intelligente ainsi que de développement durable de la ville. Ce nouveau plan d'aménagement urbain de la Ville de Tunis, qui serait finalisé vers le mois de septembre, comporte des changements dans les réglementations d'urbanisme pour pallier les insuffisances, inciter les investisseurs et préserver les zones spécifiques. Le renforcement de la centralité et du rôle métropolitain de la capitale, l'affectation du quartier de la Petite Sicile en zone urbaine polyfonctionnelle de forte densité, le développement de nouveaux centres secondaires, la densification du tissu urbain, l'aménagement de stations de transport multimodal et le rattrapage des insuffisances réglementaires du plan d'aménagement en vigueur : telles sont les principales orientations du projet de révision du Plan d'aménagement urbain (PAU) de la Ville de Tunis, mis en application depuis plus de 25 ans. Le Grand-Tunis est composé de 4 gouvernorats et de 48 délégations qui s'étalent sur une surface de 2.600 m2, il comprend 34 communes qui occupent 30 % de la surface totale de la région. Ainsi les «plans d'action» nécessaires, qui auraient été rectifiés une dernière fois avant la finalisation de la totalité du projet, tendent à faire du Grand-Tunis une région «verte, compétitive, connectée», répondant aux priorités de justice sociale et au défi des zones informelles, outre celle de l'attractivité et de la compétitivité du Grand-Tunis ainsi que le renforcement de son statut et la réalisation d'un étalement urbain conformément aux principes du développement durable. A plusieurs vitesses La révision du Plan d'aménagement urbain du Grand-Tunis (PAU) est estimé nécessaire pour pallier les insuffisances et lacunes de l'actuel PAU, entre autres, en matière de réglementation urbaine. Ainsi, il est attendu qu'on donne des vocations à toutes les zones du PAU en les dotant d'un règlement d'urbanisme propre. Cela se fera en faisant référence aux plans d'aménagement de détail (PAD) approuvés, de Mohamed-V, des Jardins d'El Menzah I, des Berges du Lac Sud qui ont fait l'objet d'un master-plan et des jardins de Tunis. On fera également référence aux lotissements El Khalij A, B et C sur les Berges du Lac Nord et aux lotissements du Centre Urbain Nord (quatre tranches). Dans une autre procédure, on intégrera le contenu des PAD dont les procédures d'approbation n'ont pas été achevées, à l'instar de Jbel Lahmar, Jbel Jeloud, Saïda Mannoubia, Mellassine, El Agba et Ras Tabia. Le développement de nouveaux centres secondaires afin d'atténuer le déséquilibre fonctionnel et spatial entre la zone centrale et le nord de la commune, d'une part, et les zones ouest et sud, d'autre part, est également prévu. Il est envisagé, ainsi, de créer un centre secondaire dans la zone Ezzouhour sur l'ancienne zone industrielle de l'Office de l'huile et un deuxième centre à Jbel Jeloud sur la zone de l'ancienne carrière. De même, il y aura une reconversion de la zone de la Charguia et de Jbel Jeloud en des zones de haute technologie. Ces actions seraient accompagnées d'une densification du tissu urbain en vue d'optimiser l'exploitation de l'espace urbain et de maîtriser les nouvelles extensions selon les disponibilités foncières. Aussi, il y aura un passage systématique au 2e étage dans tout le territoire de la commune, exception faite des zones pavillonnaires de Notre-Dame, Mutuelleville et Cité Mahrajène. Pour ces dernières, ayant une spécificité architecturale et urbaine, le passage au 2e étage se fera par le biais du remaniement des lotissements approuvés. Sur le plan des transports, on inciterait à la construction de parkings à étages et à l'aménagement de stations multimodales pour subvenir aux besoins logistiques de ces zones, outre la promotion des zones piétonnes. Pour ce qui est de la vieille ville, la Médina, il est prévu d'élargir l'ensemble de la Médina et les zones piétonnes. C'est qu'un règlement d'urbanisme a été dédié aux zones dites spécifiques, et ce, pour préserver, entre autres, l'ordre urbain de ces zones, dont la Médina, la Petite Sicile, Sidi Bou Saïd et autres en tant qu'espaces urbains résidentiels économiques spécifiques. Préserver le plus grand nombre de bâtiments à valeur patrimoniale et y réduire le taux de «mal-logement» est un autre défi de cette réglementation spécifique qui tend à inciter à la réalisation de projets adaptés aux caractéristiques architecturales et patrimoniales de ces zones. La restauration de la Médina serait, quant à elle, effectuée par parcelles et chacune d'elles aura sa réglementation, alors qu'il y aura un classement des sites historiques, dont ceux de Carthage et de Sidi Bou Saïd. Le projet de la révision du PAU de la ville de Tunis devrait comprendre 24 cartes et 7 plans annexes à des échelles différentes relatifs aux zones spécifiques.